Chapitre 15

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"Qu'est-ce qu'il m'énerve, celui-là, vraiment ! C'est pas possible d'être aussi énervant. Je râle si j'en ai envie. Je crie si j'en ai envie. Personne n'a le droit de m'en interdire, non mais je rêve."

La vieille dame sur le banc à côté me fixe. Je la fixe à mon tour.

"Quoi !"

Elle ne répond rien et s'en va. Tant mieux, je ne veux voir personne.

C'est difficile, étant donné que je suis dans un parc public.

Même voir les enfants tomber ne me remonte pas le moral.

Je commence à être à court d'argent, j'ai des béquilles, il n'y a pas d'ascenseur et j'ai mal au ventre. Journée pourrie.

Je me redresse en sautillant sur un pied et attrape mes béquilles. En me retournant vers le banc pour être sûr de n'avoir rien oublié, je me rassois tellement vite sur le banc que mes béquilles tombent par terre.

"Non... non, s'il vous plaît, tout sauf ça..."

Je comprends maintenant pourquoi j'ai mal au ventre...

Il est hors de question que je me promène en ville dans cet état. Je n'ai pas d'autre choix que d'attendre la nuit.

Encore 6 heures...

Je dois tenir 6 heures sans bouger de ce banc. Ça va être très long.


4 heures que je suis là, à ne rien faire d'autre qu'observer les gens.

C'est ennuyeux.

J'ai un mal de ventre insupportable, j'en ai assez, je veux rentrer, et en plus de ça devinez quoi ? Il pleut depuis une bonne vingtaine de minutes maintenant.

Quelle malchance j'ai vraiment.


La nuit tombe enfin. Je me lève donc trempée, le pantalon taché, le plâtre dans la boue et rentre "chez moi".

"Allons-y ! Un peu de courage. Après tout, tu n'as que 5 étages à monter, ce n'est pas grand-chose... allez Elena, tu peux le faire."

Je m'apprête à monter les premières marches quand un son familier se fait entendre.

Un son inattendu.

Je me tourne et observe les portes de l'ascenseur s'ouvrir. Je n'en reviens pas.

"Yes ! Merci, merci, merci !"

Je me précipite pour monter dedans et prends plaisir à appuyer sur le bouton de mon étage.

En moins d'une minute, je suis déjà devant ma porte. Un miracle.

Je rentre donc, enlève mes habits, les laisse dans la salle de bain, me démaquille, me brosse les dents et vais me coucher.

Il est 21h, mais je suis exténuée. Si bien que dès que mon corps touche le matelas, je me sens transportée dans un profond sommeil. Sans cauchemar.


Ok, j'aurais préféré être réveillée par des cauchemars plutôt que par les douleurs que me procure mon ventre.

Je n'ai même pas la force d'aller prendre un médicament.

Je ne peux rien faire d'autre cette semaine que de rester allongée et attendre que ça passe.

De tout a Bill, de tout à rien.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant