CHAPITRE 39

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Hélène

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Au son de cette voix, le cœur d'Hélène fit un tel bond qu'il lui monta dans la gorge.

Elle se retourna brusquement pour rencontrer ses yeux... ... puis lui tourna le dos aussi vite que possible, avec les joues en feu, le souffle court et les mains tentant inutilement de tenir droit cette robe de soirée traîtresse.

H : "Tu... quoi... qui... comment... ?"

B : « Tu devras ajouter quelques mots à cette phrase, Capitaine. Je ne suis pas très doué pour les jeux de rébus."

Balthazar avait fait une de ses habituelles blagues drôles , mais la façon dont il l'avait prononcée ne promettait rien de bon.

H: " Camille n'est pas là. "- dit-elle en adoptant un ton qu'elle espérait être le plus normal possible.

B : « Je sais. Je ne suis pas là pour Camille"

Elle aurait dû deviner qu'il se présenterait en personne...

Hélène soupira, fit taire bruyamment cette petite partie de son cœur qui faisait des sauts périlleux de joie en le voyant et se prépara à affronter cette confrontation qu'elle avait essayé d'éviter par tous les moyens... y compris inventer une fausse piste, visiblement sans grand succès.

H : « Comment savais-tu que j'étais ici ?

B : « Deux petits oiseaux bavards me l'ont dit »

De toute évidence.

Merde à ces deux-là.

Après qu'Andrè l'ait trouvée en larmes dans la chambre d'hôtel, lui et Camille (qui étrangement se trouvait dans ces lieux et les avait rejoints dans la chambre en moins d'une minute) avaient tout fait pour la convaincre de ne pas partir. Mais Hélène avait été catégorique... même si, évidemment, elle n'était pas tout à fait convaincante.

H : «  Pourquoi es-tu venu ici ? Tu n'as pas reçu mon message ? »

B: « Oh, bien sûr, je l'ai reçu...- Balthazar répondit avec un ton caustique- .... Je l'ai reçu, je l'ai lu et je  l'ai gravé dans ma mémoire. Je suis venu te demander des droits d'auteur.

H: " Des droits.... quoi??"

B : « Droits d'auteur, Capitaine. Sais-tu ce que sont les droits d'auteur ? Je dirais qu'ils sont dus à moi, puisque tu m'as copié en gros...."

H : « ... Tu es sérieux ? »

B : « Je n'ai jamais été aussi sérieux. Il y a un an, je te ai dit exactement les mêmes mots.

Balthazar ouvrit la main et commença à compter, soulignant par le mouvement des doigts ses arguments.

B : "Mêmes mots, mêmes motivations, même situation identique.... Il y a un crime de plagiat pour quelque chose comme ça.... le sais-tu, Capitaine ?"

H : « Le crime de... ? .... De quoi bavardes-tu ? Et puis ce n'est pas du tout exactement la même situation !!"-  a rétorqué Hélène, légèrement désorientée par la tournure que prenait la conversation.

B : "Tu as raison. Au moins, j'ai eu la décence de te le dire en face."

Hélène se retourna brusquement, le visage enflammé, cette fois pour la rage. Elle lui aurait volontiers donné une gifle, mais dès qu'elle a lâché sa main, la robe a commencé à glisser vers le bas et elle a été forcée de se retourner, pour éviter de se retrouver complètement déshabillée.

H : "Va-t'en"- siffla-t-elle, furieuse et embarrassée en même temps.

B : "Non"-

H : "Sors d'ici tout de suite"- répéta-t-elle, en élevant la voix.

B : « Non. Oublie ça. Si tu veux que je parte, tu devras me traîner dehors. Et je ne pense pas que tu portes les bons vêtements pour faire ça"- répondit-il avec un air insolent.

Hélène sentit ses mains le démanger de son désir de vraiment le gifler. Elle se força à garder le silence, tournée obstinément vers le mur, mais son dos raide et ses épaules contractées exprimaient avec éloquence tout sa déception.

Ils restèrent tous les deux silencieux un moment, immobiles à leurs placescomme des boxeurs attendant de monter sur le ring.

Enfin, Balthazar fit le premier pas.

B : "Je ne mérite pas d'être largué avec un putain de message"

Helene répondit simplement en tournant la tête, mais ce fut suffisant pour clouer Balthazar d'un regard plus que significatif.

B : « D'accord, ok....- il a cédé, perdant un peu de son audace-....peut-être que je le mérite, mais... je ne l'accepte pas. Si tu as décidé de partir, tu es libre de le faire. Je ne te retiendrai pas. Mais tu dois me le dire en me regardant dans les yeux.

H : « Quelle différence penses-tu que cela fasse ? Je ne changerai pas d'avis..."

B : "Très bien. Puisque ça ne fait aucune différence pour toi, tu es priée de te retourner, de me regarder et de me répéter, mot pour mot, ce tas de conneries que tu as écrit dans ton message."

Balthazar avait parlé doucement, sans élever la voix et en scandant bien les mots. Signe qu'il était vraiment très, très, très en colère. Et quand il était très, très, très en colère, essayez de discuter avec lui devenu totalement inutile.

H : "D'accord- capitula Hélène-...tu as raison. Nous devons en parler face à face. Sors juste une minute et laisse-moi le temps de..."

B : ".... se faufiler en cachette en douce comme tu le fais toujours?"

H : "Je ne me faufile pas en cachette! Et pourtant...d'où devrais-je me faufiler? En passant par les murs? Tu bloques la seule sortie du bureau !"

B : "Je ne bouge pas d'ici, Hélène."

H : ".... Je préférerais être habillée pendant que nous abordons cette discussion"

B : "Aucune objection à ce sujet."

Hélène renifla de nouveau avec impatience, mais Balthazar était aussi inébranlable qu'un bloc de granit.

B : « Alors, où est le problème ?

H: "Je ne me sens pas à l'aise de m'habiller quand tu me regardes"- répondit-elle, en essayant d'adopter un ton conciliant, même si en réalité elle voulait l'étrangler.

B : « Je t'ai déjà vu sans vêtements au moins deux fois. Je ne pense pas qu'il soit temps de te formalise autant."

Hélène tourna de nouveau la tête vers lui.

H : "Je pensais que tu n'avais pas regardé la première fois"

Elle lui fit un sourire, mais il ne le lui rendit pas. Il continua à la regarder, le visage sombre, jusqu'à ce qu'elle abandonne finalement.

H : « D'accord, tu as gagné. Mais je ne peux pas le faire seul. Viens ici et aide-moi avec cette foutue fermeture éclair.

Balthazar resta plongé dans un long silence, puis se détacha de la porte contre laquelle il s'était adossé et se dirigea vers Hélène. Après quelques pas, il y repensa, revint, ferma la porte à clé et glissa la clé dans la poche de son pantalon.

Hélène leva les yeux au ciel.

H : « Quelle est cette manie que tu as de me fermer à clé dans les chambres?"

B : « Mieux vaut être prudent. Avec toi, on ne sait jamais..."

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c'est parti, petite chapitre... vous dites qu'on va faire cette fermeture éclair ?

Derniere part demain 😉

REINE DE COEURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant