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Sidjil rejoignit Maxime dans le salon, déposa deux sirops de fraise sur la table basse en bois, alluma de petites guirlandes lumineuses agréables et chaleureuses près d'eux puis s'installa sur le tapis, en face de son acolyte sur le sofa, créant une ambiance cosy et délicate.

« - Parles-moi de toi. Invita Sidjil. Parles-moi de toi sans mentionner ton prénom, tes études, tes proches ou tes activités. Parles moi de toi tout simplement.

Maxime se sentit touché en plein cœur, personne ne lui avait jamais demandé de s'exprimer sur lui-même. Habituellement, les gens préféraient écouter sans réellement le faire, ils attendaient simplement leur tour de prise de parole.

- J'suis né et je sais toujours pas pourquoi. Commença-t-il maladroitement. Mais j'essaie tous les jours d'être une bonne personne.

- Tu penses en être une ?

- Je pense faire de mon mieux.

Sidjil prit une position plus confortable sur le tapis, s'allongeant sur le ventre, s'appuyant sur ses avant-bras tandis que Maxime restait allongé sur le canapé, contant son histoire tout en regardant son ami dans les yeux de temps à autres.

L'ambiance était devenue solennelle, leurs mots étaient réfléchis, ils parlaient avec le cœur et cette soirée resterait gravée dans leurs mémoires.

- Et toi ? Demanda Maxime. Tu penses être une bonne personne ?

Sidjil marqua un temps, cherchant ses mots.

- Je pense avoir un bon fond mais parfois les mots et actions que j'emploie et utilisent sont mauvais. J'agis avant de réfléchir et la plupart du temps je le regrette puis j'y pense sans m'arrêter pendant des semaines alors que tout le monde est passé à autre chose.

- T'as un bon cœur, j'en suis certain mais il arrive que tu fasses des erreurs et c'est pas grave. L'important ce sont tes intentions et tout le monde les ressens, c'est pour ça qu'ils passent à autre chose rapidement. » Le réconforta Maxime comme il le pouvait.

Sidjil se sentit apaisé par les paroles de son ami et décida de mettre fin à cette discussion qui devenait trop sérieuse à son goût en se levant. Il fouilla dans un carton puis en sortit une paire de chaussures qu'il enfila tant bien que mal puis vint les montrer à Maxime.

« - T'aimes bien mes Tn ? Demanda-t-il tout fier, comme un enfant montrerait ses "chaussures qui courent vite" à ses parents.

- C'est ignoble en plus t'as trop serré on dirait des paninis. Se moqua doucement le Corse.

- Ça tombe bien parce que c'est pas les miennes et c'est en train de me bousiller les ieps. Il défit les lacets et balança les souliers à l'autre bout de la pièce.

- T'as déjà eu un plan cul ? S'intéressa soudainement l'autre.

Sidjil tourna la tête vers lui sans cacher sa surprise puis se concentra pour répondre à sa question.

- Non. Et toi ?

- Oui.

- Elle s'appelait comment ?

- Ça te regarde pas.

- C'est toi qu'a lancé le sujet, je continue juste la conv détends toi. »

Maxime ne répondit pas et resta bloqué sur les yeux de Sidjil. Ce dernier s'approcha du canapé où se trouvait toujours le Corse, allongé.

Il se mit en position pompe, surplombant le jeune de tout son corps sans pour autant qu'ils ne se frôlent. Terrifié à l'idée qu'il ne lui tombe dessus, Maxime posa son avant bras sur les clavicules de Sidjil, le soutenant.

« - Et si je devenais ton plan cul ? Proposa alors le Toulousain.

- Ma parole mais t'es malade, t'as bu quoi ?

- Un café et quelques gorgées d'un sirop de fraise.

- J'ai bu la même chose que toi et j'ai pas des idées tordues hein.

- Y'a quoi ? C'est une proposition comme une autre, t'as le droit de refuser mais ce serait te tromper si tu veux mon avis. J'pense que je pourrais bien m'occuper de toi. Il examina le corps de celui qui se trouvait sous lui, un sourire malicieux aux lèvres.

- Mais par pitié descends de ce canapé.

- Ok. Finit Sidjil tout en se dégageant. Tu repenseras quand même à mon offre.

Maxime se redressa sur le sofa, s'asseyant à côté de Sidjil qui sirotait sa boisson comme si rien ne s'était passé.

- Mais t'es sérieux quand tu me dis ça ? Demanda-t-il, ne comprenant toujours pas les intentions du plus grand.

Ce dernier tourna la tête vers lui, hésita un instant puis posa son verre.

- J'sais pas. Ça dépend de ta réponse. »

Pour Maxime, tout ça était un jeu, il était persuadé que son ami rigolait lorsqu'il lui faisait ce genre de propositions.

☆ ☆ ☆

Grim marchait à côté de son meilleur ami sur le trottoir éclairé de la capitale. Tous deux étaient perdus dans leurs pensées. Pour Mathis, cette soirée était d'une banalité, il irait se coucher comme il l'avait fait la veille et comme il le referait le lendemain mais Maxime l'avait vécue différemment. Il trainait dans ses pensées comme il le faisait souvent mais elles n'étaient jamais occupées par son nouvel ami, ce soir si.

Son téléphone vibra dans sa poche, une première fois, puis une seconde quelques instants plus tard. Il décida alors de le sortir.

Mec relou lycée

t'étais beau ce soir

le noir te va bien

Merci

J'ai passé une bonne soirée

:)
Vu

« - Haha wesh ça tchat un max ou quoi ? S'exclama Grim qui épiait leurs messages.

- Non y'a rien c'est lui il me lâche pas le zeub.

- Ok. Viens on va graille un bout.

- T'as faim là ?

- Bah ouais. Il est 23h faut que j'me mette quelque chose sous la dent quand même.

- Mais vous êtes tous sous cocaïne ce soir ou quoi ? On a mangé juste avant de partir espèce de golmon.

- Ahh ouaiiis j'avais oublié carrément. C'est bon j'ai plus faim on peut rentrer. »

Maxime resta bouche bée même si il y était habitué. Il trouvait cette soirée beaucoup trop étrange, comme si elle n'était pas réelle. Sans plus tarder il poussa la porte de son appartement et partit se coucher, suivit de Grim.

Mathis ne mît pas longtemps à s'endormir et bougeait sans arrêts alors aux alentours de 3h, Maxime le borda avec la couette et partit dans le salon jouer à Mario Kart sur sa Ds.

Il était très tard et seule la faible lumière de la console éclairait le visage de Maxime. S'il restait concentré sur cette dernière, c'était pour ne pas laisser libre court à ses pensées. Il ne voulait pas réfléchir, pas ce soir.

Il savait pertinemment que s'il se laissait aller 5 minutes il finirait par penser à son ami dont il ne connaissait pas le nom et il réaliserait qu'il ressentait sûrement quelque chose pour lui.

Quelque chose de faible, quelque chose qu'il ne voulait pas laisser s'installer, quelque chose qui ne lui plaisait pas et qu'il voulait à tout prix faire disparaître.

Quelque chose de l'ordre de l'amour.

Dis moi ton nom [maxime x djilsi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant