Chapitre 12

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Pour être honnête... je n'ai rien suivi du film.

J'étais plus concentré sur les mains de Bill en train de masser ma cheville.

Ses mains... waouh.

Je n'avais jamais réellement fait attention, mais il a vraiment de belles mains. Les bagues, les bracelets, le vernis et les veines.

Les bagues et les veines, ça fait tout.

Il n'a même pas remarqué que je les ai fixées tout le long et il a continué à me masser en gardant les yeux sur le film.

Le film vient de se terminer. J'espère qu'il ne va pas me poser de questions à ce sujet, car je ne pourrais répondre à aucune.

"Alors ?"

"Alors quoi ?"

Il jette un coup d'œil à l'écran noir.
"Le film. Tu as aimé ?"

"Oh ! Oui, le film... bien sûr. Hum, oui, il était bien."

Je dis cela gênée au possible en regardant ailleurs.
"Tu as préféré quel passage ?"

Il lit dans mes pensées ou quoi ?

"Quel passage ai-je préféré... ? Bah celui où il embrasse Amélie, là."

"Mary-Jane."

"Qui ?"

"Il n'y a pas d'Amélie, la fille s'appelle Mary-Jane."

"Ah, oh oui voilà, c'est ça ! Je confonds, tu comprends Amélie, Mary-Jane..."

Excuse la plus nulle que j'aie jamais entendue.
Confondre ? Leurs prénoms n'ont rien à voir...

Et je pense qu'il est aussi de cet avis, vu comment il me fixe.

"Tu n'as rien regardé en fait ?"

"Ouais, c'est ça... Désolé Bill."

"J'en étais sûr. Tu étais plus occupé à m'observer plutôt que de regarder le film."

"Oui, c'est ça."

Il rigole et je réalise ce que j'ai dit.

"Attends, euh non ! Non, non, ce n'est pas ce que je voulais dire... Rah, laisse tomber !"

Il rigole encore plus pendant que je rallume la télé et croise mes bras.


Quand j'ouvre les yeux, je me rends compte que je suis dans mon lit. Est-ce lui qui m'a mise là ? Je ne m'en souviens pas.

Je pose un pied par terre et ressens immédiatement une douleur.

Mon pied a doublé de volume. Je crois que j'ai besoin d'un médecin maintenant.

Je me dirige tant bien que mal vers la sortie, en m'aidant des murs. J'ai encore mes vêtements d'hier soir, c'est-à-dire un pantalon noir ample et un débardeur jaune. Une vrai abeille.
J'enfile mes chaussettes et essaie de mettre mes chaussures, mais je n'arrive pas à enfiler celle de gauche.

"Tant pis ! J'y vais comme ça et personne ne va m'énerver !"

Sauf que je suis déjà énervée.

Je ferme ma porte d'entrée violemment et frappe celle de Bill avec autant de force.
Il ouvre la porte à moitié endormi en se frottant les yeux et les cheveux en bataille.

De tout a Bill, de tout à rien.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant