Chapitre 11

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Il éteint la télévision et nous nous asseyons face à face sur le canapé.

"Eh bien, quand je suis allé aux toilettes, un groupe de six filles d'environ notre âge est entré. Au début, je n'ai pas fait attention, mais ensuite celle que j'imagine être la chef m'a coincé contre le lavabo et m'a dit de ne plus m'approcher de « Bill »." Je le vois serrer la mâchoire comme s'il essayait de retenir une réplique.

"Je lui ai demandé de quoi elle parlait et que tu étais très gentil avec moi, donc je ne comprenais pas ce qu'elles voulaient. Ensuite, elle m'a dit « Tu ne comprends rien du tout ! Ne t'approche pas de lui car tu ne le mérites pas. Lui est une star, toi tu n'es rien. » Ensuite..." Je ne peux pas finir car Bill m'a interrompu.

"Tu ne le crois pas ? Dis-moi que tu ne le crois pas."

"Que je ne crois pas quoi ?"

"Que tu n'es rien ! C'est faux."

"Je n'ai jamais dit que je le croyais..."

"Tes yeux se sont baissés et sont devenus plus tristes quand tu as dit ça. En plus tu as retenu mots pour mots la phrase, ce qui veut dire que tu le crois sans même t'en rendre compte."

"Je..." je renifle et continue, "ensuite, elles m'ont donné ton nom complet et le nom de ton groupe. Puis, quand j'ai dit que je ne connaissais pas, elles sont parties. Ensuite, j'ai fait des recherches à la bibliothèque et j'ai trouvé ça."

Je me lève pour prendre les articles que j'avais gardés et les placer dans le meuble télé pour les lui apporter.

Après avoir fini de lire, il soupire et penche la tête en arrière.

"Pour une fois, je rencontre quelqu'un qui ne me parle pas à cause de ma célébrité.." murmure-t-il si bas que je pense avoir rêvé.

"Même si tu es célèbre ou que tu l'étais, cela ne change pas la perception que j'ai de toi."

Il me regarde en levant un sourcil.

"Oh vraiment ? Et quelle est cette perception que tu as de moi ?"

"Un garçon gentil, serviable et drôle qui, d'après ce que j'ai vu, n'hésite pas à aider les gens.. hum.. un peu idiot aussi."

"Idiot ? Moi ?" Il fait semblant d'être choqué en ouvrant grand la bouche et en mettant une main sur son cœur.

"Tu vois ! Là, tu fais l'idiot !" Je suis en train de l'embêter, bien évidemment.

"Tu es vraiment sympa comme amie, toi !"

Après avoir entendu cela, je cesse de rire mais pas de sourire. "« Amie » ?"

"Eh bien... oui ? Je veux dire, nous nous connaissons depuis presque un mois maintenant, nous nous voyons presque tous les jours, même si ce n'est que pendant quelques minutes pour dire bonjour. Nous avons déjà fait une sortie à la fête foraine ensemble, je t'ai même donné une peluche !"
dit-il en la montrant.

Ce qu'il ne sait pas, c'est que depuis 3 jours, je dors toutes les nuits avec cette peluche, mais il n'a pas besoin de le savoir.

"Donc oui, je te considère comme une amie."
Je souris en entendant cela. Je ne savais pas si je pouvais le considérer comme tel, mais apparemment oui.

"Ça te dit une soirée film ?"

"Ouais, carrément !"

"Très bien, je te laisse choisir, moi je vais préparer deux ou trois trucs à manger. Enfin, avec ce que j'ai et ce que je sais faire, et je te préviens que le choix est limité." dis-je avec une grimace.

"Ne t'inquiète pas, vu les gâteaux que tu fais, tes plats doivent être super bons."
Je me retourne avant qu'il ne voie mes joues rouges.

Depuis quand est-ce qu'un simple compliment sur ma cuisine me fait rougir ?


"AH !" Je sursaute en arrière alors que le bol explose en petits morceaux par terre.

J'entends des pas précipités se diriger derrière moi.

"Tout va bien ?" dit Bill, paniqué à cause du bruit et de mes cris.

"Oui... ça va, ça m'a juste surprise. Désolée de t'avoir fait peur."

"C'est rien. Va t'asseoir, je vais nettoyer."

"Tu es sûr ?"

"Ouais, t'inquiète ! Je gère. Tu peux lancer le film, je le vois d'ici."

"D'accord... merci." Je vais sur le canapé et lance le film. Je pose ma cheville blessée sur le canapé.

Après environ 15 minutes, le brun revient avec deux assiettes et les pose sur la table basse.

"Oh, fallait m'appeler, je l'aurais fait."

"Peut-être, mais j'ai été plus rapide. Allez, mange."

J'enlève ma jambe du canapé pour le laisser s'asseoir et on commence à manger.

"Wow. J'avais raison, tes plats sont aussi bon que tes gâteaux !"

"Merci !"

Pendant le repas, personne ne parle et nous nous concentrons simplement sur le film.

« Peter Parker a enfin réussi à concilier son amour pour Mary-Jane et ses devoirs de super-héros, mais l'horizon s'obscurcit. La brutale mutation de son costume, qui devient noir, décuple ses pouvoirs et transforme également sa personnalité pour laisser ressortir l'aspect sombre et vengeur que Peter s'efforce de contrôler. »

Pas besoin de préciser quel film il a choisi. Je dois admettre qu'il a bon goût. Je ne l'ai jamais vu mais mes amies oui et apparement il est vraiment super.

Après avoir fini de manger, il ne me laisse pas le temps de débarrasser les assiettes, qu'il est déjà dans la cuisine en train de les laver.

Je souffle de mécontentement et me reconcentre sur le film. Ce n'est pas à lui de le faire, c'est moi qui l'ai invité. Mais bon, si ça lui fait plaisir, après tout, ça m'arrange.

Il revient après avoir fini. Il attrape ma jambe que j'avais replacée sur le canapé, la décale, s'assoit et la repose sur ses genoux.

Je le regarde fixement, mais lui ne regarde que l'écran.

"Je peux la mettre par terre, tu sais ?"

"Je sais, mais ça ne me gêne pas, puis si ça peut t'aider à avoir moins mal."

Je souris et retourne au film.

De tout a Bill, de tout à rien.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant