𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟖

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« Narissa ! Réveille-toi !  »

La voix stridente d'Aramina me réveilla en sursaut. J'eus à peine ouvert les yeux qu'elle me tira par le bras me traînant hors de la chambre sans que je n'ai le temps d'émettre la moindre protestation. Mes yeux tentaient difficilement de s'habituer à la lumière du jour alors que ma sœur me faisait parcourir le dédale de couloirs de notre maison avec un grand sourire aux lèvres. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait mais je la laissais me guider comme une grande sœur s'occupe de sa petite sœur. 

Elle m'emmena jusqu'à la chambre de mes parents où depuis le couloir on entendait des rires raisonner. Aramina ouvrit brusquement la porte faisant sursauter les membres de la pièce qui se tournèrent à l'unisson dans notre direction. Malgré tous les regards braqués sur nous, un seul me pétrifia sur place : celui de ma mère qui rayonnait de bonheur et de vie. De vie.

Ma soeur me lâcha soudainement. Mes paupières s'ouvrirent et se fermèrent à un rythme régulier alors que j'étais désormais incapable de faire le moindre mouvement. Je restai là, immobile à regarder la femme qui m'a mise au monde me sourire. Pas un sourire d'adieu. Un sourire joyeux. Elle m'appela. Narissa. Ma fille. Des mots que je croyais qu'elle ne dirait plus jamais. Des mots qui seraient devenus des souvenirs.

Elle ouvrit ses bras et m'appela de nouveau. Cette fois-ci, mes pieds avancèrent naturellement au rythme de mes battements de coeur jusqu'au lit à baldaquin. Mes yeux se remplirent de larmes alors que le doux parfum de lilas de ma mère m'envahit. Elle me serra près d'elle et caressa tendrement mes cheveux comme elle avait toujours fait. J'avais l'impression de redevenir une petite fille. Une petite fille qui courait se réfugier dans les bras de sa mère après une journée difficile de leçons.

« Tu es en vie maman, parvins-je à articuler entre deux sanglots

– Oui ma fille et c'est grâce à toi alors cesse de pleurer. Nous devons fêter cela et non pleurer.

Elle prit délicatement mon visage entre ses mains et chassa les dernières larmes de mon visage à l'aide de ses pouces. Ses paumes avaient retrouvé sa chaleur.

– Si tu savais à quel point je suis fière de toi Narissa. Peu importe ce qu'il nous attend. Je n'oublierai jamais la façon dont tu t'es battue pour moi. La manière dont tu m'as sauvée.

Elle déposa un doux baiser sur le haut de ma tête.

– Merci Narissa du fond de mon cœur. »

J'hochai de la tête, incapable de dire quoique ce soit. Mon coeur débordait de joie et d'amour pour cette femme extraordinaire qu'était ma mère.

Une femme de chambre vint nous interrompre en nous informant que le médecin était arrivé. Mes sœurs et moi sortîmes de la chambre pour laisser mère avec père qui ne me jeta même pas un regard. Une silhouette encapuchonnée sortit de l'ombre accompagné d'un garçonnet qu'il tenait par la main qui n'était nul autre que Ramiro, le petit garçon que j'avais trouvé dans la forêt. Il courut dans mes bras en pleurant à chaudes larmes.

Il venait d'apprendre la bonne nouvelle par Mellie. Je lui caressais doucement la tête quand Layna, mon idiote de sœur, nous intima de quitter le couloir car on bloquait le passage. Je la fusillai du regard avant de prendre Ramiro par la main et de l'emmener ailleurs. Le prince nous suivit tandis que j'entendis Aramina échanger avec nos sœurs avant de nous rejoindre à la bibliothèque.

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« Tu n'as plus à t'en faire d'accord ?

Le garçonnet assis sur mes genoux acquiesça en essuyant ses dernières larmes avec sa manche.

The bewitched crownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant