Le lendemain, lorsque je me réveillai, une couette chaude me drapait les épaules. Mes paupières papillonnèrent doucement pour s'habituer à la lumière qui commençait à filtrer dans la chambre. Je m'étirais craquant mon dos endolori jusqu'à ce que je me souvienne où je suis et avec qui.
Je me levai brusquement. Je regardai vers le lit : personne. Je regardai derrière le paravent : personne non plus. La panique commença à s'emparer de moi. D'une main tremblante, le coeur battant anormalement vite, je me saisis de la poignée de la porte quand elle s'ouvrit sur celui que je cherchais.
« Vous êtes enfin réveillée ma bien-aimée. » s'exclama-t-il en déposant un baiser furtif sur ma joue me pétrifiant sur place
J'étais prête à lancer une remarque sanglante face à son geste importun quand je remarquai l'aubergiste dans le couloir tenant des serviettes et draps propres. Cette dernière m'inspecta de haut en bas sans aucune gêne. Je rougis et tentai en vain de redresser mes cheveux en pagaille et ma robe froissée. Elle finit par se détourner de nous et entra dans une autre chambre. J'en profitais pour tirer le prince à l'intérieur et verrouiller le battant.
« Pourquoi ne m'avez vous pas réveillé ? je croisai les bras autour de ma poitrine
– Vous aviez l'air épuisé, répondit-il en hochant des épaules. Et il faut que vous soyez en forme pour la suite de notre voyage n'est-ce pas ?
Je poussais un soupir. Cela ne servait à rien d'argumenter. Je récupérais mes affaires désormais secs. En passant à côté de lui pour me rendre au paravent, je lui murmurai :
– Ne vous éloignez plus de moi sans prévenir. »
Je me réfugiai derrière le battant refusant de voir sa réaction parce que je savais que cette phrase en révéler plus qu'il ne le devrait. Je passais de l'eau sur mon visage quand mes doigts frôlèrent ma joue, le souvenir des lèvres du prince sur ma peau refit surface aussi chaste soit-il. J'avais l'impression que ma joue brûlait, marquée à vie par un si petit geste. Je secouai la tête et finis de me vêtir. Fin prête, je sortis de derrière le paravent en attachant ma cape. Le prince Saeros était également prêt et tenait mon baluchon dans ses mains. Nous quittâmes la chambre. Le blond m'informa qu'il avait payé la propriétaire et qu'elle lui avait offert des provisions ce qui me fit rouler des yeux. Nous la saluâmes et partîmes de l'auberge.
Nous récupérâmes nos affaires cachées qui à ma plus grande surprise étaient exactement au même endroit où nous les avions laissés. Le prince me fit un clin d'oeil complice. Je repris mon fourreau contenant mon épée et le rattacha à mon bassin. Je me sentais de nouveau complète. Après cela, on continua notre périple tandis que le soleil montait lentement au ciel. J'espérais que la pluie ne couperait plus notre voyage.
Le crépuscule approchait lorsqu'on s'approcha du village de Bellimar. L'air se faisait plus frais et on pouvait déjà voir au loin la silhouette des monts enneigés qui surplombaient le paysage. C'était la première que je venais dans cette partie du pays qui je dois l'avouer, était impressionnante. Le prince parut également ébloui par le tableau car il se stoppa.
On resta quelques secondes à admirer les environs avant de reprendre notre chemin. Seuls quelques mètres nous séparaient du petit village à présent et plus on avançait, plus une boule se creusait au fond de mon estomac ainsi que des centaines de milliers de questions. Et si nous faisions cela en vain ? Et si nous ne trouvions jamais l'athelas ? Et si mère était déjà partie ?
J'avalai difficilement ma salive tandis que je descendais d'un pas maladroit de ma jument. Je sentis le regard pesant du prince dans mon dos mais aucun de nous ne dit quoique ce soit. J'approchais du but de ma quête et je n'allais rien lâcher. Je devais rien lâcher.
VOUS LISEZ
The bewitched crown
Romance⚠️ TW : sexisme, sang, cadavres, meurtres, pendaison, tentative de viol ⚠️ Nouveau chapitre tous les week-end. Narissa vient tout juste d'intégrer la garde royale d'Eldred, un royaume qui autrefois brillait par sa richesse et qui dorénavant doir sub...