D'Amour et de Haine [CORRECTION]

Cigarette

PDV Victoire.

Chez Joe était un bar connu en bas de la rue, plus jeune j'allais souvent là-bas pour rencontrer des filles et être sûre de rentrer avec quelqu'un.

 Désormais j'étais là, assise au bar bien avant le début de la soirée prévue, je ne savais absolument pas dans quel état d'esprit était Grace, voulait-elle me nuire ? nuire à mon couple ? me détruire ? me faire regretter ? Je ne savais absolument pas sur quel pied danser, ni même comment me comporter avec elle. 

Je savais pertinemment qu'elle m'attirait toujours autant, que son air détaché et supérieur me faisait toujours cet effet : la rendre vulnérable, ses lèvres m'avaient appelées, son odeur, sa chaleur, tout chez elle me faisait perdre pieds, la seule et unique chose m'empêchant de replonger s'appelait Ava. 

Mon téléphone me sortait de mes pensées, un message, deux. 

C'était Ava, "Tu me manques, le lit sans toi est vide, c’est uniquement de ma faute j’aurai dû t'accompagner ce soir, mais je veux être en forme pour ma rentrée de demain, fais attention à toi, je t’aime.”

Cette femme avait été la perche à laquelle je m’étais accrochée quand je me noyais. 

Drogues, sexe, alcool, un an de ma vie où seul quelques moments de lucidité m’avaient permis de la rencontrer dans de “bonnes conditions”. Mais ce moment funeste de ma vie était encore bien trop récent pour en plaisanter. Sans elle, je serais probablement morte dans mon lit, sous overdose. 

Je lui réponds rapidement afin de pouvoir regarder le second message provenant d’un numéro non enregistré : “ J’espère que tu as au moins eu la délicatesse de me prendre un verre bien corsé, histoire que je sois plus agréable pour ta femme, j’arrive” 

Elle avait trouvé mon nouveau numéro, mais comment ? 

-”Victoire ! Comment vas-tu ? Je suis content de te voir ! Je ne savais pas que tu étais l’ancienne élève de Grace ! Elle est venue me voir toute à l’heure pour avoir ton numéro, elle avait l’air très contente que tu aies suivi ses pas de professeure de littérature”

Voilà comment cette femme machiavélique avait eu accès à mon numéro, heureusement que Xavier Richard n’était pas très embêtant sur les protocoles privés à voir,mais oui,  l’ancienne élève et amante de Madame Lord même. Quelle chance tragique. 

-”Effectivement, c’était ma professeure, j’espère que ça ne pose pas de problème, je ne pensais pas cela était judicieux de t’en faire part lors de l’entretien.” 

-”Non, non, ne t’en fait pas aucun problème là dessus, au contraire vous allez pouvoir voir l’envers du décors aha, cette femme est tout simplement une déesse.” Pardon, je rêve ? Une déesse carrément ? “Une déesse du travail bien évidement pour ce qu’il en est du reste je n’en ai pas connaissance, elle est très fermée, très froide, c’est vrai qu’elle vit pour son travail mais contrairement aux autres collègues je ne connais absolument pas une infime partie de sa vie privé, et ça aurait été avec plaisir de savoir si cette femme charmante était casée.” Donc Grace était convoitée par le directeur. Et ce sentiment au fond de moi s'emparait de mes entrailles, la jalousie. 

-”Je ne sais pas, je ne peux pas t’aider. Mais je ne suis pas sûre que Grace soit quelqu’un du genre à laisser l’amour rentrer dans sa vie. Alors, dans le doute, je serai toi je ne tenterai rien qui pourrait nuire à mon statut.” Je sortais une cigarette de mon paquet, en lui demandant gentiment de garder un oeil sur les deux verres que j’avais commandé.