PLUS JAMAIS NULLE

DIX

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Les événements s'enchaînèrent à une vitesse folle, dépassant toutes les attentes de Lydy. Son cœur se brisa en mille morceaux alors que tout semblait partir en vrille. En un claquement de doigts, elle se retrouva entravée, les menottes lui enserrant les poignets avec une ferme détermination.

- Nous partons.
entendit-elle encore Ivan prononcer d'un ton sec.

- À une autre journée, maman
se détacha-t-il aussitôt de sa mère, se dirigeant vers sa voiture.

- Qu...quoi ? Mais lâchez-moi ! Pourquoi me ligotez-vous ? s'écria-t-elle dans une panique grandissante, son cœur tambourinant dans sa poitrine.

- Lâchez-moi, je vous dis ! Laissez-moi partir !! hurla-t-elle, désespérée de se libérer.

Elle était contrainte de rentrer chez elle, elle refusait de se laisser emmener. Ils avaient découvert son secret et il se pouvait qu'ils la punissent.

Deux individus la maintenaient fermement, la traitant comme un vulgaire objet, l'empêchant de bouger autre chose que sa mâchoire.

Sans aucune délicatesse, ils la jetèrent à l'intérieur de la voiture, tandis qu'un homme s'installait à côté d'elle.

- S'il vous plaît, laissez-moi partir... s'il vous plaît...
Son visage était rouge et déformé par la peur. Son cœur était oppressé, elle sentait la mort, elle avait peur de mourir.

Elle continua de se débattre, en vain, ressentant au contraire qu'elle ne faisait qu'aggraver leur colère, ces individus pourraient la réduire au silence dans la voiture.
Mais qui étaient-ils, après tout?

La voiture s'immobilisa une deuxième fois et on la fit sortir. C'est alors qu'elle réalisa qu'ils se trouvaient dans une autre cour, différente de celle de la villa. Ils se tenaient face à une immense entrepôt, semblant abandonné depuis des lustres. Elle fut prise d'une terreur glaciale cette fois-ci. Son destin était scellé.
Cruz descendit d'une voiture avec empressement et s'approcha d'eux, agrippant son bras.

- Laisse-moi m'en charger.

Déclara-t-il avant que l'autre homme ne la relâche. Il se mit en marche et la traîna.

- Cruz... s'il te plaît, écoute-moi, je suis désolée...

Elle commença à pleurer, mais il était froid, méconnaissable, sans la moindre étincelle de chaleur dans ses yeux. Tout à coup, elle lui déplaisait. C'était pire que lorsqu'ils étaient dans la villa.

-... Cruz... s'il te plaît...

Ses larmes la submergeaient complètement.

À l'intérieur du vieux entrepôt, il la poussa sans ménagement sur une chaise, puis se planta devant elle. Il la fixa droit dans les yeux.

- Qui es-tu ?

Grinça-t-il.

-... Je suis... la fiancée d'Ivan Cruz...

Cruz éclata soudainement de rire, un rire qui résonnait dans la pièce comme une explosion de joie. Mais qu'est-ce qui le faisait tant rire ? Qu'est-ce qui pouvait bien être si drôle ?

- Sa fiancée, vraiment ? Et puis quoi encore ? Sa femme venue de loin aussi ?... Arrêtez de nous faire perdre du temps, dit-il d'un ton sérieux, mettant fin à son hilarité.

- La cousine de Wedner a été retrouvée morte hier, continua-t-il en se penchant légèrement, elle a été violée et poignardée, et vous, vous prétendez être sa fiancée. Qui êtes-vous réellement et pourquoi êtes-vous ici ? C'est ce que je vous demande !

Lydy resta sans voix. Elle se rendit compte que c'était peut-être son dernier jour sur terre. Comment ? Cette pauvre femme avait été tuée ? Allait-elle subir le même sort entre les mains de ces hommes ?

Cruz prit une chaise et s'assit en face d'elle. Des larmes amères commencèrent à couler sur son visage.

- Je pourrais parier que vous avez obtenu ce que vous vouliez, bien que mon patron en doute, vu que nous avons été trompés en vous prenant pour une autre personne. Et là-dessus, sacré coup ! Je vous félicite. Mais vous ne quitterez pas cet endroit en vie, à moins que vous ne nous disiez tout. Qui vous a envoyée et pourquoi ?

Dans quoi s'était-elle embarquée ? Elle se sentait ridicule, piégée, mais elle n'avait rien d'autre à dire. Elle ne comprenait rien du tout. Elle savait juste qu'elle allait mourir. Pourquoi insistait-il à la questionner d'ailleurs ?

- Pour qui travaillez-vous?

Pour qui? N'était-ce pas pour elle-même?

-... Je ne travaille pour personne, Cruz... J'ai menti...
Dit-elle, sa voix devenant de plus en plus faible.

- À propos de quoi?

- ....je ne suis pas la compagne d'Ivan, c'était elle... celle qu'on a tuée...

- Et de quoi parlez-vous même? Il n'y a jamais eu d'histoire de compagne.

Lydy ne pouvait pas croire ses oreilles, comment avait-elle pu se retrouver dans cette situation?

- ...Écoutez Cruz... là elle jouait de sa dernière carte. ...je suis désolée mais j'ai tout mal compris. ....je pensais qu'Ivan voulait une fausse compagne pour tromper je ne sais qui, et c'est pour ça que je suis allée voir cet homme et que j'ai pris la place de cette femme. ...c'est un malentendu, et je ne le referai plus.

Elle baissa les yeux, épuisée.

- Handres cherche juste des partenaires d'un soir pour Ivan. Lui répondit Cruz. parce qu'Ivan est important et ne peut fréquenter n'importe qui pour coucher. Mais ne t'inquiète pas, ça ne se fera plus puisque Handres n'est plus de ce monde.

Elle se mordit les lèvres et regretta. Elle regretta tout. Jamais elle n'aurait dû quitter son travail.
Jamais il n'y avait eu d'histoire de fiançailles.
...je suis vraiment désolée, Cruz...

Cruz s'inclina et elle pria pour qu'il comprenne enfin, mais alors qu'elle commençait à espérer, il lui saisit fermement les cheveux, et la regarda avec dédain.

- Et tu penses que je vais gober ça ?

- Lâche-moi, tu me fais mal !

- Ce n'est que le commencement pourtant.
Dit-il en s'exécutant.

- Mais je te jure Cruz...

- C'est ce que ton patron t'a demandé de dire ? De nous raconter des histoires ? Tu vas faire son travail ici en attendant., Puisque tu t'obstines à lui rester fidèle. Sois-le jusqu'à ta mort atroce.
Lâcha-t-il en partant.

- Cruz !....
Hurla-t-elle jusqu'à en avoir la gorge sèche. Mais un autre homme arriva et l'attacha rapidement à sa chaise, puis lui colla un morceau de ruban adhésif sur la bouche.

La grande porte de l'entrepôt se referma sombre et sinistre, la laissant seule dans cette atmosphère lugubre.
Seule face à sa douleur.