The True Love

07. Lire à travers tes yeux.

...
June se gare sur le bas-côté et éteint le moteur.
D'abord elle me regarde sans rien dire puis elle détache nos ceinture et me prend dans ses bras.

Nous restons comme ça durant plusieurs minutes, ses pleures ont arrêté les miens.

Je m'en veux.

Elle pleure par ma faute.

- Je suis vraiment désolé Youyou, dit-elle d'une voix cassée. Je savais que tu n'aimais pas ça..  Mais je t'ai quand même mis ce truc.

Ces mots me piquent le cœur et des larmes s'échappent de mes yeux.

- Pardonne moi, s'il te plaît.

Son visage est enfoui dans mes cheveux près de mon épaule là où je peux sentir quelques larmes se déposer.

Je ne sais pas quoi dire après ça, je n'ai pas l'habitude qu'on s'excuse et je ne sais pas ce que les gens y réponde.

Alors je ne dis rien.

Elle se révèle et prend mon visage entre ses deux mains.

Elle me regarde longtemps dans les yeux mais ne dit rien non plus.

Elle essaye de lire dans mes yeux.

Mais il n'y a rien à en tirer.

Mes yeux sont sombres.

Très sombre.

Il n'y a rien à lire.

Je vois encore ses larmes briller en dessous de ses yeux alors je m'efforce à faire apparaître un sourire pour qu'elle ne soit pas triste.

- Non Yuna, ça ne marche pas avec moi, répond-t-elle en lâchant son regard du miens pour le poser sur celui d'un corbeau un peu plus loin.

- Je sais à quel point tu es forte pour faire semblant, mais pas avec moi.

Évidemment elle me connais trop bien et ce n'est pas toujours un avantage.

- Ta eu des souvenirs en étant dans le noir ?

Oui, mais tu n'as pas besoin de le savoir.

- Ta vue quoi, me demande-t'elle.

Je ne lui ai jamais raconté mon enfance, elle sait seulement des choses via ses parents. Enfin quand elle écoutait derrière les portes.

Mais je ne lui ai pas dit un seul mot sur tout ça.

Je n'arrive pas à en parler.

Je préfère que ces souvenirs restent bloqués en moi plutôt qu'ils sortent de ma bouche.

- Libère toi, je suis prête à tout entendre.

Je ne crois pas non.

- Ne fais pas ça , lui dis-je.

- Faire quoi, me répond-t'elle.

Je sors de la voiture sans rien dire, je marche jusqu'au banc proposé sur l'air de repos.

Elle ouvre sa portière et fait de même.

Elle s'assoit près de moi et ne dit rien.

Au bout de très longues minutes, elle brise le silence.

- Si je pouvais prendre tout le mal qu'on t'a fait je le ferais.

Je tourne la tête pour la regarder.

- Je préférais mourir maintenant que de continuer à te voir souffrir.

Elle me regarde aussi maintenant.