Les trois héros et la rebelle

Chapitre 1: De rebelle à élève (presque) modèle

Dans les sombres ruelles de mon quartier, seuls des gémissements aigus se firent entendre.

Des gémissements de douleur.

Alors que la journée toucha à sa fin, les spécimens des rues firent peu à peu leur apparition.

Le bruit lourd d'une chute résonna dans la rue sombre où mon groupe et moi-même fûmes, en train de racketter ce pauvre homme.

Enfin.... ce fut plus eux qui le faisaient.

Moi, je ne faisais qu'observer. Ils le torturaient en lui faisant peur avec leurs alters.

Dans ce monde,il était d'usage d'avoir une licence spéciale pour utiliser son alter en public.

C'était la loi.

En dehors de cette loi, alter ou non, nous étions fichés comme vilains.

Je ne voyais franchement pas la raison.

L'homme d'âge mûr nous supplia de le laisser tranquille, me regardant avec pitié.

Et moi, avec mes yeux rouges et bleus dépareillés, je le fixai, sans un mot.

Loin d'être muette.

Juste parce que je n'avais rien à dire.

Voyant la nuit commencer à tomber, les mecs avec qui je trainais finirent par le lâcher, prenant son argent, objet de leur désir.

Mais l'un d'eux ne fut pas de cet avis et sortit une lame de sa poche.

Il voulait l'éliminer.

C'est alors que je réagis. Je retins son bras, et le délinquant me regarda d'un air mauvais. L'homme en profita alors pour fuir.

« Eh, pourquoi tu l'as laissé partir, Nami ? Dit un autre en rigolant.

_C'est vrai ça, pourquoi ? »

Je lâchai le bras avant de me retourner.

« On n'est pas des saletés de vilains, répondis-je. On ne tue pas ici.

_A d'autres ! Tu dis ça parce que tu en es incapable, la sans alter ! »

Soudain un poing atterrit sur la joue du garçon âgé de dix-huit ans, le mien, choquant les autres tout aussi âgés par la même occasion.

Il se laissa porter par l'attraction et s'écrasa au sol, le visage ensanglanté.

Lorsqu'il releva le regard, il prit peur en voyant le mien, malsain, que j'arborais.

«Rappelle-moi qui décide dans ce groupe... dis-le...

_C...ce....c'est...t...c'est toi.... Minami....

_Bien..., souris-je en le prenant par le col de sa veste. Alors quand je dis quelque chose, on le respecte, c'est clair ? »

Il hocha vivement la tête, effrayé de la voix grave sortant de ma bouche.

Je leur ordonnai alors de se tirer et de rentrer au foyer Suguhira où je résidais actuellement avec cette bande de crétins.

Ils voulurent me proposer une part de l'argent volé mais il virent à mon regard que ce n'était pas la peine de le faire. Ils partirent après leur avoir hurlé dessus.

Maintenant seule, je soupirai prenant le temps de reprendre mon calme.

Mes crises d'énervement se faisaient de moins en moins espacées.

Sûrement à cause des temps qui courent..., me dis-je en passant la main sur mon visage décrispé.

Je repris un ton normal avant de quitter la ruelle. Les lampadaires s'allumèrent à peine lorsque je me mis en route pour le foyer.