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Au chômage.
Elle était désormais privée d'emploi. Incroyable, mais douloureusement vrai. Elle avait révélé la vérité à Lady Balge. Même si les choses ne s'étaient pas exactement déroulées ainsi, elle lui avait fait comprendre que son comportement était inacceptable.Elle ne serait plus là pour illuminer les visages des personnes âgées, qu'elles soient édentées ou affublées de prothèses dentaires lugubres. Ils ne verraient plus jamais son doux visage souriant, leur murmurant dans la langue de l'innocence pure de revenir au plus vite. La clientèle de Lady Balge allait inévitablement s'amenuiser.
Et maintenant, assise dans ce restaurant haut de gamme, se demandant encore comment elle avait atterri ici, elle fixait le vide devant elle sans vraiment le voir.
Les gens entraient et sortaient sans paraître remarquer sa présence. Tous étaient élégants, parfois en costume ou en tailleur. D'autres arboraient des tenues légères, mais toujours avec une touche de luxe jusqu'au bout des ongles. Certains étaient accompagnés, d'autres seuls. Certains commandaient plusieurs plats, d'autres se contentaient d'un verre ou d'une tasse de café.
Elle, elle se tenait là, immobile, presque sans respirer. Elle ignorait comment elle avait atterri là, comment ses pieds l'avaient menée jusqu'à cet endroit. Était-ce le prix à payer pour avoir remis en place une Lady Balge toujours fumante? Quelle sorte de châtiment était-ce là? En plus de tout cela, elle était maintenant sans emploi.
À ce moment-là, une jeune femme de son âge passa près d'elle. Son parfum enivra Lydy. Elle marchait avec simplicité, sans trop de déhanché, mais avec assurance et fermeté. Tout cela lui conférait un charisme digne des plus hauts talons aiguilles et des vêtements simples qu'elle portait. Elle ressemblait à un mannequin.
Lydy baissa rapidement la tête vers sa propre chemise et eut envie de disparaître. Comment avait-elle osé s'aventurer ici?
Elle repéra une porte dans un coin de la pièce et en déduisit que c'était le chemin vers les toilettes. Elle se leva donc immédiatement et partit rapidement. Heureusement, c'était bien le cas.
Elle emprunta un couloir et trouva les toilettes. Elle entra dans celles réservées aux femmes et soupira. Face au miroir, elle réalisa qu'elle n'était pas si mal après tout, on aurait pu la prendre pour une secrétaire un peu désordonnée.
Elle se contemplait une fois de plus lorsque la rébellion la frappa à nouveau, tel une deuxième vague déferlante. Elle déboutonna deux boutons de sa chemise, retroussa ses manches avec détermination. Puis, par un heureux hasard, elle mit la main sur une trousse de beauté oubliée.
Elle se mit immédiatement à remettre de l'ordre dans sa chevelure, passant un peigne dans ses mèches rebelles. Ensuite, elle appliqua un rouge à lèvres provocant, qui lui donnait une allure incroyablement belle, la transformant complètement et lui conférant un charme irrésistible. Elle se permit de vaporiser un parfum de grande marque, à la fois envoûtant et séducteur, puis, sans réfléchir, elle enfila une paire de lunettes noires imposantes.
Personne ne la reconnut lorsqu'elle entreprit de quitter les lieux.
C'est à ce moment-là que tout bascula.
Elle perçut les paroles d'un homme, à proximité, qui captivèrent son attention.
Au téléphone, il déclarait...
- Monsieur, vous pouvez me faire confiance, je vous garantie un service impeccable de ma part.
-...
- Bien sûr, je comprends parfaitement que vous ayez besoin de trouver une nouvelle fiancée, l'autre vous a déçu. Cependant, mademoiselle Wedner m'a assuré qu'elle m'enverrait une remplaçante qui, selon elle, est parfaite. Je vais la rencontrer, elle devrait arriver d'une minute à l'autre.
- ........
- Évidemment, je ne choisirai pas n'importe qui cette fois-ci. Mademoiselle Wedner m'a affirmé que cette jeune femme est une spécialiste dans ce domaine.
Lydy pensa immédiatement à la femme qu'elle avait aperçue, serait-il possible que ce soit elle ?
Mais une idée lumineuse lui traversa l'esprit, car soudainement elle se sentit prête à tout pour échapper à cette vie misérable qu'elle menait.
Certes, elle était timide de nature, mais parfois elle révélait une force de caractère insoupçonnée, comme en cet instant. Parfois, sa détermination, galvanisée par certains événements, faisait éclore des ailes chez la timide qu'elle était.Elle attendit patiemment que l'homme termine sa conversation puis, sans hésiter, elle se fit connaître.
- Bonjour ! Je pense que vous parliez de moi, je suis la cousine de mademoiselle Wedner.
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PLUS JAMAIS NULLE
RomanceQuand les tourments de l'existence nous poussent à plonger dans des abîmes de folie, quand des âmes timides révèlent un caractère explosif, quand la quête de richesse nous attire dans des gouffres béants, voici l'histoire captivante de Lydy et d'Iva...