L'amour est une faiblesse

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-”Qu’est ce que tu fais là ? Où est Grace ?”

-”Dans la salle de bain” Mon visage a dû parler pour moi car elle ajoute “On a eu un léger problème sur la route”. 

Dans une rage incontrôlable je poussais Alma sur le côté et rentrais dans la maison sans y être invitée. 

-”C’est à l’étage à..”

-”Je sais où ça se trouve, merci”

Elle était très peu vêtue, elle connaissait la salle de bain. 

J’entrais sans frapper dans celle-ci. Elle était là une simple serviette autour du corps, ses cheveux mouillés, penchée vers l’avant retirant probablement le bouchon de la baignoire. Avaient-elles prit leur bain ensemble ? 

-”Je t’avais demandé de m’attendre en bas”

-”Depuis quand tutoies-tu tes étudiants ?” Elle se retournait vers moi “ Depuis quand tes étudiants ont accès à ta maison ? Tu as couché avec elle ?” Elle s’approchait de moi, son regard reflétait sa colère, son corps l’agacement. 

-”Tu es venue chez moi pour critiquer quelque chose que tu cautionnais à une époque ? Ou tu es venue pour me dire quelque chose de censé ?” Face à moi : la femme que j’avais connu il y a plus de 2 ans, celle qui imposait et instaurer le pouvoir peu importe sa tenue. Celle avec qui j’avais joué jusqu’à m’y perdre. Celle qui jouait avec quelqu’un d’autre que moi. 

-”Réponds ! Tu te l’ai tapé ?” Mon ton était sans appel, je voulais une réponse, concise. 

-”Je n’ai plus de compte à te rendre Victoire, et c’est toi qui en a décidé ainsi je te signale.”

-”Réponds-moi, je veux savoir.” Elle baissait la tête. Non,non,non elle ne pouvait pas, c’était un cauchemar, pourquoi ça me touchait ainsi ? “Pour te répondre je venais ici, enfin mon coeur m’a mené ici parce que Ava a comprit que tu étais la femme qui m’a détruite et donc celle que j’ai aimé à en crever. Elle m’a mise dehors. Mais enfin bref ça n’a pas d’importance, bonne soirée.”

Je me retournais, une main autour de mon poignet me retenait. 

-”Attends” Sa bouche appuyait contre la mienne et j’y prenais goût. Sauf qu’une pensée arrivait : elle venait de coucher avec cette étudiante, encore une fois je passais après quelqu’un d’autre. Je me reculais, elle le sentait et reculait également sans pour autant agrandir la distance entre nous. 

-”Je n’ai pas couché avec elle. J’ai crevé sur la route en rentrant, elle passait par là à pieds, elle a changé ma roue mais avec la pluie qui est tombée nous étions trempées, alors pour la remercier je lui ai préparé le repas et proposé une douche dans la salle de bain voisine pour ta gouverne en attendant que la pluie se calme. Je ne vais pas te mentir, elle a essayé de m’embrasser, mais j’ai pris mes distances. Je sais que je lui plais elle n’a pas cessé de chanter mes louanges mais je ne suis pas prête et je ne veux pas, pas le temps que la totalité de mon coeur et de mon corps te sera destiné.” 

Sur ces belles paroles je descendais en vitesse. J’enlevais ma veste longue, et cherchais du regard Alma. Elle était sur le canapé. 

-”Prends mon manteau, et rentre chez toi.” Je n’attendais pas à ce qu’elle donne des arguments contre mon ordre. Je voulais qu’elle parte, loin de cette maison, loin de Grace. Je ne supportais pas l’idée qu’elle puisse vouloir quelque chose d’elle. 

-”Je ne comprends pas Grace devait me raccompagner chez moi.” J’entrais dans une rage folle, une rage dont je n’avais pas fait preuve depuis longtemps, depuis bien trop longtemps. 

-”Ne l’appelle pas Grace, pour toi ce sera Madame Lord, et je te demande de rentrer chez toi, la ville n’est pas si grande tu ne devrais pas t’y perdre. Tu as trois secondes pour partir avant d’accéder à la porte sans toucher le sol. Dépêche-toi.” 

Elle avait compris, elle ne prenait même pas la peine de prendre mon manteau, elle récupérait son jean qui séchait près de la cheminée et se dépêchait de sortir. La porte claquait. 

-”Qu’est ce que tu as fait ?” Sa voix était douce, ce n’était pas un reproche. 

-”Je l’ai conviée à retourner chez elle.” Elle s’approchait de moi, elle portait un peignoir bleu roi, ses cheveux humides tombaient sur ses épaules, son visage était fatigué, sa voix d’une douceur rassurante. 

-”Tu veux manger ? Je n’ai pas encore préparé à manger.” Je posais ma main sur sa joue, le contact de sa peau m’avait manqué, son parfum, la profondeur de son regard chocolat. Elle fermait les yeux appréciant le simple contact de ma main. Mon pouce traçait le contour de son nez, de ses yeux, de sa bouche. 

-”Je veux qu’on discute, je veux être clair.” Elle ouvrait les yeux, un voile de tristesse passait. “Non, je ne veux pas que l’on se dispute, je veux juste discuter.”

Elle prenait ma main pour m’emmener vers le canapé. 

-”Je t’écoute”

-”J’aime Ava” Sa main se retirait de la mienne mais je m'empresse de la retenir “J’aime Ava mais pas comme je devrais, j’aime le fait qu’elle m’ait sauvé, le fait qu’elle soit là, que je ne sois jamais seule, le fait qu’elle s’inquiète quand je ne rentre pas à l’heure, le fait que quelqu’un partage mes draps, mais… Tu es là, tu es toujours là, je n’ai jamais cessé de penser à toi depuis que je suis partie. Je n’ai jamais cessé de t’aimer, chaque jour que je passais me ramenais à toi, chaque matin j'espérais que ce soit toi à mes côtés, chaque baiser j’imaginais tes lèvres, chaque toucher j’imaginais tes mains, ton parfum, tes formes. Je t’aime, ahaha si tu savais comme je t’ai aimé et comme je t’aime un peu plus chaque jour, continuer de me voiler la face n’a fait qu’accentuer l’amour, le désir que j’ai pour toi. Mais, je ne peux pas, je ne peux pas continuer à jouer au jeu du chat et de la souris, je ne peux pas continuer à te voir souffler le chaud et dans la minute suivante le froid, je ne peux pas te voir jouer avec quelqu’un d’autre. Si tu me promets qu’il y aura plus de guerre entre nous, qu’il y aura plus de mensonge, plus de manigance, plus de tromperie, je suis tout à toi. Absolument à toi, j’en ai marre de me mentir, marre de mentir à tout le monde, ce que je veux c’est toi et seulement toi, alors si tu me fais cette promesse que plus rien ne nous séparera, vivons, vivons ce que nous devons vivre ensemble.” Chaque mot que j’avais prononcé avient fait couler une larmes. Et pourtant sa bouche s’étirait dans un magnifique sourire, un sourire ravissant, un sourire qui m’avait manqué. Et maintenant elle riait, elle riait à en pleurer. Sa réaction m'inquiétait. 

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Bonjour bonjour !
Nous touchons bientôt à la fin de cette histoire qui sera je l'espère un happy ending...
Je voulais une nouvelle fois vous remercier pour votre soutient, vos réactions, vos commentaires, votre investissement et votre amour pour cette histoire. Sans vous, je n'aurai jamais trouvé la force de continuer d'écrire. Chaque chapitre pour moi est un plaisir, un plaisir de connaître vos réctions, vos sentiments.
Plusieurs annonces vont arriver, sur ceux.
Je vous embrasse :)

PS : Allez jeter un coup d'oeil à la femme magnifique sur ma photo de couverture.

D'Amour et de Haine [CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant