Chapitre 24

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"Sourie !"

"Oh non, je n'ai pas envie, as-tu vu ma tête?"

"Elle est parfaite, ta tête, allez ! Fais-moi un beau sourire comme ça, regarde."

Il s'approche et écarte ma bouche avec ses doigts pour me faire sourire, mais cela ressemble plus à une grimace qu'autre chose. Dès qu'il enlève sa main, mon pseudo-sourire retombe en une moue blasée.

Il soupire.
"Tu n'es pas cool !"

"Excuse-moi si je ne veux pas que tu aies une photo de moi dans cet état !"

"Mais c'est pour avoir un souvenir !"

"Un souvenir de la fois où je me suis pris une raclée par un idiot ?"

Il tire la grimace et je laisse échapper un petit sourire sans m'en rendre compte.

Et il ne laisse pas passer ça. Il prend la photo et sourit à pleines dents.

"Je te déteste, Bill."

"Ce n'est pas ce que tu disais hier."

"Hier, j'étais en état de choc, c'est tout. Rien de ce que j'ai dit n'a d'importance."

J'entends sa réponse murmurée légèrement, "pour moi si", mais comme il l'a murmuré, je ne dis rien.

Il observe la photo sous tous les angles et c'est assez amusant à voir.

Il reprend son appareil et prend en photo mon plâtre.

"Que fais-tu ?"

"J'immortalise mon art, tu ne vois pas ?"

Je le laisse faire et fixe le plafond.
Je suis tellement concentré sur le petit point au-dessus de ma tête que je n'entends pas l'infirmière me parler.

Depuis quand est-elle là ?

Ce n'est que lorsque Bill me donne un petit coup dans la jambe que je reviens sur terre.

"Aïe, pourquoi as-tu fait ça !"

Il me fait signe qu'il y a quelqu'un avec les yeux.

"Oh bonjour."

"Bonjour, je suis venu vous chercher pour changer votre plâtre."

Ah.

Moi qui pensais que ce serait une nouvelle du genre "vous pouvez partir". Je sais que je suis là que depuis 1 journée, mais c'est vraiment ennuyeux de ne pas bouger.

Heureusement qu'il est là, sinon je serais parti moi-même.

"D'accord..."

Je n'ai toujours pas envie de le changer, mais bon, de toute façon, je ne peux pas le garder toute ma vie.

"Vous voulez que je vous aide en la portant ?"

"Très aimable proposition, jeune homme, mais j'ai ce qu'il faut."

Elle se décale et j'aperçois un fauteuil roulant.

Bill s'approche pour me soulever et me placer dessus.

Il tenait vraiment à me porter, on dirait.

L'infirmière me fait rouler jusqu'à une salle où on me pose sur une table, la jambe tendue.

Le brun n'a pas pu venir, donc il est resté dans la chambre.

Je vois un homme s'approcher, une machine en main avec une sorte de lame ronde.

De tout a Bill, de tout à rien.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant