Dis moi ton nom [maxime x djilsi]

23

Une discussion animée s'était engagée où Sidjil essayait de convaincre Maxime de quelque chose auquel il semblait réticent au plus haut point.

« - Non.

- Mais pourquoi ?

- Parce que ! Je t'ai dit que j'avais pas envie, arrête de forcer.

- S'il te plaît viens on essaye ! Si ça te va pas on arrête.

- Mais ça me va déjà pas Sid.

- Juste deux semaines, c'est pas grand chose.

- Et si c'est plus ?

- On aura qu'à le cacher c'est pas grave. En plus on est en décembre t'as juste à mettre un pull et personne le verra. Il s'approcha lentement et frôla ses hanches du bout des doigts. A part moi.

Maxime retira ses mains presque instantanément, d'un coup sec.

- Me touche pas.

- Aller quoi, c'est golri.

- Se tatouer "I love sex" sur le bras c'est pas golri non.

- C'est éphémère ça va.

- Mais fais le avec ton daron, pourquoi tu veux me forcer à faire ça sérieux ?

- Mais je l'ai déjà fait avec lui, en un peu plus hard... Tu crois que c'est pourquoi qu'il a "Ici c'est Paris" avec une flèche qui pointe vers le bas tatoué sur le ventre ?

- J'vais m'enfuir en fait.

- Bon... Il se laissa tomber sur le lit, observant Maxime, debout à ses pieds. Si tu devais te tatouer quelque chose se serait quoi ?

- Je pense que je ferais un œil noir sur le poignet.

- Pourquoi ?

- Parce que l'œil noir c'est le plus beau. Il est super envoûtant. Et parce que c'est ma partie préférée du corps humain.

- Pourquoi ?

- L'œil dit des choses que les lèvres ne disent pas. Il parle.

- Pourquoi les lèvres ne disent pas ces choses ?

- Parce qu'elles ont peur. Il vint s'installer sur ses cuisses, geste presque devenu une habitude, un rituel et effleura ses lèvres du bout des doigts, lentement, doucement. Elles ont peur de l'œil. L'œil juge, l'œil rassure, l'œil parle.

- Pourquoi elles ont peur de l'œil ?

- Imagine que tu t'ouvres, que tu parles de choses qui te tiennent à cœur et qu'en face l'œil te juge.

- C'est pour ça que tu t'ouvres jamais ?

- Oui. Parce que ton œil me regarde.

- Et si je ferme les yeux ?

- Ça marche pas comme ça. Il se laissa tomber à côté de lui, sur le lit également. Il faudrait que... je sais pas.

- Tu sais pas quoi ?

- Sous quelles conditions je pourrais m'ouvrir.

- Moi je sais. » Il se tourna légèrement et déposa un tendre baiser sur la tempe du corse qui se trouvait à quelques millimètres à peine de ses lèvres.

Maxime lui répondit avec un léger regard interrogatif, celui qu'on décrypte facilement, parce qu'il le permet.

☆ ☆ ☆

Sidjil se réveilla dans la nuit, encore plein de sommeil. Une lumière éclairait une partie de la chambre, alors il pensa d'abord au soleil mais en se tournant vers la fenêtre, le volet était fermé. Cette clarté venait de plus près, et elle semblait plus superficielle.