Mise au point

892 71 78
                                    

Eddie retourna dans le salon et trouva Christopher contre son grand-père, commentant inlassablement chaque scène du film, qu'ils étaient en train de regarder.

Ramon lui jeta un regard et Eddie en eut assez.

Son père n'avait pas soufflé plus de deux mots depuis son arrivée et Eddie se sentait confus mais aussi en colère. Si son père ne voulait pas passer noël avec eux, il n'avait qu'à pas venir.

Quoi qu'il se passe avec lui, il allait cracher le morceau.

– Papa, je peux te parler deux minutes ?

Ramon lui jeta un regard, qui lui fit plisser les yeux, avant de soupirer et de se lever. Eddie le précéda jusqu'à la porte du jardin et Ramon sortit quand il lui fit signe de passer. Eddie prit le temps de refermer la porte, avant de se tourner vers son père, en croisant les bras sur sa poitrine.

– Je peux savoir ce qui se passe ?

– C'est toi qui as demandé à me parler ?

– Tu ne dis pas un mot depuis ton arrivée. Qu'est-ce que j'ai encore fait qui t'a déplu ? Est-ce qu'un jour tu m'accepteras comme je suis ?

Ramon tourna son regard choqué vers lui.

Eddie n'avait pas voulu être aussi frontal avec son père mais il était fatigué de ne jamais être assez bien pour lui. Ce que sa relation avec Buck lui avait appris, c'était qu'il était assez bien pour être aimé. Et il en avait assez de faire des efforts pour que son père l'aime, tout en sachant qu'il ne ferait jamais assez bien pour qu'il le considère.

– Mais qu'est-ce que tu racontes ?

– Quoi ? Tu vas le nier ?

– Je ne nie rien, je ne comprends pas ce que tu racontes.

– Vraiment ?

– Oui vraiment Eddie, s'énerva-t-il.

– Donc, le fait que je n'en fasse jamais assez ou assez bien pour toi depuis mon enfance, je l'ai inventé ?

– Je ne comprends pas ce que tu me reproches !

– N'inverse pas les rôles, c'est moi qui n'aie jamais compris.

– Il n'y a rien à comprendre Eddie. Je n'ai rien à te reprocher. Tu es mon fils et je t'assure que je t'aime, tel que tu es et que tu n'as rien à me prouver.

– Alors quoi ? explosa-t-il.

Ramon fuyait son regard.

Eddie n'arrivait pas à comprendre son comportement. Puis, la lumière se fit soudain dans son esprit et il sentit la rage l'étreindre violemment.

– C'est parce que je partage ma vie avec Buck, c'est ça ? C'est parce que c'est un homme.

Ramon garda le silence.

– Je savais que tu étais conservateur mais j'ignorais que tu étais homophobe.

– Je ne le suis pas. Je pense que chacun fait ce qu'il veut mais..., hésita-t-il.

– Mais tu ne veux pas qu'on sache que ton fils se penche.

– Edmundo ! le gronda-t-il.

– Je me fiche de ce que tu penses de moi, je suis assez grand pour faire ce qui me chante et si ça inclus de me faire baiser, alors tant pis pour toi si tu ne l'acceptes pas mais je ne vais pas m'en priver.

– Je refuse d'avoir cette conversation avec toi.

– Je ne compte pas me justifier sur ma vie sexuelle devant toi et tu peux me mépriser si ça te chante mais je t'interdis de t'en prendre à Buck. Est-ce que je me fais bien comprendre ?

9-1-1 - L'homme parfaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant