PDV Victoire
La pause du midi était arrivée et les mots de Grace continuaient de remplir mon esprit, avait-elle vraiment envie de se lancer dans un jeu avec cette étudiante ? Sa mère avait-elle raison quand elle m'avait dit que je n'étais pas la seule ? Qu'est ce que je pouvais réellement faire contre ça ? Absolument rien. Grace n'était plus à moi, ni son coeur, ni son corps. Je n'avais le droit, de ne rien dire. Est-ce qu'un jour une partie de Grace m'était réellement destinée ?
Je ne pouvais pas accepter ça. Ou du moins je ne pouvais pas faire semblant de l'accepter. Cette femme continuait d'être mon Tyran même des années après. J'étais partagée entre paraître impassible ou laisser transparaître mes émotions.-"On va déjeuner ?" Je relevais la tête, elle était là, devant moi, droite, élégante, charismatique. Cette femme avait absolument tout pour elle.
-"Tu veux aller où ? J'étais censée manger avec Ava ce midi." Son air se faisait plus grave, elle redevenait fermée, froide. "Mais je peux annuler, on va dans ce petit restaurant en bas de la rue ? Celui dont tu aimais le vin ?" Son sourire, ce fameux sourire, celui qui pouvait rendre chèvre n'importe qui.
-"Oui ça me va, super." Je prenais mes affaires et avançais vers la porte, le bras de Grace s'accrochait sous le mien, elle était plus grande, merci les escarpins de 10cm, plus élégante, plus raffinée.
-"Salut ! Vic' ? Vous allez quelque part ?" Ava... Si elle apprenait la véritable histoire avec Grace elle serait dévastée. En même temps, comment expliquer à ta future femme que tu as couchés pendant des années avec ta professeure, qui est devenue ta plus grande histoire d'amour, qui t'a en même temps fais vivre un enfer sur terre, mais que tu aimes toujours malgrès le fait que tu essaies de cacher ce sentiment.
-"On va déjeuner, on a quelques points à voir ensemble et nous reprenons qu'a 14h. On dîne ensemble ce soir chérie d'accord ?" Son visage c'était éteint, le petit éclat dans ses yeux c'était brisé, je venais de lui faire du mal. Ses yeux fixés le bras de Grace enroulait autour du mien, sa main posée sur mon biceps exerçant une légère pression. Elle se doutait de quelque chose. Je m'approchais d'elle pour l'embrasser, je sentais Grace se tendre à ma gauche. Ava entreprit de passer sa main dans ma nuque et d'appronfondir le baiser, ce que je lui laissais faire. J'aimais la femme avec qui j'étais mais malheureusement pas suffisamment pour ne pas être attirée par Grace, qui d'ailleurs c'était éloignée. J'entendais ces talons claqués au loin, signe qu'elle se dirigeait vers la sortie, sans m'attendre. "Passe un bon après-midi, à ce soir, je t'aime". Je me dépechais de rattraper Grace.
-"Grace attend-moi !" Je courrais derrière elle, comme depuis des années mais cette fois au sens propre.
-"Va déjeuner avec ta femme, je vais manger seule. J'ai pas envie de te voir." J'attrapais son bras et la retournais face à moi. Elle pleurait. Mais pourquoi ? "Laisse-moi"
-"Non je ne te laisse pas, pourquoi tu pleures ? Je ne comprends pas, je viens déjeuner avec toi, j'annule avec Ava, j'essaie d'être présente pour toi. Et tu t'en vas comme ça ?"
Elle me poussait violemment en arrière, son état respiré la rage et la colère.-"Tu ne t'aies pas dit que te voir embrasser ta femme aurait pu me brusquer, putain mais Victoire, pourquoi tu es revenues ? Pourquoi tu es revenues réellement ? Me briser ? Me détruire ? Me faire regretter tout ce temps que l'on a passé ensemble sans que je n'ose t'avouer mes sentiments profonds ? Je ne comprends pas, mais je t'en supplie repars, j'ai passé deux ans à t'attendre, à imaginer nos retrouvailles, à imaginer ce que tu faisais. Mais le voir devant moi c'est juste pas possible. Alors si il te reste un minimum d'estime pour moi, pars." Ses larmes coulaient abandonnement, elle était agitée, ses mains allaient dans tout les sens, son index appuyé sur ma poitrine fortement.
Aucun mot ne sortait de ma bouche, mes mains essuyaient ses larmes. Mon regard basculait entre ses yeux et sa bouche. Et mon coeur prit le dessus sur mon cerveau.
En bas de cette rue, je l'embrassais, j'embrassais la femme dont j'étais amoureuse depuis des années, cette femme qui avait causé autant mon bonheur que mon malheur. Notre baiser était doux, elle prenait du temps à y répondre, alors je me reculais. "Qu'est ce que ça veut dire ? Que tu comptes annuler ton mariage ? Que tu comptes assumer ce quelque chose entre nous ? Dis-moi ? Je ne comprend plus. Tu ne peux pas te servir de moi comme d'un jeu, tu ne peux pas te servir de moi quand tu as une pulsion, tu ne peux tout simplement pas faire ça. D'accord, je ne suis peut-être plus cette femme froide, sans coeur, tyrannique, mais je reste la femme que tu as laissé en décidant de partir le jour de mon mariage, le jour où j'ai décidé d'avouer mes sentiments devant tout le monde ! Tu me mens, tu mens à ta femme, et pire encore tu te mens à toi même. Cette stabilité passagère que tu t'aies créée est fausse, totalement fausse. Tu es devenue l'ombre de toi-même. Comment ? Comment as-tu pu rester deux ans sans me donner de signe de vie ? Comment as-tu pu me faire ça ? Celle dont tu étais sois-disant amoureuse ?" Elle avait fait un monologue dans une telle colère que je n'avais plus les mots, j'étais triste, triste d'avoir décue la femme de ma vie, triste d'avoir détruite cette femme, triste de l'avoir abandonné.-"Je te promets que je vais arranger tout ça, je te le promets." C'était tout ce que je pouvais dire, une promesse, mais une promesse que je comptais tenir. Sa tếte tombait sur mon épaule et dans une démarche réconfortante, je décidais de l'enlacer. J'allais devoir parler à Ava. Mais quand ? "On va manger ?" Elle me répondait d'un signe de tête.
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-"Tu es là ?" J'étais rentrée plus tôt que Ava à la maison, et je ne savais pas dans quel état j'allais la retrouver. Je ne savais pas comment lui dire la vérité.
-"Je suis dans la cuisine" J'entendais ses pas se rapprocher de moi, et enfin sa bouche déposé un tendre baisé sur ma joue. "Tu as passé un bon après-midi ?"
-"C'est elle, cette femme mystère dont tu étais folle amoureuse ?" Nul besoin d'ammener la chose, le moment était arrivé.
-"Ava, écoute, je comptais t'en parler, je comptais réellement te le dire, mais j'ai été prise de court, je ne pensais pas réellement qu'elle serait encore professeure et dans le même lycée." Je paniquais, j'apprehendais sa réaction.
-"Tu sais ce n'est même pas le fait que tu m'aies mentis qui me dérange, c'est le fait que tu m'aies raménés dans cet endroit ! pour y vivre ! pour y travailler ! et putain pour me marier ! Dégage ! Je ne veux pas te voir, je ne veux pas de toi ici ce soir ! Ce n'est que la deuxième femme qui me dit ça aujourd'hui. "Comment as-tu pu ? Comment as-tu pu me mentir, me trahir, me manipuler, te servir de moi comme pansement, pour y final la retrouver. Mais putain ! elle a au moins 15 ans de plus que toi ! Et même ce n'est pas ça le soucis, sans moi tu serais morte dans ton merdique appartement, sans moi tu ne serais pas professeure. Tu m'as trahis Victoire, je te déteste. Casse-toi !"
Elle avait raison, je l'avais trahis, j'avais trahis la femme qui m'avait aidé à sortir de ma propre prison. Et par respect pour cette femme, sans un mot, je décidais de partir. Respirer. La laisser Respirer.
Inconsciemment, mes jambes m'avaient emmener devant chez Grace, du moins j'espérais que ça l'était encore. 20:00, elle devait être chez elle. Est-ce que c'était une bonne idée de me réfugier chez elle ? Deux petites tapes contre la porte se faisaient entendre, mon coeur controlait ma raison aujourd'hui décidement.
-"Madame Slone ? Vous allez bien ?" L'étudiante de ce matin, la fameuse Alma, que je détestais déjà se trouvait là devant moi, chez Grace, si tard et à pieds nu et sans bas, dans une chemise noire que je ne connaissais que trop bien.
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PARDON PARDON PARDON.....
J'espère que vous avez appreciés ce chapitre... ou pas...
En attendant 2 chapitres ce WE quand même aha, on se retrouve cette semaine !
Bonne semaine à vous :)
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D'Amour et de Haine [CORRECTION]
RomanceOn ne peut désirer que ce que l'on ne possède pas, donc ce qui n'est pas en notre possession, il y a donc un sentiment de privation qui peut devenir une souffrance, et satisfaire à ce désir c'est y mettre fin.