De tout a Bill, de tout à rien.

Chapitre 56

Je regarde mon amie avec une totale incompréhension pendant qu'elle devient rouge de colère. En fait, c'est faux. J'ai très bien compris à quoi cette fille fait allusion, mais j'espère de tout mon cœur me tromper.

"Laisse-moi tranquille, putain ! Je t'ai rien demandé, j'étais dans mon coin et tu viens me faire chier !"

"Tant d'élégance dans ton vocabulaire," dit-elle ironiquement avant de se tourner vers nous. "Moi, c'est Sabine."

"Elena," dis-je froidement.

"Bill."

"Bill ?" Elle le dévisage ouvertement. "T'es un mec, toi ? J'aurais jamais deviné."

Je serre les poings et les dents pour éviter de répliquer.

"Oui, c'est vrai qu'avec le maquillage et les cheveux longs, les gens me prennent souvent pour une fille."

"Puis, tu es vraiment maigre pour un garçon."

Si Bill faisait bonne figure jusqu'à maintenant, je vois qu'il commence à être blessé.

"Et c'est quoi ces vêtements ? Même gratuits, je ne les prendrais pas ! Et franchement, le vernis-"

"Ça suffit, oui !" commençai-je à m'énerver.

Elle lâche un léger rire mesquin avant de repartir.

"C'est qui cette conne ?!"

"Ma cousine."

"Ah. Mince, pardon. Je ne voulais pas-"

"Non, tu as raison, c'est une conne", admet-elle avant de se tourner vers mon brun. "Je suis désolée de ce qu'elle t'a dit, Bill. Vraiment. Ne l'écoute pas, elle dit n'importe quoi."

Il la regarde, un léger sourire au coin des lèvres.

"Merci. J'ai appris à ignorer les critiques, ne t'inquiète pas pour ça."

Je grimace et me retourne vers Ema.

"Tu veux rester ?"

"Pas le choix, malheureusement. Vous voyez ce qui vient de se passer ? C'était seulement l'entracte." Sur ce, elle tourne les talons et rentre dans la salle des fêtes.

"Tu comptes lui parler ?"

"Oui. Quand on sera toutes les deux, je lui demanderai."

Il acquiesce silencieusement et nous avançons pour la rejoindre.

Hors de question de la laisser seule la dedans.

—

Cela fait maintenant une bonne partie de la journée que nous sommes là.

Nous avons eu toutes sortes de rencontres, bonnes comme mauvaises.

Mais celle que j'ai préférée est la rencontre avec l'un des cousins d'Ema. Il a été vraiment gentil avec nous.

"Bientôt l'heure du gâteau."

"Ils n'avaient pas dit après le dîner ?"

"Si ! On mange !" dit le fameux cousin en passant ses bras autour des épaules d'Ema et des miennes.