Chapitre 45

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Je raccroche et me couche sur mon lit.

Les larmes déferlent sur mes joues et je me recroqueville sur moi-même.

Je laisse le premier sanglot franchir mes lèvres.
J'ai assez retenu mes larmes devant lui.


"Elena ? Réveille-toi ! Allez, debout, ouvre les yeux !"

Mes yeux s'ouvrent mais se referment sous la lumière aveuglante du soleil.

Je me relève et observe autour de moi.

Je suis assise sur une nappe dans l'herbe, dans une sorte de... prairie ? Qu'est-ce que c'est encore que tout ça ?

"J'ai cru que tu ne te réveillerais jamais !"

"Bill ? Qu'est-ce qu'on fait ici ?"

"Viens ! On va visiter cette maison !"

"Quoi ? Quelle maison-" Une maison apparaît soudain devant moi, me coupant dans ma question.

Pas n'importe quelle maison. La mienne.

Bill court jusqu'au porche et se positionne en dessous.

"Viens !"

Je ne comprends pas comment, mais je me retrouve à avancer vers lui. Sauf que je n'ai pas l'impression de contrôler mes pas.

J'arrive devant lui et en regardant de plus près, je vois des brûlures sur son visage.

"Bill... qu'est-ce qui s'est passé ?"

Je lève les mains pour les toucher, mais il recule brusquement pour se retrouver dans la maison.

Il me fait signe d'avancer vers lui, mais une sensation étrange s'empare de moi.

Non, je ne dois pas y aller.

"Bill ! Reviens ici, c'est dangereux !"

"Eh bien, je croyais que tu voulais venir ?"

"Je... non ! Non, je ne veux plus !"

"Trop tard."

Je me retrouve projeté à l'intérieur, juste devant lui.

Avant que je ne comprenne quoi que ce soit, il recule pour se retrouver au milieu du salon, sous un petit rayon de lumière qui émane du toit.

"C'est ta faute."

"Tu as dit quoi..?"

"Tout ça ! C'est ta faute !"

Il lève les mains et montre les murs noirs de cendre, les objets éparpillés partout à moitié brûlés, et son visage.

"Non... ce n'est pas moi.."

"Si. Et ils le savent."

"Ils ?"

Un sourire se dessine sur son visage. Mais ce n'est pas le sourire que j'affectionne tant. Non, ce sourire-là est malveillant.

Je sens des bras m'entourer et me pousser vers le centre, là où Bill se trouvait il y a quelques minutes.

En me retournant, je vois mes parents. Eux aussi ont des brûlures sur le visage.

"Qu'est-ce qu'il se passe enfin !"

"Tu vas comprendre... Patience."

"Vous me faites tous peur !"

"C'est ta faute. Tu aurais pu blesser des gens. C'est ta faute. Nous avons tout perdu à cause de toi." Mes parents répètent cela en boucle, de plus en plus fort, pendant que le brun sourit simplement.

De tout a Bill, de tout à rien.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant