𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟎

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Résumé chapitre 9 :

Narissa revient au château après quelques jours chez elle. La famille royale se prépare à aller à la chapelle royale pour la messe de Sankta Dies.

🜲🜲🜲

Le cortège avançait lentement laissant le temps à la famille royale de saluer le peuple.

Du haut de mon cheval et positionnée à l'arrière gauche, je pouvais voir l'expression de la foule frigorifiée dans leurs fines capes. Pas une once de joie sur leurs visages pâles et frêles. Pas une seule acclamation. Les rares sourires que je voyais, appartenaient à des enfants trop émerveillés par la magnificence pour comprendre l'ensemble de la situation. Un manteau blanc commençait lentement à recouvrir les routes pavés à mesure que nous avancions. Les rues se vidèrent progressivement mais n'étaient-elles pas déjà vides ? 

La calèche finit par s'arrêter quelques mètres plus loin devant l'édifice religieux. Le Roi descendit en premier, une grande cape fourrée reposait sur ses larges épaules. Sa couronne scintillait sur sa tête mais le bijou de ce décor blanc fut la Reine qui le rejoignit à ses côtés. Habillée d'une robe volumineuse en velours verte sertie de joyaux étincelants, la reine Danae salua la foule de nobles qui patientait aux portes de la chapelle. Un voile blanc couvrait ses cheveux blonds lui donnant une allure d'une sainte parmi les vivants mais le diadème posait délicatement au sommet de sa tête rappelait son statue. Le prince Saeros les suivit. Il paraissait bien simple à leurs côtés. Les nobles s'inclinèrent à leur passage avant de tous s'engouffrer à l'intérieur loin du temps hivernal.

Je rentrais à leur suite impressionnée par l'architecture élaborée du bâtiment. Des gardes étaient déjà postés tout au long des murs élevés épais en pierre blanche de l'immense église qui était des plus traditionnelles de notre époque. De grandes voûtes ornaient les plafonds des nefs et des bas-côtés. Des torches illuminaient l'endroit qui accueillait peu de lumière en ce jour sacré. Les bancs en bois grouillaient de monde. Je me mis dans un coin près d'une colonne où j'avais un bon visuel de la famille royale installée au premier rang à côté de quelques conseillers, du Général Stone et des ambassadeurs du continent. 

Je reconnus en turquoise, l'émissaire d'Araude qui se distinguait également par sa peau foncée. Habillée d'un kimono jaune pâle fleurie, la représentante de Musen était assise à gauche de la diplomate de Nyatrov. Vêtue d'une robe rose et d'un manteau assortie, on la différenciait par sa pâleur et sa chevelure blonde semblable à celle de la reine. Aucune personne à leur côté ne portait du rouge, la couleur d'Isodore.

Le maître de cérémonie, dit le Priester, fit son entrée, me coupant dans mon observation.

La messe débuta dans un étrange silence.

Les prières se suivirent tandis que le vent se déchaînait dehors et que le froid se faufilait progressivement sous mon armure. Le grincement de la porte me fit me retourner vers celle-ci. D'autres curieux, se retournèrent également. Un garde à la mine inquiète entra à l'intérieur et se faufila jusqu'au rang du Général. Je le vis murmurer des paroles à son oreille. Plus il parlait et plus l'expression du Général habituellement si calme semblait se tendre. Sa mâchoire se contracta pendant qu'il formulait des ordres au garde qui partit rapidement laissant entendre quelques cris provenant de l'extérieur lorsqu'il rouvrit la porte. Je vis le Général Stone se penchait vers le roi qui ne bougea pas d'un cil malgré l'interruption. 

Une curiosité malsaine me remua. Que pouvait-il donc se passer pour susciter tant d'inquiétude ? Je voulais jeter un coup d'oeil dehors, mais les fenêtres étaient hors de ma portée étant placées en hauteur.

Autour de moi, quelques chuchotements s'élevèrent parmi les nobles masquant peu à peu la voix monotone du Priester récitant les cantiques. De ce que j'entendis, on parlait d'une émeute et en effet, des cris de colères commencèrent à se répercuter contre les lourdes portes de l'église. Des coups ricochèrent également contre le bois. La panique commença peu à peu à se propager. Plus personne n'était attentif à la messe.

The bewitched crownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant