SOULMATES

CHAPITRE 3

ELLA

Le moment qui vient juste après sa voix est comme au ralentit. Tout autour de moi me semble paralysé. Son regard aussi semble figé dans le temps. Je n'entends que ma respiration et sa voix répétant le même mot en boucle. Je lâche son regard et je reprends conscience de la situation. Très vite, le monde redevient normal et l'homme qui semble être ma moitié disparaît de la salle. Me laissant avec les regards de travers et les chuchotements. Tous les regards n'ont qu'un point de repère. Ma personne. Je ne suis plus invisible. On me remarque. En réalité on ne remarque que moi. Toute l'attention est pour moi. Ce qui provoque une source de stresse violente à l'intérieur de moi. Sans attendre, je prends mon sac et sors rapidement par les portes du hauts. J'entends le proviseur m'interpeller mais je ne réagit pas. Parce que ce n'est plus moi qui a le contrôle. Malgré la distance que je mets entre cette salle et moi, je peux encore sentir leurs regards et entendre leurs chuchotements qui me concerne. Une fois dehors, je réalise que je peux pas sortir par le portail de devant. La salle où nous étions n'étais pas si loin de celui-ci. Sans attendre, je fais demi-tour et longe plusieurs bâtiments. A l'aide de ma carte, j'ouvre le portail arrière qui s'ouvre pour les camions pour le self ou pour le personnel de l'université. Dès qu'il y a assez d'espace pour sortir je n'hésite pas et passe pour commencer ma course. A ce moment-là ce n'est plus moi qui contrôle mais mon instinct de survie. Comment s'est possible que cela m'arrive ? Il est rare qu'un lycanthrope sois lié à une humaine mais fallait que cela tombe sur moi. Il faut croire que j'ai réellement pas de chance dans cette vie. Je ne réfléchis plus, ce sont de vieux mécanismes qui se mettent en route. Tout ce que je voulais c'était la paix. Il faut croire que je ne la mérite pas. Sans le vouloir, je rallonge ma course. Je ne sais pas ce que je fais mais ce qui me rassure c'est que je cours. Je cours et quand je me retourne il n'y a personne pour m'arrêter. Quand j'arrive enfin dans ma rue, je prie pour qu'elle soit là. Je veux qu'elle m'apaise avec ses mots, qu'elle me rassure que je ne partirais pas avec lui. Je ne veux pas. Qui me dit qui sera l'homme idéal ? Je n'y crois pas. Parce que la vie m'a montrer que personne n'est aussi gentil. J'entre dans la maison avec violence, je claque même la porte. Je suis désespérée. J'ai peur. J'ai besoin d'elle.

- Agathe ! Hurle-je en traversant le couloir.

Elle apparaît avec un petit sourire. Je fronce les sourcils.

Ma respiration est saccadé, haletante, je ne contrôle plus rien.

- Ça ne s'arrêtera jamais Agathe Je suis toujours obligée de courir pour vivre dans la tranquillité. Dis-je apeurée.

Elle semble comprendre ce que je veux dire. Elle s'approche et prends mon visage dans ses mains. Elle caresse avec douceur mes joues.

- Ella chérie. Tout vas bien. Reprends le contrôle. Ce n'est rien. Tout va bien se passer, tu verras. Dit-elle avec douceur.

Mais alors que ses mots arrivent à canaliser ma peur, je le vois apparaître derrière elle. Ce qui redouble ma peur. Mais pour autant, je me sens figé sur place. Je bloque ma respiration. Il me fixe tandis que je me sens paralysé de la tête au pieds.

- Qu'est-ce que tu fais-là toi ? Dis-je froidement.

Il s'approche de plusieurs pas. Mais automatiquement, je recule à chaque pas qu'il fait. Voyant ma réaction il s'arrête.

- Tu parles à qui là ? Me demande-t-il aussi froidement que moi.

- A ton avis ? Tu vois d'autre personne ici ? Demande-je avec un ton moqueur. Donc, je te repose la question qu'est-ce que tu fais là ?

- T'es partie comme une voleuse de l'université. Le proviseur m'a donné ton adresse qui était dans ton dossier. Avoue-t-il avec sérieux.

Je le regarde immobile. Mais qu'est-ce qu'il me veut ? Je ne veux pas de lui.