Toi et moi

Chapitre 31

Mardi 24 janvier 2023, Munich

Comment avons-nous fait pour en arriver là ?
Pourquoi le monde entier s'est acharné sur lui?

Je regarde l'homme de ma vie, allongé et endormi dans un lit d'hôpital.

Un lit d'hôpital...

Une tentative de suicide...


Comment avons-nous fait pour en arriver là ?

*****

Les bips bips incessants des machines me réveillent. Je suis arrivé ce matin à l'hôpital et suis actuellement dans la chambre qui est occupé par mon petit ami. Sa main droite est dans la mienne et je ne veut pas la lâcher, comme si j'avais peur qu'il ne disparaisse. Je regarde son visage, on dirait qu'il est apaisé comme il le souhaitait ces derniers mois. J'ai à peine dormis cette nuit, seulement trois heures, et encore, je me suis endormis à cause de mes pleurs. Les images d'hier soir resteront gravé dans ma tête à tout jamais. Mon arrivée à la maison, Benjamin au sol, les secours, l'image de l'ambulance qui s'en va sirènes hurlantes dans la nuit noire et froide, et moi qui suis tombée au sol pour pleurer toute les larmes de mon corps. J'ai posée ma journée de congé et foncée à l'hôpital dès que le médecin m'a appeler pour me dire qu'il était hors de danger. 

Je ne sais pas quand il est censé se réveiller ni même dans quel état il sera. Aura t'il conservé toute sa mémoire? Sera t'il capable de reprendre une vie normale après cela? Ou finira t'il en fauteuil roulant? Arrête Victoire de te poser des questions débiles, il est vivant et c'est le principal. Je n'arrive décidément pas à le lâcher du regard, comme si il allait se réveiller d'un instant à un autre. Et c'est ce que j'espère. 

???; Madame? 

Je me retourne et voit une infirmière sur le pas de la porte. Je ne l'ai pas entendue entrer. 

Infirmière; Vous devriez rentrez chez vous pour essayer de vous reposer. 

Moi; J'ai peur qu'il lui arrive quelque chose en mon absence, dit-je entre deux sanglots. 

Infirmière; Ne vous inquiétez pas, il est entre de bonnes main ici. Le médecin vous appellera dès le réveil de votre compagnon. 

Moi; Vous êtes sûre? 

Infirmière; Oui ne vous en faite pas, me dit-elle d'une voix rassurante. 

Je me lève et embrasse Benjamin sur le front, passe ma main dans ses bouclettes et lui murmure un "je t'aime" avant de quitter l'hôpital. Je réprime un sanglot dans ma voiture avant de démarrer et de rentrer chez moi. Une fois rentrée, je jette mon sac dans l'entrée et me dirige vers la cuisine dans laquelle je bois un verre d'eau et monte dans ma chambre. Une douche est plus que nécessaire, n'en n'ayant pas prise la vieille suite aux événements. Il faut que je prévienne le club mais je n'ai pas les contacts des dirigeants. J'enfile un jogging et un sweat, ne voulant pas porter les vêtements que je portait la veille. Je vais essayer d'appeler Lucas ou Kingsley, ou encore Dayot, je ne sais pas. Le téléphone de Benji est resté à la maison. Je l'attrape et vois une quantité de message, des français surtout. Ils demandent où est t'il, pourquoi il n'est pas à l'entraînement. J'appelle Lucas. 

Lucas; Benji tu fous quoi? Le coach est furieux, l'adjoint également et les dirigeants veulent te tomber dessus. 

Moi, réprimant un sanglot; Allô Lucas, c'est Victoire et non, malheureusement ce n'est pas benji.