"ON EST LÀ !"
"On sait, on vous a entendus depuis le bout de la rue."
Oscar et son fils entrent dans la salle à manger puis s'assoient tous les deux à table.
"On a super faim ! Vous avez préparé quoi ?"
J'arrête de remuer les pâtes et me retourne pour les regarder.
Ils viennent d'arriver et c'est la première chose qu'ils disent ?
"Des pâtes carbonara." Dit Meli en soupirant.
"Oh non ! C'est nul ça, vous ne voulez pas faire quelque chose de mieux ?"
"Je te jure Tim, si on était juste tous les deux, je t'aurais jeté la casserole d'eau bouillante dessus ! Estime-toi heureux qu'Elena soit là !"
Il grommelle je ne sais trop quoi mais ne dit plus rien. Tant mieux.
J'éteins le feu et apporte la casserole sur la table, puis m'installe.
"Alors ? Tu étais où aujourd'hui Timi ?"
"Ne m'appelle pas comme ça."
"Je suis ta mère, je t'appelle comme je veux. Alors ? Qu'as-tu fait Timi ?"
"Pff. Je suis allé voir des potes, c'est tout."
"Ce sont les mêmes potes qui t'entraînent dans des plans douteux ?"
"Eh bien oui, mes potes quoi."
"Ta mère t'a déjà dit que nous n'aimions pas que tu traînes avec eux."
"Pourquoi est-ce que vous contrôlez mes fréquentations et pas celles de Julia ?"
"Parce que Julia est amie avec Elena."
"Et alors ? Elle n'a pas qu'elle comme amie !"
"Oui, mais comme elles sont toujours ensemble, je sais qu'Elena ne traînerait pas avec de mauvaises personnes, donc a priori Julia non plus."
J'étouffe en entendant ça, en buvant mon verre d'eau. S'ils savaient... je ne contrôle pas avec qui Julia traîne.
"Et toi, Elena, quel genre d'amies as-tu ?"
"Eh bien, je traîne principalement avec Ju, mais il y a aussi Amber, Edda, Maria, avec qui je suis assez souvent aussi. Puis, il y a d'autres personnes, mais on ne peut pas vraiment les appeler des amies, ce sont plus des connaissances."
"Oh oui, je connais Edda ! C'est avec elle que Julia est partie en vacances."
"Quoi ?"
J'ai mal entendu ? Depuis quand sont-elles assez proches pour partir en vacances ensemble ? Et pourquoi ne m'ont-elles rien dit ? C'est pour ça que Julia ne pouvait pas partir avec moi alors ?
"Elle ne t'a pas dit qu'elles partaient toutes les deux ? Je lui avais pourtant dit de le faire."
"Si ! Si, elle l'a fait. J'avais juste oublié. Avec tout ce qui s'est passé, ça m'était sorti de la tête."
Mensonge.
"Oui, je comprends."
"Je n'ai pas très faim en fait... je peux sortir s'il vous plaît ?"
"Oui, bien sûr, vas-y."
Je sors de table, débarrasse mon assiette et vais dans la chambre.
Les larmes coulent toutes seules à la seconde où je ferme la porte.
Le sentiment de solitude est vraiment horrible. Il comprime votre poitrine et vous fait douter de votre propre existence.
Suis-je assez bien pour les autres ? Et si c'était moi le problème ? Et que les gens restaient avec moi par pitié ?
Les mains tremblantes et les oreilles sifflantes, je m'assois par terre. Je fixe intensément une photo de Britney tout en essayant de reprendre mon souffle.
Je pose mon genou libre de plâtre, contre ma poitrine, croise mes bras dessus et enfouis ma tête à l'intérieur. Je sens la porte s'ouvrir, me déstabilisant, puis je sens des bras se refermer autour de moi. Je ne réagis pas. Je ne cherche pas à savoir qui c'est, même si le parfum masculin qui emplit mon nez me donne une légère indication.
Je sens sa main frotter mon dos, comme pour me montrer qu'il est là. Il ne parle pas et c'est mieux ainsi. Seuls mes pleurs et ma respiration difficile brisent le silence.
Au bout de quelques minutes, j'arrive à reprendre une respiration à peu près normale. Je relève la tête et découvre le visage compréhensif de Tim.
Je n'arrive pas à le cerner en ce moment. Un coup il est gentil, un coup non. Mais je suis contente qu'il soit là à cet instant.
"Viens."
J'attrape la main qu'il me tend et nous nous dirigeons vers le lit. Nous nous asseyons dos contre la tête du lit en laissant un léger espace entre nous.
"Tu aimes Avril Lavigne ?"
Quel est le rapport ?
"Eh bien, oui. Ses chansons sont sympas."
"Et Britney ?"
"Oui, certaines. J'aime bien deux ou trois chansons."
"Seulement deux ou trois ?"
Je hausse les épaules.
"Je n'ai jamais vraiment écouté."
Il a l'air choqué puis se précipite vers sa radio.
J'entends les premières notes de Gimme More remplir la pièce. Il revient à côté de moi et ne bouge plus.
"Tu vas écouter du Britney Spears toute la nuit, c'est moi qui te le dis."
"Si ça te fait plaisir."
Et c'est ainsi qu'un concert privé a commencé pendant la moitié de la nuit. Mais j'ai fini par m'endormir sur Thinkin' About You.
—
Je me réveille en sursaut et complètement en sueur.
J'ai l'impression d'être sortie d'une maison en feu à l'instant.Je me retrouve plongée dans l'obscurité totale, tandis que la radio est éteinte. Cependant, je sens des bras m'entourer. Je n'arrive pas à y croire, il a passé la nuit ici.
J'essaie de bouger pour me lever, mais je m'arrête en sentant quelque chose contre moi, au niveau de mon bas du dos.
Il doit s'agir de la télécommande de la télévision de sa chambre. Je passe ma main entre nous pour la retirer, mais la retire rapidement en comprenant que ce n'est pas ça.
"Oh mince... je vais vomir..."
Je me lève rapidement et quitte le lit, ce qui le réveille.
"Il se passe quoi ?" demande-t-il d'une voix endormie.
"Est-ce que tu peux partir s'il te plaît ?"
Je n'ose même pas le regarder dans les yeux. En fait, je n'ose même pas le regarder tout court.
"Euh... je ne peux pas vraiment là..." hésite-t-il.
"Pourquoi ?"
"Eh bien... c'est le matin..."
"Et alors ?" Je commence à perdre patience.
"Eh bien, le matin, il se passe quelque chose chez les garçons et je ne peux pas vraiment me lever, c'est gênant."
"Tu sais quoi ? Ne bouge pas ! C'est moi qui vais partir."
Sur ces mots, je sors rapidement et referme la porte.
Peut ont faire plus gênant ?
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De tout a Bill, de tout à rien.
FanfictionElena était une jeune fille issue d'une famille très aisée. Elle avait tout ce dont elle pouvait rêver : une famille aimante, de nombreux amis et de l'argent. Cependant, un soir, elle a tout perdu, y compris sa maison et ses parents. Mais parfois, l...