9-1-1 - L'homme parfait

Tu es important

Buck ne comprenait pas vraiment ce revirement de situation.

Le matin même, Eddie était prêt à tout dire à sa mère et maintenant, il voulait retenter le coup de la fausse petite-amie. Pire encore, il semblait en avoir trouvé une parfaite. Malgré tout, il ne semblait pas habité par l'entrain que Buck avait imaginé qu'il aurait.

– D'accord, souffla-t-il conscient que ça ne servait à rien d'attaquer de front. Tu as trouvé la perle rare, belle, intelligente, et Christopher l'aime déjà. Donc où est le problème ?

Eddie soupira.

Buck n'aimait pas le voir aussi dépité. Il avait l'impression d'être revenu presque trois semaines en arrière et de voir son meilleur ami déprimé à force de chercher une solution à un problème insoluble, comme s'il venait encore de dire un mensonge à la mauvaise personne.

– Est-ce que tu as raconté un nouveau bobard à ta mère ?

– Quoi ? sursauta-t-il. Non, je ne l'ai même pas rappelé.

– Alors quoi ?

– C'est Ana, elle... Elle m'a proposé... un diner.

– Oh ! Et bien, je suppose qu'il faut bien que vous fassiez un minimum connaissance si vous voulez être convainquant.

– Non, c'est... Je veux dire, elle m'a proposé avant...

– Oh !

Buck avait l'impression d'avoir raté quelque chose car il ne comprenait pas.

Pourquoi Eddie avait-il accepté qu'elle soit sa fausse petite amie si elle en pinçait pour lui ? C'était évident qu'elle essayait de tenter sa chance d'une autre manière. C'était prévisible de son côté mais ce qui l'était moins c'était pourquoi Eddie avait accepté ça.

– Je sais que j'aurais dû refuser mais quand elle m'a dit qu'elle allait passer noël toute seule, je ne sais pas mais ça m'a brisé le cœur.

– D'accord mais... Je ne sais pas, est-ce que tu es à l'aise avec ça ?

– Vraiment pas, admit-il. Mais ai-je une autre option à part décevoir ma mère ?

– Tu ne la décevras pas, le rassura-t-il. Ok peut-être un peu. Eddie, je suis désolé de t'avoir entrainé dans cette histoire, de ne pas avoir pris la mesure de ta situation. Mais soyons réaliste, tu ne seras pas capable de faire semblant d'aimer une personne que tu ne connais pas.

– Tu as raison, soupira-t-il en récupérant son téléphone.

– Qu'est-ce que tu fais ?

– J'appelle Ana, je mets fin à cette histoire. Hey Ana, salut, c'est Eddie Diaz. Ouais. Ecoutez Ana, j'ai réfléchi à toute cette histoire et ce n'est pas une bonne idée. Je vous remercie sincèrement mais je vais dire la vérité à ma mère. Oui, c'est mieux et encore désolé de vous avoir embarqué dans cette histoire. Je n'y manquerai pas. Au revoir, Ana.

Il raccrocha et posa ses paumes sur ses yeux.

– Ça va ?

– Je me sens comme un enfoiré qui viens de larguer sa copine une semaine avant noël

– Tu ne l'a pas largué Eds, vous n'étiez même pas ensemble.

– Je sais, soupira-t-il. Maintenant, il faut que j'appelle ma mère.

– Et si ? l'arrêta-t-il soudain. Eds, tu viens de dire que tu te sentais comme si tu avais quitté ta copine, tu pourrais t'en servir. Je veux dire, tu ne mentiras pas de beaucoup.