CHAPITRE 33

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Les clés de la voiture glissèrent de la main de Balthazar, tombant sur le sol en tintant bruyamment.

Toujours tourné de dos, Raphaël resta un instant immobile, puis se retourna lentement, pour vérifier si la voix que ses oreilles venaient d'entendre correspondait à la réalité ou s'il ne s'agissait pas d'une énième plaisanterie de son esprit hyperactif.

Ébloui par le reflet du soleil qui se reflétait sur la vitre de la porte, il fixa son regard sur la silhouette de la personne debout dans l'embrasure de la salle d'autopsie, sans toutefois parvenir à la mettre au point.

Hébété, il cligna des yeux une, deux, trois fois. Finalement, le voile qui obscurcissait ses yeux se dissipa.

Elle était là.

Elle était là, devant lui, plus belle qu'elle ne l'avait jamais été, illuminée par la lumière du soleil de midi... avec ses cheveux et ses vêtements complètement couverts de boue et un léger sourire sur son visage.

Balthazar sourit en retour et fit un pas en avant, mais se figea instantanément.

Au : " Alors, Doc... qu'en dis-tu ? Ai-je eu raison ou non ? "

L'apparition soudaine de l'esprit d'Aurore aux côtés d'Hélène plongea Raphaël dans une panique totale. Il s'efforça d'ignorer les petite cris, les grimaces et les pirouettes que la petite fille-fantôme exécutait pour le provoquer, et se concentra sur la silhouette d'Hélène qui, contrairement à Aurore, se tenait toujours dans l'embrasure de la porte, dans un silence parfait.

B: "Es-tu .... es-tu en vie?"- demanda-t-il, dans un murmure à peine perceptible.

Hélène fixa un long moment ses beaux yeux clairs dans ceux de Raphaël.

H : « Bon...je ne suis pas au mieux de ma forme, mais.....- elle tâta les deux bras avec ses mains, puis passa une main sur son visage, éliminant une partie des traces de la boue qui le recouvrait .

H: "... d'après ce que j'ai compris..... je dirais que je suis en vie... voulez-vous vérifier si mon hypothèse est correcte, docteur Balthazar?"- demanda-t-elle alors, en lui souriant à nouveau.

Le sentiment d'euphorie qui l'envahit était plus intense que toute autre émotion que Balthazar avait jamais ressentie jusqu'à ce moment.

Sans avoir à le répéter deux fois, il traversa en courant l'espace qui le séparait d'elle, investissant dans son avance tout ce qui se dressait devant lui. Il se cogna le côté contre le bord de la table d'autopsie, heurta quelques chaises et finit par faire tomber un des chariots au sol, qui se renversa, éparpillant les instruments dans toute la pièce et provoquant un gémissement de déception de la part d'Olivia.

Mais Balthazar le remarqua à peine.

Il n'entendait plus rien, ne voyait plus rien. Il ne voyait rien d'autre que son sourire.

Alors qu'il était sur le point de la rejoindre, la silhouette de Camille apparut dans l'embrasure de la porte. Sa " petite sœur " était, si possible, encore plus trempée qu'Hélène, avec de la boue recouvrant ses vêtements, ses mains, ses cheveux, son visage et lui sortant même par les oreilles.

Mais, tout comme Hélène, Camille était souriant aussi.

Le cœur sur le point d'exploser d'émotion, Balthazar fit un dernier bond en avant et saisit ses deux "capitaines" par les bras, les tirant vers lui et les écrasant tous les deux dans un calin de fer.

C : « Je pense que le Dr Balthazar est assez content de nous voir, qu'en dites-vous, Capitaine Bach ? » demanda Camille en essayant de bouger pour pouvoir respirer.

REINE DE COEURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant