Le calme avant la tempête.

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PDV Grace Lord.

C'était la première fois que j'enseignais au lycée, on m'avait prévenu que les adolescents étaient très complexes : perturbateurs, isolants,  dragueurs, pervers, et j'en passe. Et c'était pas tout à fait faux.
J'avais enseigné quelques années dans une Faculté de droit durant 10 ans, les jeunes adultes et les adultes étaient plus faciles à gérer que ces adolescents boutonneux.
Mon masque de froideur ultime, et ma confiance en moi exagéré avaient eu raison de moi et m'avaient créé une étiquette de Tyran, je n'allais pas m'en plaindre c'était plutôt agréable de se balader dans les couloirs en se sentant supérieur, les élèves se bousculaient les uns les autres pour me laisser passer, j'avais l'impression d'être une reine au milieu de mes sujets et c'était exaltant de se sentir ainsi.
Bien sûr quand cette fichue retardataire Miss Slone avait décidé de ne pas se comporter comme tout le monde et de me provoquer, qu'est ce que ça pouvait être frustrant ! Son air satisfait et son regard jouer ne m'inspiraient rien de bon pour la suite. C'est vrai que dès le départ j'avais perçu dans son regard cette lueur de défi, mais autre chose y trônait, quelque chose quand elle me regardait, je ne saurais le décrire mais je compte découvrir de quoi s'agit-il. À 42 ans je devrais réussir à tenir tête à une jeune femme d'à peine 20 ans je dirais. Non ?

8h30, la porte de ma salle de classe encore fermée j'attendais patiemment que la sonnerie de la première heure résonne dans cette maudite école. J'avais déjà tout préparé pour les deux heures d'aujourd'hui avec ma classe de terminale une dissertation sur un sujet qui va sûrement les inspirer puisque c'est sur le "désir".
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PDV Victoire Slone.

8:35. Pile à l'heure. J'attendais patiemment que Madame froideur ouvre cette satanée porte pour m'installer juste devant son bureau. J'aimais le fait de l'avoir juste devant moi, déambulant à travers les rangées.
La porte s'ouvre, je laisse les autres rentrer et passe la porte en dernière n'hésitant pas à saluer ma chère et tendre professeur.

-Bonjour Madame Lord ! son regard changea, un air de défi sur le visage.

-Miss Slone, en espérant que ces deux heures vont être plus productives que les précédentes.

-Oh que oui Madame aujourd'hui ça devrait aller. Elle avait troqué sa jupe cintrée moulante contre un pantalon tailleur noir, une chemise blanche avec quelques boutons d'ouverts et une veste de costume noire également. Son maquillage était plus sombre qu'hier, mais toujours élégant.

Je prenais place devant son bureau, attendant patiemment qu'elle nous donne cours. Elle retira sa veste de costume et se retourna au tableau pour écrire certainement le sujet du cours. Désirs, doit-on satisfaire tout nos désirs ?
Instinctivement et innocemment mon regard descendit sur son dos, sa taille marquée, ses hanches, ses fesses rebondies qui me frustraient, ses longues jambes drapées de noir et ses escarpins noirs. Franchement si je devais à l'instant réaliser un de mes désirs ce ne serait pas si facile mais ça pourrait tout au moins apaisé les quelques envies que j'ai eu depuis hier.

-Vous avez 1h30 pour réaliser une dissertation sur ceci, je vous conseil de faire un brouillon et de ne pas prendre cela au dessus de la jambe. Ce travail sera l'un des plus gros coefficients de l'année, nous avons pu nous entraîner depuis la rentrée, ça devrait bien se passer. Quant à vous Mademoiselle Slone j'espère que dans votre ancienne prestigieuse école vous avez eu l'occasion d'en écrire, sinon à vos risques et périls.

Pour simple réponse j'hochais la tête.

-Je vous demande pour ce travail d'effectuer une disserte comportant trois exemples de vos propres désirs, bien sûr je compte sur vous pour qu'ils soient correct et faisables bien entendu. C'est à vous.

Oh Grace, vous n'allez pas être déçu de ce travail.
Je ne prenais pas la peine de faire un brouillon, la première c'est toujours la bonne.

"""On ne peut désirer que ce que l'on ne possède pas, donc ce qui n'est pas en notre possession, il y a donc un sentiment de privation qui peut devenir une souffrance, et satisfaire a ce désir c'est y mettre fin.

Or, si l'on en croit Kant, l'une des destinations à laquelle la nature a voué l'homme est le bonheur. On peut donc dire que répondre à cette satisfaction c'est donc atteindre le bonheur.

L'existence humaine est élan vers autre chose que ce que je suis. Il y a désir de désirer car il se confond avec le désir de vie et dans ce qu'elle a d'inachevé. Plaisir de poursuivre les buts. Pour moi mon seul est unique désir à cet instant ou j'écris serait de satisfaire ce feu dans mon bas ventre quand j'observe cette personne, ce feu qui s'enflamme quand son air hautain apparaît sur son visage parfaitement dessiné, est-ce assez correct pour vous de décrire cette chaleur intense qui s'insinue dans mon corps à chaque contact ou chaque regard à son égard. Je dois éteindre ce feu avant qu'il ne prenne possession de mon corps, je ne parle pas de bonheur ni de possession, je veux juste une fois, une seule et unique fois, pouvoir détruire cette sensation atroce qui me brûle, cette source de désir devant moi que je peux atteindre.

Ainsi, « satisfaire tous ses désirs » n'est pas « une bonne règle de vie » au sens où une bonne règle de vie est une règle de vie morale. Elle empêche également l'accès à la sagesse. Mais tout dépend également du type de désirs s'ils sont naturels nécessaires ou au contraire vains. Il n'empêche que, puisque la destination humaine est double (morale et bonheur), renoncer aux désirs lorsqu'il n'est pas contraire à la morale est aussi une mauvaise règle de vie. Il ne faut donc pas satisfaire tous ses désirs mais seulement ceux qui sont nécessaires"""

Mes idées avaient été interrompues plusieurs fois quand ma professeur passait près de moi et observait. Plusieurs fois son sourcil parfaitement fait s'était relevé. Était-elle troublée du fait que je pouvais moi aussi, même avec 2 mois de retard écrire de telle dissertation ? Ou avait-elle comprit que la source de mon désir le plus profond était-elle ?

-Je vous ai laissé un peu plus de temps, je vais passer dans les rangs ramasser les dissertations, j'espère que votre travail a été correct je vous transmettrai les notes demain dans l'après-midi. Vous pouvez y aller, vous aurez un peu plus de temps de pause.

Tout le monde se précipitait à ranger ses affaires, mais il fallait pour ça qu'elle ramasse le travail et j'étais bien évidemment la dernière à qui elle le ramassait. Seule dans cette salle avec elle ce n'était pas la meilleure des idées qu'elle avait eu.

-Ruby ? Mademoiselle Lukas fermez la porte derrière vous s'il vous plaît. Ruby se tournait vers pour me faisant un clin d'œil. Depuis quand elle appelait les élèves par leurs prénoms ?

-Vous vouliez me parler peut-être Madame ?

-Exactement Miss Slone, avez-vous lu le règlement ? Je hochais la tête de droite à gauche le indiquant que non. Bien, je vous laisse jusque fin de semaine pour me le rendre. Je vous ai vu très inspiré pour cette dissertation je suis plutôt surprise ! Son masque de froideur n'était toujours pas tombé mais elle avait l'air vraiment surprise de ma capacité à rédiger quelque chose de plutôt bien en peu de temps.

-Disons que l'inspiration m'a été donné, la source de désir est quelque chose qu'on ne possède pas mais qu'on aimerait posséder. Je me levais tranquillement et m'avançais vers la porte. Ne perdez jamais cet air hautain Grace c'est ce qui fait tout votre charme.

J'ouvrais la porte et passais l'embrasure en lui jetant un regard. Elle semblait déconcertée. Super ! C'était l'effet attendu.

-Miss Slone !!!! Sa voix rauque m'arrivait aux oreilles alors que je m'étais déjà éloigné de sa salle.
Oops... Je pense que demain je vais passer un mauvais quart d'heure.

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I'm here ! Sorry de l'absence j'étais beaucoup trop occupé ! J'espère que ce chapitre vous plaira, je vous embrasse ❤️

D'Amour et de Haine [CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant