Chapitre 46

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«Je n'avais qu'une parole.»

Justin me prit fortement la main. J'avais l'impression qu'on avançait au ralenti. Les gens se retournaient vers nous à chaque pas qu'on faisait ; je n'allais pas éviter les critiques. J'accelerai alors le pas et Justin me suivait difficilement.

«Oh... elle s'en est sortie...» «Regarde, ils sont toujours ensemble...» «Elle a le culot de revenir après ce qu'elle a fait...» «Si j'étais lui, je l'aurais déjà quitté...»

Je ne savais pas s'ils étaient tous au courant de ce qu'il s'était réellement passé mais ce qui était certain c'était que l'histoire qui avait circulé n'avait pas joué en ma faveur.

Je baissai la tête et continuais d'avancer jusqu'à ce que mon corps rencontra durement celui d'un autre. Je levai ma tête et vis le proviseur en costard noir devant moi. Il avait le visage sénile mais toujours accueillant.

- Oh excusez moi, dis-je en me reculant et lâchant la main de Justin.
- Mademoiselle Carter, j'aimerais vous voir dans mon bureau, annonça-t-il.
- Maintenant ?
- Oui.
- Oh d'accord.

Je jetai un coup d'oeil à Justin qui me sourit et me fit signe d'y aller et je suivis alors le proviseur. Cela accentua encore plus les regards sur moi. La dernière fois que j'avais du aller dans le bureau de monsieur Norden c'était pour mon entrée dans ce lycée. Il voulait s'assurer que je n'allais plus avoir affaire à la police bien que j'avais été nommée non coupable. Maintenant que je revenais de trois jours passés au commissariat, cela ne sentait pas bon pour moi.

Mais je ne voulais pas quitter le lycée, je m'y étais habituée.

Nous arrivâmes devant la porte de son bureau et il l'ouvrit avant de se placer sur le côté et de me laisser entrer. Je pris place sur la chaise en face de son bureau immense. Son grand portrait fixé au mur en face de moi n'avait pas changé de place, les affiches démontrant le mérite de l'établissement non plus. Je gardai mon sac sur mes genoux -heureusement qu'il n'y avait plus les liasses à l'intérieur- et attendus que le proviseur prenne lui aussi place dans son siège.

Il s'assit en soufflant, à cause de son poids, sur le siège et posa ses bras sur la table. Cela me rappelait mes séances d'interrogatoires au comissariat avec Cobb.

- Vous allez bien ? demanda-t-il.
- Oui, répondis-je en fronçant les sourcils.
- Bien, j'ai appris que vous revenez de trois jours de garde de vue il me semble.

J'hochai la tête.

- Et je tiens à vous dire tout d'abord que nous n'avons pas pu empêcher la propagation de cette information.

J'hochai encore la tête.

- Évidemment, cette information en a entraîné une autre, celle que vous avez déjà été en garde à vue il y a quelques mois de cela, continua-t-il.

Je commençai à mordiller ma lèvre inférieure. Je sentais la mauvaise nouvelle venir.

- Vous devez donc savoir qu'il y a eu beaucoup de discussion sur vous, moi même avec le corps enseignant et j'en viens à vous poser quelques questions.

J'hochai la tête.

- Avez vous pensé à vouloir à nouveau changer de lycée ?
- Non, répondis-je.
- Parce que je peux comprendre que vous ne vous sentiez plus à l'aise ici.
- Non, je préfère finir mon année ici, rétorquai-je.
- Il ne faut pas oublier que vous passez votre diplôme enfin d'année, ajouta-t-il en souriant.

Cambriolage (w/ Justin Bieber)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant