The bewitched crown

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟓

Cela faisait une heure ou deux que nous galopions en silence avec pour seul bruit de fond, le martèlement des sabots contre la terre. Quitter le château avait été beaucoup plus facile que prévu à se demander s'il y avait réellement des mesures de sécurité.

 Mes paupières étaient encore lourdes mais je faisais mon maximum pour me concentrer sur les indications notées sur la carte que je tenais d'une main éclairée par la torche que je tenais de l'autre.

« Par où comptez vous passer pour rejoindre les montagnes ? » me questionna le prince me faisant sursauter

Je lui décrivis la route que j'avais trouvé. C'était normalement le chemin le plus court pour arriver au pied des montagnes à l'est et surtout atteindre le petit village de Bellimar. Je mis fin rapidement à la conversation. 

Ce n'était pas que je n'étais pas ouverte à la discussion mais c'était plutôt un sentiment grandissant de gêne et de confusion. Je ne comprenais tout simplement pas ses motivations pour m'accompagner. Et je ne pouvais discuter avec lui en faisant semblant que tout allait bien alors que plus on s'éloignait et plus je risquais gros. Toute cette histoire de quête me paraissait au fur et à mesure que le temps passait une idée complètement absurde. 

C'était de fait, un périple dangereux mais sa présence me faisait encore plus douter. Pourtant, même si j'essayais de me convaincre que le fait qu'il soit là me dérangeait, j'étais en réalité soulagée d'avoir un compagnon de voyage. Même si on parlait peu, savoir que je n'étais pas seule m'aider à tenir le coup après cette folle journée.

Les heures défilèrent. Nous avions fait plusieurs pauses pour laisser le temps aux chevaux de se reposer et pour se dégourdir les jambes, une fois que nous étions assez éloignés du château. Le soleil commençait lentement à se lever illuminant doucement le ciel d'une teinte orangée. Je stoppai ma monture et j'éteignis la torche. Je profitai de cet instant pour contempler avec émerveillement l'horizon et le défilement des couleurs qui se succédaient progressivement sous mes yeux.

« C'est beau n'est-ce pas ? soufflai-je hypnotisée

– Oui, c'est très beau. » confirma le prince dans un murmure

Je me tournai vers lui mais ses yeux étaient déjà rivés sur moi. Son regard était intense et brillait d'une lueur que je ne saurais décrire. Mon cœur se mit à battre plus fort et mes joues se tintèrent de rose. Je me détournai rapidement pour cacher mon rougissement grandissant. 

« N-nous devrions reprendre la route. » dis-je en essayant de masquer le tremblement dans ma voix

Le blond acquiesça et nous reprîmes notre trajet.

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Le soleil était à son zénith lorsque l'on décida de faire une pause au milieu d'une clairière non loin d'un ruisseau. Je descendis de mon cheval qui se pencha naturellement vers l'herbe. Je m'assis sous un arbre et sortis un morceau de pain et du fromage de mon sac de fortune. Le prince s'assit à mes côtés. Je lui tendis un morceau de notre modeste déjeuner qu'il accepta avec plaisir.

Je l'entendis mastiquoter. Cela me fit sourire. Un prince qui se trouvait à manger un vulgaire morceau de pain sec sous un arbre au milieu de nul part loin de toute forme de richesse. Cela m'étonnait qu'il ne se plaignit pas. Il pouvait être si arrogant parfois et si modeste d'un autre côté que j'en oubliais son statut. Mais, je ne devais pas l'oublier. Il est prince. 

« Mes parents ne m'ont jamais laissé manger dehors.

Je jetai un regard curieux au blond qui venait de parler.

– Vous voulez dire en dehors du château ?

Il finit d'avaler avant de se tourner complètement vers moi.