Chapitre XXIX - Destruction

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Mon esprit n'est pas au beau fixe depuis que nous avons atterri pour débuter l'opération. Une fois au Caire, nous marchandons avec la douane et échangeons les bijoux et les sarcophages avant de les remettre dans le jet pour rentrer à New York où nous a donné rendez-vous le Tchèque. A chaque seconde de la journée, je me demande où est Nila, ce qu'elle fait et est-ce qu'elle pense à moi. Mon corps est physiquement là mais mon esprit ne peut s'empêcher de s'inquiéter. Et si Herber s'en prenait à elle ? Si elle n'était pas assez forte pour combattre face aux autres ? Non, forte elle l'est pour tenir tête à un con comme moi. Je soupire et regarde par le hublot de l'avion tandis que ce dernier atterri. Est-ce que Jack a réussi à la rejoindre ? Il faut dire que comme c'est nous qui avons pris le jet, il a été obligé de prendre un avion de touriste et il n'y en a qu'un tous les douze heures sur notre ile. Dieu sait ce qu'il peut se passer avec douze heure de décalage. J'essaye de l'appeler mais il ne décroche pas. Craig s'approche de moi :

« - Est-ce que ça va ? Me demande-t-il avec des pincettes, conscient que je peux exploser à tout moment. Tu penses encore à ce qui s'est passé ? Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ta tête mais je sais une chose c'est qu'elle n'est pas comme Mira ... Elle n'est pas non plus comme ton père ... Tous les gens qui t'aiment ne finissent pas forcément par disparaitre. Tu dois apprendre à faire confiance...

- Je le sais, je réponds en me passant une main dans les cheveux. J'ai merdé ! Si tu savais comme je m'en veux ... ».

Il ne dit rien mais il me donne une tape sur l'épaule, signe qu'il compatit à mon malheur et qu'il est là pour moi. Je réalise maintenant que Nilaël avait raison : j'en peux plus de cette vie. J'ai juste envie de me ranger et d'être heureux avec elle. Et si j'arrêtais toute cette vie de merde ?

« - Et si c'était notre dernier coup ? Je demande à Craig qui me regarde les yeux grands écarquillés.

- Moi ca me dérangerait pas. J'ai toujours rêvé de vieillir sur notre ile, les cheveux au vent, ma femme à côté de moi et une petit fille qui sera gaga de moi ...

- Tu ne me l'a jamais dis ... Dis-je en souriant. Peut-être qu'elle avait raison et qu'on devrait se ranger ? Je pourrais me contenter d'elle pour le reste de mes jours ... Mais sans enfant ! Ca me répulse. Leurs mains collantes partout, leur yeux globuleux, beurk.

- Heureusement pour ces pauvres gosses, tu ferais un père horrible », me dit-il en riant. Mon téléphone nous interrompt et le Tchèque me donne le lieu et l'heure du rendez-vous. Cette fois, nous avons prévenu le moins de monde possible pour éviter que les flics débarquent.

Trois heures plus tard, nous arrivons au point de rendez-vous dans un entrepôt près de l'Empire State Building. Vladimir et moi nous serons la main et je l'invite à contempler la marchandise. Comme toujours, son obsession pour l'Egypte ancienne prend le dessus et il se laisse aller à des monologues sur les dieux d'autre fois avant de nous tendre deux valises pleines de billets.

« - Tu as repensé à mon offre ? Je te laisse une des valises si tu nous aides à retrouver ce flic ...

- Intéressant. Vraiment mais ton gars à le bras long et vraiment je n'ai pas envie de me retrouver mêler à tes embrouilles. J'ai failli mourir une fois à cause de tes conneries. Je pense qu'on devrait en rester la. Tu n'as qu'à prendre l'argent et engager des mercenaires.

- Peut-être ... Je marmonne, énervé qu'il ne veuille pas me suivre sur ce coup-là.

- On se recontacte pour une prochaine livraison, me lâche-t-il soudainement.

- Je pense qu'il n'y aura pas de prochaine fois. Je vais raccrocher pour l'instant et me faire discret. Comme tu l'as dis le gars à le bras long. Je dois d'abord en finir avec lui ... »

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