Le premier jour du reste de leur vie

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Buck était nerveux.

Sa vie était sur le point de changer. Leur vie était sur le point de changer et c'était terrifiant. Eddie prit sa main dans la sienne pour le calmer. Il était tellement nerveux qu'il devait le sentir de sa place, dans la chaise à côté. Tout comme il l'avait fait le jour du procès, le mois dernier, quand Ana l'avait de nouveau menacé.

Buck avait plutôt mal vécu cette journée.

Il n'avait pas peur pour sa vie mais pour celle d'Eddie. Ana voulait le tuer et il savait qu'Eddie le protègerait toujours. Il ne voulait pas le perdre et encore moins à cause de lui. Il savait qu'il ne s'en remettrait jamais.

Mais tout ça, c'était derrière eux maintenant.

Ana Flores avait été internée et devait se faire soigner. Elle allait être enfermée pour un minimum de dix années. Si elle était déclarée de nouveau saine d'esprit, elle finirait sa peine en prison et c'était un soulagement mais Buck savait qu'Eddie n'excluait pas de la tuer si jamais elle recroisait sa route un jour.

Il avait dix années pour le faire changer d'avis.

Aujourd'hui était le premier jour du reste de leur vie et Buck comptait profiter de chaque seconde. Enfin, s'il survivait à cette journée. Il devrait être heureux parce que leur rêve se réalisait enfin mais il ne ressentait que de la nervosité.

Comment Eddie pouvait-il être si calme ?

– Je ne sais pas si je vais y arriver, souffla-t-il la voix tremblante.

– Quoi ? Cariño, bien sûr que tu vas y arriver.

– Mais si elle ne m'aime pas ?

– Elle t'aime déjà, le rassura-t-il. Buck, on vient la voir deux fois par semaines depuis un mois. Elle t'adore.

– Quatre, admit-il penaud. Je viens quatre fois par semaine. Je suis désolé de te l'avoir caché mais la savoir ici toute seule, ça me rendait malade.

Eddie lui fit un sourire vraiment adorable mais Buck ne voyait pas la colère qu'il s'attendait à voir. Il lui avait caché ce fait important alors qu'il avait promis de tout lui dire.

– Dios, tu es si parfait pour nos enfants, lâcha-t-il en l'embrassant. Tu sais, si tu avais partagé tes craintes avec moi, je t'aurais accompagné ici tous les jours.

– Tu ne m'en veux pas, alors ?

– Bien sûr que non. Je ne t'en voudrai jamais d'être un bon père.

Buck le laissa l'attirer contre lui pour un câlin.

Eddie l'apaisait en toute circonstances. Au début de leur relation, Buck faisait tout pour lui plaire, et il avait caché au fond de lui ce qui pourrait le faire fuir, tous ses défauts.

Mais petit à petit, Eddie l'avait fait sortir de sa coquille, il lui avait donné confiance en lui. Et Buck s'était aperçu que tout ce qu'il considérait comme des défauts étaient en fait une partie importante de lui-même.

Et puis, Eddie l'aimait encore plus comme ça.

– Je t'aime, Eds.

– Moi aussi je t'aime, cariño. Et je te promets que tout se passera bien. Mathy t'aime tellement.

– Tu crois ?

– J'ai vu comment ses yeux s'illuminent quand tu apparais. Elle t'aime autant que Christopher quand vous vous êtes rencontré. Et tout comme lui, elle t'aimera de plus en plus fort, jour après jour.

Buck voulait fondre d'amour. Eddie était devenu ringard dans chaque phrase dégoulinante d'amour qu'il lui disait mais Buck adorait vraiment ça.

– Je ne sais pas ce que j'ai fait de bien dans ma vie pour mériter un homme comme toi.

– Bien plus de choses que tu ne le penses, le rassura-t-il avec un sourire.

Eddie déposa un baiser sur ses lèvres et Buck se détendit complètement.

Son mari avait raison. Mathy les aimait déjà. Ils venaient de l'adopter, bien sûr qu'elle les aimait. Ils lui donnaient un véritable foyer. A quatre ans à peine, cette petite en avait déjà trop vu pour son âge et Buck voulait qu'elle soit heureuse maintenant.

Ils avaient le pouvoir de la rendre heureuse.

– Buck, Eddie, cria soudain la petite voix de Mathilda en courant vers eux.

Eddie la récupéra et la posa sur les genoux de Buck, alors qu'ils la câlinaient tous les deux. Puis, Eddie les laissa tous les deux, alors qu'il réglait les derniers points administratifs. Buck s'imprégnait de l'odeur de sa toute nouvelle petite fille. Son cœur battait à tout rompre et menaçait de sortir de sa poitrine, tellement il était heureux.

– Buck ? souffla soudain Mathilda.

– Oui, ma puce ?

– C'est aujourd'hui que je vais dans ta maison, hein ?

– Oui Mathy, c'est aujourd'hui.

Elle posa son front sur le sien et ferma les yeux.

Buck pouvait sentir ses petits bras entourer son cou avec force, comme si elle ne voulait plus jamais le lâcher.

– Je suis contente que tu sois mon nouveau papa, murmura-t-elle comme un secret. Je suis contente que Eddie soit mon nouveau papa aussi. Et je suis contente d'avoir un grand frère.

– Nous sommes tous heureux de t'avoir dans notre famille, lâcha Buck en tentant de retenir ses larmes.

– Est-ce qu'on pourra avoir un chien ?

Le souffle de Buck se coupa.

Mathilda l'observait de ses petits yeux bleus, suppliant. Cette petite fille l'avait déjà enroulé autour de son petit doigt et elle en était parfaitement consciente.

Buck ouvrit la bouche mais Eddie le coupa en riant.

– Nous verrons, petite maligne. C'est une discussion que nous devons avoir entre adultes, puis en famille.

– D'accord, soupira-t-elle.

Elle s'accrocha à son cou et Eddie l'aida à se redresser pour qu'il ne perde pas l'équilibre avec leur fille dans les bras.

– Nous allons avoir les mains pleines avec elle, souffla-t-il. Dernière chance pour reculer, cariño.

Buck fronça les sourcils et resserra son étreinte sur sa fille. Eddie éclata de rire, avant de l'embrasser sur la tempe.

– Je plaisantais, le rassura-t-il.

– Ce n'était pas drôle, bouda-t-il.

Ils quittèrent l'établissement et Eddie prit le volant alors que Buck s'était installé derrière, aux côtés de leur fille. Il voyait Eddie les observer dans le rétroviseur à chaque feu rouge.

Ils étaient en train de rentrer à la maison avec leur second enfant et Buck se sentait tellement heureux.

Il ne savait pas encore quand, ni dans quelles circonstances cela finirait par arriver, mais il savait qu'à un moment donné, un autre enfant rejoindrait leur petite famille. Peut-être même plusieurs.

Il sourit à son mari qui lui rendit son sourire.

Il ne savait pas comment mais Eddie et lui étaient connectés depuis le premier jour. Ils étaient capables de prévoir leur faits et gestes sur les interventions mais ils se comprenaient également d'un regard dans tous les aspects de leur vie quotidienne et Buck n'aurait pas pu rêver meilleure relation.

Il savait donc qu'Eddie avait compris ce à quoi il pensait.

Buck savait qu'il lui laisserait autant de temps qu'il en aurait besoin mais il savait aussi que ça arriverait certainement plus vite qu'il ne le pensait.

Puis, il se reconcentra sur leur fille, qui bavassait dans son siège auto.

9-1-1 - L'homme parfaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant