Chapitre XII - Emotions

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Je n'ai pas hésité une seconde quand il m'a donné son adresse pour le rejoindre. Sa grimace et se maux de tête m'ont alerté mais je vois maintenant qu'il va bien. Je vérifie son épaule et ses nombreuses égratignures et je ne pense à rien d'autre. Je ne pense tellement pas que j'ai à peine remarquer à quel point nous sommes collés l'un à l'autre. Je suis face à lui et tandis que j'inspecte sa blessure à la tête, je prends alors conscience que nos visages sont à quelques centimètres.

Une sensation totalement inconnue me submerge. Mes mains hésitent et nos regards se croisent. A quoi pense-t-il ? Est-ce qu'il ressent quelque chose lui aussi ? Mon cœur s'accélère tandis que mes gestes se font imprécis. Je me mets à rougir et je n'arrive pas à savoir si je dois bouger ou non. Son regard sombre s'intensifie tandis que son visage se rapproche encore du mien. Je peux sentir son souffle contre mes lèvres. Paniquée, je recule en me retournant.

Je m'éloigne en toussotant tandis qu'il se recule pour reprendre ses esprits :

« - Je ... Je ... Je vais devoir repartir. Maintenant que je suis rassurée et que je sais que tout va bien pour vous, je dois retourner à l'hôpital pour savoir comment va l'homme que j'ai soigné.

- Attends ... Je ... Bredouille-t-il aussi surpris que moi par ce rapprochement étrange. Tu devrais rester diner avec nous. Je parie que tu n'as pas mangé ces dernières vingt-quatre heures. Tu me dis de faire attention mais je pense que tu ne le fais pas pour toi.

- C'est vrai, je réponds en souriant. J'aimerai bien rester mais je dois retrouver Roman ...

- Ah oui ! L'inspecteur... Jack m'a dit que vous vous étiez rapproché. C'est pour avoir des infos ? »

Est-ce que je rêve ou est-ce qu'il semble jaloux ? Ou peut-être un peu trop curieux pour savoir ce que j'ai pu lui dire ? Non, je dois laisser tomber cette attirance qui ne vient que de moi !

« - Oui, on est ... Amis. Et je dois dire qu'il me soutient beaucoup dans cette épreuve...

- Une épreuve dans laquelle je t'ai mise. Je suis désolé pour tout ça. Je ne savais pas qui appeler ...

- Comme s'il n'y avait pas des médecins qui travaillent avec les personnes comme toi ...

- Les personnes comme moi ? Qu'est-ce que ça veut dire exactement ? Dit-il en fronçant les sourcils. Moi qui pensais que tu étais différente et que tu ne jugeais pas ...

- Ce n'est pas ce que je voulais dire ...

- Tu devrais partir. Je ne causerai plus de soucis, tu as ma parole. »

Je le sens contrarié. A tel point qu'il se lève de son lit et ouvre la porte de sa chambre pour me raccompagner vers la sortie. Je ne sais pas comment me défendre mais je sais que je n'ai pas tout à fait tort. Pourquoi m'appeler moi ? Il y a quelques semaines, on ne se connaissait même pas et maintenant, il me donne l'impression de lui être indispensable. A quoi joue-t-il ? Je salue Lina discrètement et repars sans rien dire. J'ai eu tort de penser que je comptais un minimum pour lui. Dans la vie, on ne peut compter sur personne de toute façon. Les gens finissent soit par vous trahir, soit par vous abandonner. Dire qu'on semblait si proche, il y a quelques minutes ... Les larmes me montent aux yeux. Je descends et remonte dans ma voiture pour retourner à la clinique. J'ai besoin d'en savoir plus et surtout de tenter de me justifier auprès du directeur pour savoir si je suis encore en lis pour le poste de chef. Je dois oublier ce crétin de Watson et reprendre ma vie où je l'ai laissé.

Quand j'arrive, je tombe sur Hélène qui saute sur l'occasion pour en rajouter une couche :

« - Bravo, on m'a dit que tu étais partie avec un inspecteur de police. Ce n'est pas comme ca que tu vas obtenir une promotion, se met-elle à rire comme une hyène.

Destinées EntremêléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant