Chapitre XXV - Addiction

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« - J'ai tenté de le raisonner mais ça ne faisait que commencer ... » Me dit-elle tandis que les larmes s'échappent de ses joues. Mes muscles se crispent et mon cœur bat de plus en plus vite. Je ne sais pas si j'ai envie d'entendre la suite. Surtout, je ne sais pas si j'en suis capable en gardant mon calme. J'aimerai tuer ce fils de pute de mes mains. J'essaye de la rassurer par ma présence mais j'ai peur qu'elle bascule dans l'une de ses crises. Je n'ai pas trop le choix je dois lui faire confiance et surtout, j'ai l'impression qu'elle et moi franchissons enfin un cap : celui d'être là l'un pour l'autre quoi qu'on ait pu vivre ou qu'on se disent. Je défais mes doigts des siens et attire sa tête contre mon torse pour lui faire un rempart avec mes bras. J'embrasse le haut de son crâne et caresse son bras.

Elle se défait de mon étreinte un court instant pour plonger ses yeux dans les miens puis elle les ferme avant de coller son front contre ma tête.

« - Si tu savais tout ce qu'il s'est passé dans cet entrepôt, jamais tu ne pourrais ... »

Elle ne finit pas sa phrase mais je suis certain qu'elle allait dire aimer. Comment lui dire que c'est déjà trop tard pour ça et qu'elle est la femme que je cherchais depuis que je suis né. J'ai l'impression que nos âmes meurtries se complètent et que nous sommes nés pour nous guérir et nous protéger l'un l'autre. Putain, c'est tellement cliché que ça m'en décroche presque un sourire mais c'est ce que je ressens vraiment. La sur cette plage, loin du monde, loin de la civilisation, il n'y a qu'elle et moi et c'est ce que j'ai toujours cherché toute ma vie : quelqu'un qui peut comprendre ce que c'est que d'être détruit et rejeté. Je glisse mon index sous son menton et lui soulève pour qu'elle me regarde. Je jette un œil sur ses lèvres avant de presser ma bouche contre la sienne. Notre baiser est tendre mais salé à cause des larmes qui coulent encore de ses yeux. Je glisse mes deux mains sur chacune de ses joues pour l'attirer encore plus près de moi en intensifiant notre baiser. Ma langue s'insinue dans sa bouche tandis qu'elle passe ses mains derrière ma nuque. Nous nous embrassons encore et encore affamé l'un de l'autre tandis que mes mains glissent le long de son corps pour arriver à ses cuisses. Je soulève la robe mais je sens qu'elle se crispe. Nous nous écartons légèrement pour reprendre notre respiration.

« - Je n'aurais pas dû être si ... Intense, je lâche en souriant.

- Non, ne t'inquiètes pas. C'est juste que je n'en parle jamais et que mes émotions sont décuplés quand je le fais. Je ne voudrais pas tout mélanger.

- Tu as raison ... C'est moi j'aurais dû réfléchir. Tu sais quoi ? On n'est pas obligé de continuer. Je trouve que tu t'en es bien sorti jusqu'ici. Tu m'en reparleras quand tu voudras d'accord ? Et si on allait se baigner plutôt ? Je ne sais pas quelle heure il est mais il ne faut pas non plus qu'on rate la fête de ce soir sinon tout le monde va me tuer », je dis en me levant avant de jeter ma chemise par terre et en courant vers la mer avant de plonger pour me rafraichir les idées et calmer mes ardeurs.

Je ressors ma tête de l'eau et constate que Nilaël ne m'a pas suivi. Elle marche dans ma direction et grimace face à l'océan. Elle n'enlève toujours pas sa robe et je comprends soudain ce qui se passe.

Je sors de l'eau et m'approche d'elle pour saisir sa taille et l'attirer vers moi.

« - Tu n'as pas à te cacher, tu es magnifique tel que tu es ... », dis-je en soulevant sa robe priant tous les dieux pour qu'elle me laisse faire. A mon grand étonnement, c'est ce qu'elle fait et je laisse tombé le vêtement par terre avant que je constate qu'elle a mis ses mains autour de son ventre et qu'elle se sent gêner. J'attrape un de ses poignets et je lui caresse la joue avec mon autre main.

« - Tu es très belle, je lui murmure à l'oreille. Tu n'as pas idée de l'effet que tu as sur moi ... »

Elle me sourit et semble se radoucir. Je m'écarte d'elle avant de lui tendre la main puis nous courons dans les vagues. Nous passons quelques heures dans l'eau l'un contre l'autre alternant rires, baisers, et chamailleries et je dois avouer que c'est un des meilleurs moments de ma vie. Je réalise soudain que peut-importe l'argent que j'ai accumulé jusqu'ici, rien de vaut le bonheur d'être dans ses bras.

Destinées EntremêléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant