Les conneries romantiques qui font pleurer

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Eddie tournait en rond.

Il avait donné une demie heure à Buck pour arriver et même si le temps n'était pas encore écoulé, il semblait être sur des charbons ardents.

– Du calme, hijo, le tempéra sa mère. Il va arriver.

Buck lui avait envoyé un message, avant qu'il ne l'appelle.

Il avait accepté si facilement une potentielle rupture, qu'il en était malade. Tout ça parce qu'il avait oublié de lui envoyer la seconde partie de son message, le rassurant sur le fait qu'il ne comptait pas la laisser raconter n'importe quoi, et encore pire, s'incruster à leurs fêtes en famille.

Ensuite, il s'était occupé à rattraper le temps perdu avec ses parents et Buck était resté plus de trois heures sans avoir de ses nouvelles.

Bien sûr qu'il allait penser au pire.

– Il a cru que j'allais le quitter pour... elle. Je suis tellement en colère qu'elle lui ait fait autant de mal. Il ne mérite pas d'être traité comme ça.

– Qu'est-ce qui a pu lui faire croire ça ?

– Buck, soupira Eddie en se laissant tomber sur une chaise. Il n'a pas eu la chance d'avoir des parents aimants. Ils venaient de perdre un fils d'une leucémie et ils ont donné la priorité à leur douleur plutôt qu'à leur nouveau-né. Il a grandi sans amour. Il croit qu'il doit se battre pour avoir le droit d'être aimé. Christopher et moi, nous nous battons pour qu'il comprenne que non. Ses parents de cœur aussi. Abuela et Pepa l'aident également à se sentir intégré. Il commençait à y croire, tu sais ? A nous faire confiance. Mais cette garce a tout fait rater, elle a tapé en plein dans ses insécurités et je suis tellement en colère contre elle.

– Pourquoi a-t-elle fait ça ? Je veux dire que vous êtes un couple et vous vous aimez, alors pourquoi tenter de vous séparer de cette façon ?

– Je ne sais pas, maman. La jalousie, je présume.

– Elle n'est pas idiote, tout de même. Elle doit se douter qu'en s'en prenant à l'homme dont tu es amoureux, elle risque de te mettre en colère et de t'éloigner d'elle.

– Je ne crois pas qu'elle ait pensé aussi loin. Elle veut seulement que Buck s'en aille pour pouvoir prendre la place.

– C'est insensé. Cette femme est certainement folle.

– C'est possible.

– Tu devrais prévenir la police.

– Maman...

– Elle s'est présentée chez toi, en disant à qui voulait l'entendre, qu'elle était ta petite amie. C'est grave, Eddie.

– Elle a voulu se venger, souffla-t-il.

– De Buck ?

– De moi.

– Parce que tu ne l'aimes pas ?

– Parce qu'après ce qu'elle lui a dit, j'étais si en colère que j'ai informé l'école de Christopher, au cas où elle essaierait de s'y faire transférer, et que son employeur dans une autre école l'a su et a mandaté une enquête sur elle pour propos homophobes.

– Elle pensait que tu n'allais pas réagir ? Tu es un Diaz ! Bien sûr que tu allais faire quelque chose.

– Et si ça n'avait tenu qu'à moi, j'aurais porté plainte devant la justice mais Buck n'a pas voulu. Il ne veut pas créer plus de problèmes.

– C'est son choix mais de toute évidence, cette garce a besoin d'un peu plus de bon sens qu'une enquête administrative.

– Je sais mais Buck n'a rien dit de tout ça à sa mère de cœur et comme elle est dans la police, il sait que la moindre plainte lui reviendra. Je crois qu'il ne veut pas l'inquiéter.

– Je peux le comprendre mais Eddie promets-moi que si elle tente de nouveau quoi que ce soit d'autre, tu le convaincras de déposer une plainte.

– A sa prochaine tentative, c'est moi qui déposerais une plainte.

Helena lui tapota l'épaule au moment où Eddie entendit la jeep de Buck se garer devant la maison. Il se redressa d'un bloc et courut jusqu'à la porte qu'il ouvrit à la volée avant de dégringoler les marches du porche et de rejoindre Buck, qui venait de sortir son lait de soja de la voiture.

– Eds, lâcha-t-il. Je suis vraiment désolé d'avoir paniqué pour rien, je...

Eddie n'attendit pas la fin de la phrase avant de se jeter sur ses lèvres, l'embrassant à pleine bouche, en le coinçant contre sa voiture. Il donna tout ce qu'il avait dans ce baiser pour que Buck comprenne et accepte enfin d'être aimé. Il se séparèrent à bout de souffle.

Eddie se dégagea et le fusilla du regard.

– Tu as rompu avec moi par SMS, le gronda-t-il.

– Je...

– Ne recommence jamais ça !

– Je t'appellerais la prochaine fois, tenta-t-il de plaisanter. Trop tôt hein ?

– Beaucoup trop tôt, Buck ! le prévint-il. Tu dois me promettre que tu ne rompras plus jamais avec moi. Plus jamais !

– Plus jamais, promit-il enfin.

Eddie passa ses bras autour de son cou, pour presser son corps contre le sien.

Il déposa délicatement ses lèvres sur les siennes pour un baiser plus doux. Puis, ils se séparèrent et ils remontèrent l'allée ensemble, Eddie laissant du temps à Buck pour se calmer.

Il semblait si nerveux d'un coup.

Il glissa sa main dans la sienne et entremêla ses doigts aux siens. Buck lui répondit par un timide sourire crispé.

– Tout va bien se passer, souffla Eddie. Ma mère t'adore déjà et elle a clairement fait comprendre à Ana qu'à côté de toi, elle ne valait pas un clou.

– Elle a fait ça ? s'étonna-t-il.

– Abuela et ma mère parlent beaucoup. Je crois que l'amour qu'Abuela à pour toi a déteint sur elle et je pense qu'elle lui a aussi dit ce qu'elle t'avait dit ce soir-là.

– Oh !

– Ouais et crois-moi Buck, aussi sûr que tu es le nieto préféré d'Abuela, tu deviendras à coup sûr le hijo préféré de ma mère.

– Eds, je...

– Chut, l'interrompit-il en posant son index sur ses lèvres. Quand cela arrivera, parce que ça arrivera, je serai le plus heureux des hommes. Viens, maintenant.

– Eds ?

– Oui, Carino ?

– Je n'ai jamais voulu... tu sais ? Rompre.

– Tu veux vraiment revenir sur ce sujet ? s'étonna Eddie en se stoppant.

– Non mais je... Non laisse tomber, soupira Buck.

– Hey Buck, c'est moi, lâcha-t-il en caressant sa joue du dos de la main. Je suis ton partenaire quoi qu'il arrive alors dis-moi.

– Je veux juste que tu sois heureux.

– Moi aussi, je veux que tu sois heureux. Et tu vas devoir entrer une bonne fois pour toutes dans ta jolie tête, que pour être heureux j'ai besoin que tu le sois aussi.

– Oh merde Eds, souffla-t-il en posant sa tête sur son épaule. Ne dis pas des conneries romantiques comme ça, tu vas me faire pleurer.

Eddie se moqua et l'embrassa sur le front.

– Ça me donnera une bonne raison de te consoler. Est-ce que tu es prêt ?

– Oui.

– Bien parce que je crois qu'on les a assez fait attendre.

9-1-1 - L'homme parfaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant