Chapitre 49

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Il fait très chaud, ou c'est moi là ? Et pourquoi ai-je l'impression d'être emprisonné ?

J'essaie de bouger mais je réalise que je ne peux pas. J'ouvre alors les yeux et je tombe sur le cou de Bill.

Je sens ses bras autour de moi et mes mains qui sont entre nous se soulèvent à un rythme régulier. Un petit sourire naît au coin de mes lèvres et je referme les yeux.



"Trop mignon", dit une petite voie, suivie d'une lumière vive.

"J'adore !", ajoute-t-on.

J'ouvre les yeux et je constate que nous n'avons pas changé de position.

"Enfin réveillés !"

Je sursaute en entendant Ema.

"Non, mais depuis quand es-tu là ?"

"Assez longtemps pour vous avoir admirés, et vous êtes vraiment adorables ensemble, regardez !", répond-elle.

Elle amène une photo qu'elle vient de prendre et me la colle sous le nez.

Je me mets sur le dos, les bras de Bill toujours autour de moi, mais je réussis à dégager un bras pour attraper la photo.

C'est lui et moi en train de dormir.

"C'est vrai qu'elle est pas mal, la photo."

"« Pas mal »? Elle est géniale !"

Je m'étire et baille en même temps.

"Ne devrais-tu pas être en cours ?"

"Si, j'y vais, mais j'avais dit que je passerai. Bon, on se voit plus tard alors !"

"Oui, donne mon adresse à Jonas et dis-lui de venir après ses cours pour le projet."

Elle grimace.

"T'es sûr de toi ?"

"Mais oui !"

"D'accord, très bien, c'est toi qui vois. Allez, bisous !"

"Bisous."

J'entends la porte claquer et le silence revenir.

Que faire maintenant ?

Je me relève et regarde l'endormi pendant quelques instants.

Je m'approche, embrasse son front et quitte définitivement le lit.

Je vais me laver les dents, m'habiller, puis je me dirige vers la cuisine pour préparer quelque chose.

Des œufs brouillés, du bacon et des pancakes.

"Salut princesse..."

Je me retourne vivement et vois le brun appuyé contre le chambranle de la porte.

"Mais qu'est-ce que tu fais là ! Retourne te coucher !"

Il lève les yeux au ciel et se dirige vers le canapé pour s'affaler dedans en soupirant.

"Je vais bien."

"Oh oui, c'est clair, ça se voit ! Tu arrive meme pas à rester debout !"

"Pourquoi es-tu énervé exactement ?"

Je rigole nerveusement. Je le vois assis là, avec nonchalance, les yeux fermés, comme si de rien n'était, c'est ça le pire.

"Pourquoi suis-je énervé ? Tu plaisantes, j'espère ? Tu t'es vu ? Tu t'es fait frapper et tu n'as même pas réagi ! J'ai cru que tu allais crever, putain ! Et si je n'étais pas arrivé, c'est ce qui se serait passé !"

Il ne bouge pas. Ce con ne me regarde même pas.

"OUVRE TES YEUX ET REGARDE-MOI, AU MOINS !"

"TU VEUX QUE JE TE DISE QUOI, HEIN ?"

Il se lève et se place devant moi, si brusquement qu'il se replie en gémissant de douleur.

"Attention !" Je le rattrape comme je peux avant qu'il ne s'effondre par terre, et je le replace correctement sur le canapé.

Il grimace et laisse échapper quelques plaintes pendant que je me précipite dans la salle de bain pour récupérer la crème d'Ema.

"Allonge-toi."

"Pourquoi ?"

"Fais ce que je te dis."

Il soupire et s'allonge.

Je m'assois sur le bord à côté de lui.

"Tu vas parler ?"

"Je pense en avoir déjà assez dit."

Je pose mes mains et étale la crème sur les bleus apparents. À chaque passage, son ventre se contracte et bien que j'essaie d'être aussi délicate que possible, l'énervement que je ressens me pousse à appuyer plus que je ne devrais.

"Je sais ce que tu fais. Et ce n'est pas cool."

"Ah ouais ? Et qu'est-ce que je fais, hein ?"

"Tu fais exprès de me faire mal."

"Eh bien, je prends exemple sur toi."

Je descends légèrement son boxer pour pouvoir accéder à un bleu placé plutôt bas.

Il se mord les joues en fermant les yeux plus que de raison et se tortille dans tout les sens.

"Arrête de bouger !"

"Mais ça fait mal !"

"Tu n'avais cas pas te laisser faire !"

Sous son regard mauvais, je retourne dans la salle de bain pour me laver les mains.

Je sursaute en sentant quelque chose s'appuyer contre moi. Je regarde dans le miroir et aperçoit Bill, la tête contre mon dos.

"Je suis désolé. Je sais pourquoi tu es énervé et je comprends. Mais ne m'en veux pas s'il te plaît. Je ne voulais pas que tu te disputes avec ton... ami ? Mais je te jure que je n'ai rien fait, tout ce que je voulais, c'était te voir et il m'est tombé dessus."

"Je sais..." je me retourne et attrape son visage. "Je sais et c'est moi qui m'excuse. Tim est... c'est un connard. Il n'avait pas le droit de te faire ça."

Il baisse la tête, les yeux brillant, mais je la relève et ancre mon regard dans le sien.

"Tu ne méritais pas ça. Je ne suis pas énervé... j'ai juste eu peur. Très peur pour toi. Te voir comme ça... à genoux, la bouche et l'arcade en sang, c'était horrible. Et si je pouvais juste... remonter le temps et effacer ça, je le ferais."

"Tu le pensais vraiment ?"

"De quoi ?"

"Quand tu as dit que j'étais la personne la plus gentille que tu connaissais. Et tout le reste."

"Oui," répondis-je sans hésitation. "Oui, je le pense vraiment."

Il sourit et une larme coule sur sa joue. Je m'empresse de l'essuyer et lui renvoie un sourire.

"Je crois que...je crois que j'ai réfléchi."

D'accord, c'est le moment où je commence à stresser.

De tout a Bill, de tout à rien.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant