Chap. 2 Chaleur

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Et me revoilà avec la suite ! Peut-être un peu d'imprévu à venir... Bonne lecture !
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Chap. 2 Chaleur

[Kagami]

    Je rassemblai mes forces dans mes mains, fis s'évaporer le mur d'eau qui s'abattait sur moi et contre-attaquai en balançant plusieurs petites boules de feu sur le hâlé. Il les éteignit sans mal. Je profitai de sa concentration pour faire léviter une branche épaisse et lui envoyer, l'enflammant au passage. Il eut bien évidemment le temps de l'éteindre, mais se mangea tout de même la bûche et grogna.

    Je n'eus pas l'occasion de réagir que deux étaux d'eau avaient entouré mes chevilles. Je tentai d'utiliser mon feu pour m'en séparer, mais d'un coup de main, le métis me fit tomber sur l'avant, le nez dans la neige.

    Un douloureux frisson me parcourut et je me redressai difficilement. Le froid me dévorait le visage. Je toussai et allumai une flamme au bout de mon doigt pour faire fondre la neige collée à mes joues.

    "T'es mou !
-La ferme..."
Je me relevai et séchai mes vêtements trempés d'un geste.

    Je sentis mes doigts fourmiller et balançai une déflagration sur l'homme avec le peu de forces qu'il me restait.
"On est dans une forêt, idiot !"
Un miroir d'eau se forma devant lui et mon feu s'y évanouit faiblement. L'adolescent s'occupa immédiatement d'éteindre les branches environnantes et mes yeux s'agrandirent. J'avais été dangereux...

    Le vent gelé me prit et je resserrai ma cape sur moi. Une nouvelle attaque me frappa, et je n'eus plus la force de la contrer, me protégeai de mes mains et m'implantai aussi bien que possible dans le sol. Le choc fut brutal et froid, me projeta contre un tronc et de gros blocs de neige tombèrent à mes côtés, sur moi. C'était trop pour mon corps.

    Genou à terre, je plaquai une main à mon cœur pour canaliser ma chaleur. Haletant, sans trop comprendre.
"Oi Baka ?!"
Je relevai la tête et remarquai que le métis se pressait vers moi. Il se laissa tomber face à moi et déposa ses mains sur mes épaules.
"Hé... ça va pas ? Tu-t'as les lèvres bleues.
-Je suis gelé... murmurai-je.
-Tu peux te lever ?
-Je..."
Il ne me laissa pas le temps de finir et me prit dans ses bras, me souleva, me balança sur son épaule et commença à marcher hors de la forêt.
"A-aho, si un prof nous voit, on est morts...
-Si tu crèves ça sera pire. Et t'inquiète pas, j'ai mes endroits. T'es même pas là depuis deux ans, tu connais pas le château. Tu vas voir..."

    Les mains sur mon corps se mirent à briller et je sentis l'eau se détacher de moi et tomber au sol. Il me séchait... Aomine était en train de m'aider, ça me paraissait fou. Et moi... moi j'avais froid... très froid... Sa chaleur corporelle me faisait un peu de bien déjà...

    Je ne sentais plus mes doigts, mes pieds... mon nez... j'étais incapable de bouger... Et les courants d'air me frappèrent durement lorsque nous pénétrâmes dans le château. Je parvins difficilement à me cramponner au hâlé, me collai contre lui autant que je pus, partageai sa chaleur. Je me concentrai sur lui, essayai d'oublier le reste.

    Après avoir refermé une porte sur nous, le basané retira sa cape et la déposa sur le sol dallé, m'installa dessus et se chargea d'allumer la cheminée de la toute petite pièce.
"On est où ?
-Une pièce cachée derrière la statue du mage aux coquillages au troisième étage. C'est là que je baise avec Kaname.
-Oh..."
Le froid... me dévorait.

    Je parvins difficilement à tendre un bras dans le foyer qui avait du mal à démarrer et y mis feu, frémissant à la même occasion. Mon visage se détendit d'un coup et un souffle de contentement m'échappa. J'ouvris les yeux sur le tanné, penché sur moi, un sourire amusé déformant sa lèvre supérieure.
"Quoi ? grognai-je difficilement.
-Nan, je m'attendais pas à ce que tu jouisses en touchant du feu."
Je voulus répondre mais une quinte de toux me musela et mon corps entier frissonna. Le métis parut réfléchir un instant et me redressa à demi, retira ma cape et se mit à défaire ma chemise.
"Qu'est-ce tu...
-J'vais te mettre dans le feu. Tu veux pas que tes vêtements brûlent, si ?"
Je me tus, me laissai faire et il me souleva pour m'allonger un peu dans le feu, autant que la petite cheminée le permettait. Les flammes léchèrent mon torse, mes pectoraux, mon visage et mes lèvres...

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