Toi, mon fruit défendu

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Je continue à me cramponner à lui comme s'il allait disparaître dans la seconde après l'avoir lâché.

Même lorsqu'il fait juste un petit écart pour remettre son short, je le tiens fermement contre moi.

On est essoufflés, et encore un peu perdus dans cette brève escapade... lorsqu'il me dit :
« Je suis là, Caro... Je ne vais nulle part. Je ne partirai pas.
Je suis vraiment là, cette fois. je te le promets... »

Je ne peux pas lui répondre, je suis trop chamboulée... et je n'ai même pas envie de réfléchir, de réaliser que j'ai cédé à cette tentation qui sera probablement ma perte dans quelques temps.

C'était trop difficile. Tôt ou tard, j'aurais succombé. Il faut que j'arrête de m'en vouloir, je ne suis qu'un être humain... Et cet homme, je l'ai beaucoup trop aimé pour l'approcher sans me brûler.

« Caro ?...
- Oui. Attends, juste... encore quelques secondes...
- D'accord. »

Il me serre à nouveau, m'embrassant l'épaule, puis le cou. Il cherche à retrouver mes lèvres, il se veut rassurant... Je le laisse faire, j'en ai trop besoin. Je me laisse embrasser tendrement... Pour apaiser mon cœur effrayé par les conséquences potentielles de ce passage à l'acte, que j'ai moi-même provoqué.

Il m'enlace encore, chuchotant à mon oreille :
« Tu n'imagines pas tout ce que j'étais prêt à faire pour te retrouver, je t'ai cherché partout...
Je passerai ma vie à te supplier de me pardonner s'il le faut, Carolina.

Je ne suis plus le même, je ne te donnerai plus jamais de raison de me quitter... »

Oui, oui... Je connais la chanson...

Je ne sais pas encore ce que je vais faire de ça. Mais pour l'instant, j'ai juste envie de rester dans ses bras.
Je le lâche finalement, mais il garde ma main dans la sienne en avançant doucement dans l'eau pour rejoindre le rivage, guettant le moindre regard curieux.

« Je crois que personne ne nous a vu. Au pire, on dira que tu as eu un malaise et que je me suis précipité à ton secours...
- Hahaha... Quel secouriste efficace !
Attends, le haut de mon maillot est mal mis. Je ne suis pas sûre d'arriver à convaincre qui que ce soit qu'il faille être à poil en cas de malaise. 
- Ouais, et j'aimerais éviter que d'autres aient envie de te secourir à leur tour.

Allez, Pamela, on rentre. Ce soir, je t'invite à dîner, en espérant que tu me fasses un autre malaise après.
- Un autre malaise... Mmh, faut voir. Tu n'es pas trop fatigué après cette intervention aventureuse ? »

Il s'arrête et me défie du regard en lançant  :
« Toi, me provoquer ? Toi qui sais probablement mieux que personne à quel point je ne suis JAMAIS fatigué ?
Avec un tel aplomb, t'as pas fini de tomber dans les pommes, ma jolie.
- ...Foudroie-moi, ô foudroyant foudroyeur...
Aaah !! »

Je file en courant pour ne pas recevoir la claque qu'il veut me mettre sur les fesses.

J'enfile mon kimono, me retenant de rire en decryptant son regard explicite qui dit :
« Tu vas voir ce qu'il va t'arriver... »

On monte par l'ascenseur qui est heureusement occupé, puis nous arrivons à notre étage.
Il me donne ma clé, et nous nous donnons rendez-vous trente minutes plus tard, pour aller dîner au restaurant de l'hôtel qui est au rez-de-chaussée, en bord de mer.

Je ne sais pas pourquoi il garde un petit rictus amusé... jusqu'à ce que j'entre dans la chambre et que je comprenne.

J'ouvre l'autre porte qui se trouve sur le mur à ma droite et je tombe évidemment... sur lui.

Juste un collègue...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant