Chapitre III - Observations

33 5 0
                                    

Je n'ai pas réussi à fermer l'œil de la nuit. Encore pire que d'habitude. Je demandais à chaque fois s'il n'allait pas se lever pour me tirer dessus, et ainsi effacer le témoin gênant. Dans ma folie, je l'ai invité à rester ici le temps de se reposer, non mais qu'est-ce que je suis en train de faire ?

Ne tenant plus je m'étais levé tôt et ai décidé de renettoyer à l'eau de javel toute la maison pour être sûr de ne laisser aucune trace. Je mis les toutes le matériel de l'opération dans un sac pour m'en débarrasser au travail. Je ressemble à une vraie psychopathe qui planifie tout. Je l'entends alors arrivé vers la cuisine. Les nerfs à rude épreuves, j'essaye de garder mon calme :

« - Bonjour, comment c'est passé la nuit ? » J'arrive à articulée calmement. J'attends quelques instant mais pas de réponse. Est-ce qu'il aurait un traumatisme crânien que je n'aurais pas remarqué qui serait susceptible d'attaquer son ouïe ? Je me retourne pour voir si tout va bien quand je constate qu'il est torse nu. Instinctivement je rougi. Je n'ai quasiment jamais reçu d'hommes chez moi encore moins des hommes à moitié déshabillé. Je me retourne de nouveau pour qu'il ne s'aperçoive pas de mon trouble. Il est vraiment sexy ! C'est exactement le type d'hommes qui me ferait craquer en d'autres circonstances. J'essaye de retrouver mes esprits quand il me répond :

« - Ce n'était pas très pratique de dormir avec le bras bandé mais j'ai pu me reposer un peu ... Je me suis levé pour prendre les cachets que tu m'avais laissé. Tu ne dormais pas ?

- Je dors très peu ... Souffle-t-elle à demi-mots. Une vieille habitude ... »

Je ne veux pas parler des démons qui envahissent mes nuits, de ce visage qui m'empêche de dormir, des mains qui s'avancent vers moi et de l'absence d'amour qui étreint mon cœur chaque jour depuis cet incident. Je ne veux pas qu'il voit mes faiblesses alors je change de sujet :

« - Je ne travaille pas aujourd'hui mais je dois voir un ami, je commence par lui confier, n'imaginant pas une seule seconde qu'il pourrait bousculer mes plans après ce que j'avais pour lui. Je reprends le travail demain à six heures ...

- Qui a dit que tu pourrais quitter cet appartement tant que j'y suis ... » Me lance-t-il alors le regard noir. Je reste abasourdi par ce que je viens d'entendre. De quel droit se permettait-il de me donner des ordres ? Je me retourne, la colère grandissant en moi :

« - Il n'est pas question que tu sortes pour que tu ailles me dénoncer aux premières personnes que tu croiseras. Tu l'as dit toi-même, je ne peux pas sortir d'ici pendant quelques jours alors toi non plus ...

- Est-ce que tu es idiot ou quoi ? Si je ne sors pas d'ici, tout le monde va commencer à se poser des questions ! Les flics vont débarquer ici encore et encore et je ne pourrais pas les berner à chaque fois ! Pour un parrain du crime organisé, tu n'as pas l'air très doué pour élaborer des plans ... Il faut que je suive mon emploi du temps normalement sinon on va se faire repérer. Je te rappelle que si j'avais voulu te faire du mal, j'aurais pu te tuer hier sur cette table ... Si j'avais voulu te dénoncer, il m'aurait simplement suffi d'écrire un message aux deux policiers chez moi pendant que je leur parlais. Tu ne te serais aperçu de rien et ils t'auraient directement arrêté ! »

Il continue de me fixer les yeux grands écarquillés. Il a déjà réussi à foutre le bordel dans ma vie, je ne vais surement pas permettre que cela perturbe mon quotidien plus longtemps :

« - Je ne peux pas te faire confiance, marmonne-t-il, le doute s'insinuant sûrement en lui mais ce que tu dis es vrai. Qui plus est, je te rappelle que tu es maintenant ma complice donc si je tombe, t tomberas avec moi. Et si tu me dénonces, je paierai des hommes pour qu'ils te retrouvent et te tue. Et crois-moi, ils te feront beaucoup de mal avant de mettre fin à tes jours ... »

Destinées EntremêléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant