CHAPITRE 48

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Olivia posa sa main sur le visage immobile du garçon et, d'un geste aussi léger qu'une caresse, lui ferma les yeux, récitant mentalement une prière. Puis, elle couvrit le visage ensanglanté du jeune homme avec le drap blanc et fit un signe de tête à l'ambulancier qui attendait dans le coin.

L'homme s'approcha, un dossier à la main, et s'agenouilla à côté de ce jeune corps sans vie.

P : « Que dois-je écrire comme cause du décès, docteur ?»

Olivia déglutit plusieurs fois avant de pouvoir formuler sa phrase.

O: « Suicide. Il s'est tiré une balle dans la tête.»


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Le bureau de Camille semblait s'être soudainement transformé en une chambre d'asile psychiatrique.

Balthazar était affalé sur une chaise, dans le coin le plus éloigné de la pièce, et se tenait le visage entre les mains, continuant de répéter le même chant monotone.

B : « Il les a pris. Il a pris Hélène et ma petite fille. Je vais les perdre... Je vais les perdre toutes les deux....Je vais les perdre toutes les deux.... »

À côté de lui, Delgado avait une main sur son épaule, mais il semblait incapable de dire ou de faire quoi que ce soit d'autre, complètement dévoré par la culpabilité qui lui rongeait le cœur.

Une fois de plus, Hélène avait eu raison.

Elle avait eu raison lorsqu'elle lui avait fait part de ses doutes sur Alexandre, tout comme elle avait eu raison lorsqu'elle lui avait dit qu'elle souhaitait enquêter sur Maya.

Mais, encore une fois, Jérôme ne l'avait pas écoutée. Et maintenant, elle et la petite Alice risquaient leur vie à cause de sa superficialité et de son incompétence.

Accablé de honte, Delgado se tourna vers sa capitaine pour obtenir du réconfort.

Mais sa capitaine semblait avoir épuisé toute son énergie vitale et être entrée dans un état de catatonie totale.

Après avoir assisté à l'enlèvement du corps de Marc par la police mortuaire, Camille était retournée dans son bureau et s'était assise sur son table, les jambes pendantes, la tête baissée et les yeux fermés, sans plus parler ni regarder personne.

C'est devant cette scène qu'Andrè s'est retrouvé lorsqu'en revenant de la salle informatique, il a regardé dans le bureau pour apporter des nouvelles.

S'appuyant sur le chambranle de la porte, ACE poussa un long soupir, puis s'approcha de Camille, sortit un mouchoir de sa poche et commença à lui essuyer les mains et le visage, encore tachés du sang qui l'avait éclaboussée lorsque Marc avait tiré le coup de feu qui l'avait tué.

A : "Ce n'est pas ta faute."

La jeune policière lèva brièvement un regard interrogateur vers lui.

A : « Tout ce qui s'est passé....- a porsuit-t-il, en continuant à essuyer les mains de Camille-.... À Mark, à Hélène et à la petite fille. Ce n'est pas de ta faute»

C: "Oui, au contraire - répondit Camille en baissant à nouveau les yeux - ...c'est seulement ma faute..."

L'espace d'un très bref instant, l'armure en acier inoxydable du capitaine Costes craqua et ACE put voir toute l'immense fragilité qu'elle cachait derrière elle. Troublé par un sentiment de tendresse inattendu, Andrè tendit une main hésitante et tenta de caresser le visage de la jeune femme, mais il ne fut pas assez rapide.

REINE DE COEURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant