SOULMATES

CHAPITRE 7

ELLA

Courir. Mentir. Survivre.

C'était mes trois mots clés de ma vie.

Mon résumé de chaque jours.

Je ne vivais pas, je survivais à l'enfer où je me trouvais.

Courir dans le noir dans la forêt en pleine nuit.

Mentir à la l'école dès qu'on me touchais et que je criais que j'avais mal.

Survivre chaque jours à lui, à elle, à eux.

Espérer, rêver, prier.

Espérer qu'ils se rendent compte de leurs attitudes immonde.

Rêver qu'on me sorte de ce quotidien monstrueux.

Prier qu'on découvre l'enfer qu'on me fait.

Vomir, dégoût, haine.

Vomir à leurs simple contact sur ma peau.

Du dégoût en voyant mon corps face au miroir.

Haïr soi-même et le reste du monde pour leurs négligence.

( Lève-toi sale conne )

( T'es qu'une putain d'erreurs de merde )

( Tu sais que tu n'es rien ? )

( Personne ne t'aimera avec ce corps fragile )

( SALE CONNASSE )

( SALOPE )

Mais ce n'est pas les mots qui sont les plus violents. Non ce qui est violent c'est de voir leurs regards et leurs sourires quand ils m'annoncent leurs plans. La forêt n'est plus utile maintenant que je n'ai plus peur dans le noir. Mais quand je vois cet homme rentré dans la maison avec son sourire pervers, je sais que je ne tiendrais pas plus longtemps.

Le pire n'était pas coups qu'il m'infligeaient à longueur de journée pour n'importes quelles raisons. Ni son ignorance face à son enfant à terre causé par les coups de son propre mari. Non ce n'était pas le pire. Parce que c'est quand tu penses avoir touché le fond que la vie te prouvent le contraire. Il y a toujours pire. Son regard qui se posait sur moi me donnait la gerbe. Sa voix grasse et rocailleuse me confirmait que je ne supporterais pas l'avenir qu'ils me réservaient. Ses idées qu'il me chuchotait aux creux des oreilles me donnait le vertige de dégoût. Je n'oublierais jamais ni son visage ni sa voix immonde. Et je n'oublie pas que depuis ma naissance je n'ai pas eu des parents mais des monstres sans une once d'humanité. Parce que aucun parents digne de son nom veulent faire vivre ses horreurs à leurs propres enfants.

Je me réveille en sursaut une fois de plus, le cœur battant. Je suis épuisée et faible. Epuisée de rêver d'eux malgré les années qui ne cesse de me séparer d'eux. Et faible qu'ils m'atteignent encore aujourd'hui. Leurs emprises sur moi ne partira jamais ?

Ma respiration irrégulière, je la sens monter petit à petit. Se frayant un chemin dans tout mon être. Elle aussi me prouve que je suis toujours aussi fragile avec des simples petits souvenirs. Je me lève et enfile un pull rapidement, dans la pénombre, je ne fais pas attention et me prends ma valise dans le pied. Je ne l'ai toujours pas défaite. Pourquoi faire ? Je vais partir très prochainement. Je sors de ma chambre et descends les escaliers le plus doucement possible. J'essaye d'étouffer mes sanglots comme je peux tout en me faufilant sous le porche. Assise sur la balancelle, j'essaye de me calmer. En vain.

3h05.

C'est de pire en pire. A ce niveau-là, je vais finir par ne plus dormir du tout.

- Mais que fais-tu réveiller à cet heure ma chérie ? Me demande Lily en venant vers moi.