Destinées Entremêlées

Chapitre XXVIII - Fraction

Quand je suis arrivé chez ma mère ce soir, je n'aurais jamais imaginé que cette soirée se finisse comme ça. J'ai vraiment eu l'impression de lire des regrets dans les yeux de Nilaël et les sourires qu'elle me lançait pendant tout le repas, c'était sans doute pour se moquer de moi. Quand je l'ai vu disparaitre après le dessert, je me suis dis que c'était le moment idéal pour la rejoindre et puis le téléphone à sonner, encore ce maudit téléphone. A l'autre bout, c'était le Tchèque qui voulait valider les détails de l'opération, comme si on était des débutants et qu'il n'avait rien d'autre à foutre à cette heure-là. Deux minutes, c'est le temps que j'ai laissé Nila dehors et quand je passe le pas de la porte je fais face à un spectacle qui me glace le sang. Roman la tient contre lui dans ses bras et il me sourit presque en me narguant tandis qu'elle, elle me tourne le dos. Je suis furieux, blessé, jaloux et amer de tout ca pensant qu'elle m'a menti sur tout ce qu'elle ressentait alors je me renferme comme à mon habitude et décide de la chasser une bonne fois pour toute :

« - Une dispute et je te retrouve déjà dans ses bras, je dis d'un ton glacial tandis qu'elle le repousse et qu'elle se retourne. Décidément, je me suis bien trompé sur toi ... Tu me dégoutes ... Je lâche avant de balancer ma tasse à café près du policier.

- Kais, attends ! Ce n'est pas du tout ce que tu crois ... Il n'y a rien du tout entre lui et moi ... Attends ! » Poursuit-elle dans mon dos en essayant de me rattraper tandis que je pousse les invités et que ma mère se demande ce qui se passe.

Je sors de la maison mais la colère qui parcourt mes veines est telle que si j'avais un flingue, je les aurais descendu l'un comme l'autre à cet instant. Je balance un coup de pied dans la portière de ma voiture puis un autre avant d'hurler tellement j'ai mal au cœur. Il s'est brisé en mille morceaux :

« - Kais, laisse-moi t'expliquer. Ce n'est pas du tout ce que tu crois ...

- Ah oui ? Je dis en levant la main près d'elle avant de m'arrêter, conscient que je vais trop loin. Ne me dis pas ce que je dois penser ou dire, tu me dégoutes ... Je reprends pour la deuxième fois de la soirée. Tu le préfères lui parce qu'il respecte la loi après tout moi je ne suis qu'un délinquant qui ne pense qu'à l'argent s'est bien ce que tu as dis ...

- Arrêtes ! Hurle-t-elle tandis que tous les invités nous regardent devant la porte d'entrée. Tu sais très bien que je n'en pensais pas un mot et ce que tu as vu ... C'est lui qui m'a attrapé par le bras ...

- Tais-toi ! Tu n'es qu'une menteuse qui me manipule pour obtenir ce qu'elle veut comme cette salope de Mira ... » Je continue hors de moi. Mais cette fois, les mots ont dépassé ma pensée. Elle s'approche de moi et me gifle avec force, les larmes aux yeux.

« - J'espérais sincèrement qu'on allait se réconcilier ce soir, commence-t-elle d'un ton calme qui me fait froid dans le dos. Mais je vois que tu prends n'importe quel prétexte pour nous séparer. Je voulais sincèrement m'excuser de ne pas avoir eu confiance en toi et d'avoir essayer de te changer mais tu sais quoi ? Tu as raison, je n'aurais jamais du te laisser entrer dans ma vie ...

- Nilaël ca suffit, intervient Jack à notre grande surprise.

- Tu as raison, Jack, souffle-t-elle. Toute cette comédie, ca suffit. Regarde-moi Kais Watson, tu n'es qu'un gros nul qui ne me mérite pas et qui ne mérite pas d'être aimé. Je n'aurais jamais dû faire confiance à quelqu'un. Je te déteste et j'espère sincèrement que tu regretteras la manière dont tu m'as traité ... Je vais quitter cette ile dès ce soir et je ne veux plus jamais te revoir ... »

Je ne dis rien partagé entre la souffrance que je viens de m'infliger en merdant une nouvelle fois, la douleur de la perdre et la colère face à mon incapacité à être heureux et à me contenter de qui est devant moi. C'est comme si la partie de moi la plus sombre avait refait surface pour lui faire le plus de mal possible mais en faisant ça, je réalise en la regardant partir que c'est en réalité à moi que je fais le plus de mal.