CHAPITRE 40

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BALTHAZAR 

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Balthazar était arrivé au DP en proie à une rage incontrôlable.

Immédiatement après avoir quitté la maison, il était monté dans la voiture et avait poussé sur l'accélérateur comme jamais auparavant.

Paniqué, il avait appelé Camille, pour lui dire qu'il courait à l'aéroport et lui demander s'il avait une idée de quel vol Helene et André prendraient cette soir-là.

À l'autre bout du téléphone, Camille était restée muette pendant plusieurs secondes. Puis, elle lui avait avoué qu'en réalité Hélène n'était pas encore à l'aéroport : elles s'étaient vues un peu plus tôt à l'hôtel pour un salut rapide, puis Hélène était allée au DP pour signer les documents d'arrestation d'Alexandre et probablement juste après elle serait allée chez Delgado pour le saluer  aussi.

Ignorant les recommandations de Camille de garder son calme, Balthazar avait raccroché le téléphone, fait un virage digne des pilotes de Formule 1 et s'était dirigé à toute vitesse vers le DP, envahi par une colère totalement irrationnelle.

Apparemment, Hélène avait trouvé le temps de tout faire : prévenir Camille, rencontrer Jérôme, aller au DP signer des papiers inutiles... le seul pour qui elle n'avait pas trouvé de temps, c'était lui.... il n'a reçu qu'un message misérable.

Raphaël avait parcouru le reste de la route en compagnie de ce ver à bois,  qui ne cessait de lui ronger le cerveau et d'alimenter sa colère.

Arrivé au poste de police, il était entré comme une furie, écrasant pratiquement le pauvre Mark qui avait vainement tenté de le faire attendre pour pouvoir l'annoncer.

Il s'était précipité vers le bureau de Camille, avait ouvert la porte et... toute cette colère s'était instantanément évaporée.

Il lui suffisait de la retrouver là, habillée, ou plutôt déshabillée comme ça, vêtue de CETTE robe, et toute trace de ressentiment, de frustration, d'anxiété et de peur s'était dissoute comme un glaçon qui fond sous le soleil du désert.

Il ne restait plus que la chaleur ardente de son désir pour elle...

le même désir ardent qu'il avait éprouvé lorsqu'il l'avait vue pour la première fois porter cette robe dorée, qui la faisait ressembler à une petite étoile détachée du ciel....

le même désir qui s'était enflammé comme un feu la nuit où ils avaient finalement été ensemble et que les jours suivants Balthazar avait tenté par tous les moyens d'étouffer, mais qui menaçait désormais de le conduire à l'auto-combustion...

mais ce n'était ni le lieu ni le bon moment pour lâcher prise... il y avait des questions bien plus importantes que Balthazar voulait et devait résoudre, une fois pour toutes.

Ainsi, il s'était appuyé contre la porte et avait fait appel au cortex préfrontal de son cerveau, siège des fonctions cognitives supérieures, pour qu'il l'aide à garder un minimum de retenue, vu le sérieux de la situation à laquelle il devait faire face.

Étrangement, son cortex cerebral semblait avoir décidé de coopérer et, mis à part un moment de énorme défaillance quand l'habit d'Hélène lui avait presque glissé et qu'il avait ardemment souhaité l'enlever définitivement, Balthazar était arrivé indemne à la fin de cette conversation absurde.

Jusqu'à ce moment.

Après avoir mis la clé dans la poche de son pantalon, il se dirigea vers Hélène, couvrant la distance qui les séparait le plus lentement possible et essayant de contrôler l'afflux de sang, qui semblait vouloir se concentrer tout dans une seule et même partie précise de son corps.

REINE DE COEURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant