Destinées Entremêlées

Chapitre XVIII - Illusions

« - Elle a été séquestrée pendant trois semaines ... Si on ne fait pas quelque chose maintenant, elle va perdre connaissance ... ». Quand ces mots sortent de la bouche de Jack, un flot d'émotions contradictoires se déversent en moi. Je suis en colère qu'on ai pu lui faire vivre une chose comme ca mais je réalise alors que c'est peut-être la raison qui la poussé à tuer quelqu'un. J'ai de la peine pour elle, ma tête refuse de la voir dans cet état. Elle qui d'habitude est la première à se chamailler avec moi. Elle en presque pathétique recroquevillée par terre sur le sol. Mon cœur ne supporte pas cette vision et je n'ai qu'un envie c'est la protéger de ce qu'elle aurait vécu dans le passé alors malgré toutes les interdictions de son ami, je me baisse et la prend dans mes bras :

« - Ma Nini, respire. C'est moi, ton Kais. Je suis là et personne ne te fera de mal ... » Ceux sont les seuls mots qui me viennent à l'esprit. Je ne sais pas vraiment comment on fait pour réconforter les gens mais j'ai vraiment envie d'essayer avec elle.

Contre toute attente elle semble revenir vers nous. Du moins son esprit. Je l'entends respirer à nouveau. Je dois la rassurer comme je peux.

« - Je te jure de ne plus jamais en parler ... Me dit-il contre moi. Je ne veux pas que tu souffres comme ça. Calme-toi, je suis là ... Il n'y a personne avec qui je préfèrerais être ... » Je le dis tellement bas que personne ne nous entend mais elle a compris c'est tout ce qui m'importe. Ses doigts s'agrippent à moi si fort qu'en un mouvement, elle pourrait arracher ma chemise. Ses yeux plongent dans les miens et je sens qu'elle revient vers moi. Nous sommes si proches que je peux sentir son souffle contre le mien. A cet instant, il n'y a plus qu'elle qui compte et ce sentiment de plénitude et de bonheur parfait qui m'envahit de nouveau quand je suis avec elle. Je suis vraiment amoureux alors ... Je n'ai qu'une envie, c'est posé mes lèvres sur les siennes mais est-ce que j'en ai le droit ? Est-ce que dans son état actuel, se serait une bonne idée ? Je ne suis pas du genre à me poser autant de question d'habitude. Je prends ce que j'ai envie de prendre sans me poser de question ...

Roman se racle la gorge pour nous sortir de notre rapprochement et pour continuer à marquer son territoire. Décidément, ce gars-là me tape sur les nerfs. Il se penche vers nous et aide Nilaël à se relever en l'écartant de moi.

« - Nilaël, est-ce que ça va ? Lui demande Jack qui essaye de maitriser l'électricité entre le policier et moi. Vous devriez y aller les gars. Je vais rester avec elle ce soir...

- Je pense que c'est moi qui devrais rester avec elle si elle refait une de ces crises, j'interviens conscient et fier d'être le seul qui ai pu la ramener à la réalité. Tu n'avais pas vraiment l'air de maitriser la situation il y a quelques secondes ... »

Je jette un coup d'œil a Nila mais elle ne dit rien. Elle pourrait au moins prendre ma défense et m'inviter à rester mais est-ce qu'elle tient autant à moi que moi à elle. Je ne sais plus ... Toutes ces questions me prennent la tête et j'ai besoin d'air.

« - Comme vous voulez, mais si elle perd connaissance, ne venez pas m'appeler à l'aide » Je réponds vexé qu'elle n'intervienne toujours pas. Je quitte la pièce et je décide de marcher dans la ville pour aller récupérer ma voiture. Je ne peux pas croire que je sois tombé amoureux de cette fille. C'est une grande première pour moi et je ne sais pas quoi faire. Est-ce que je dois me la jouer froid et distant pour qu'elle vienne vers moi et me mange dans la main comme les autres ou est-ce que je dois jouer les lover à quatre sous pour qu'on soit ensemble et quoi ? Qu'on se marie, qu'on fasse des enfants et qu'on vive heureux pour toujours ? Je ne crois pas que ce soit vraiment mon truc ....

Sur le chemin, je rentre dans un bar pour prendre un ver et tenter de noyer mes pensées. C'est un de ces bar rempli de motards qui jouent aux billards en buvant des bières. Je m'avance au comptoir et je leur demande un whisky quand deux femmes s'approchent de moi en riant.