Toi, et seulement toi

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Noémie

Finalement ce soir j'avais envie d'être seule. Ça fait 10 jours que je dors chez quelqu'un ou que quelqu'un dort avec moi à l'hôpital. Mais j'ai besoin d'être seule pour remettre de l'ordre dans ma tête. Je galère à monter mes escaliers, en plus j'ai un énorme sac à me trimballer. Heureusement pour moi le fils de ma voisine sort de chez-lui et me propose de l'aide, que j'accepte volontiers. Il doit se rendre à son entraînement de foot d'après sa tenue et les crampons qui dépassent de son sac. Il m'aide à monter et porte mon sac. Grâce à lui en 3 minutes je suis chez-moi. Je m'affale directement sur mon canapé. Je sens mon corps être happé dans par le sommeil. Je n'essaye même pas de lutter. J'enlève simplement mon jean et mon pull pour être plus à l'aise et je vais dans ma chambre, les yeux déjà à moitié fermés.

Je me réveille je ne sais combien de temps après m'être endormie. C'est les vibrations de mon téléphone qui ont eu raison de moi. Avant de voir qui m'écrit je vais prendre une douche. J'en sors rapidement en entendant les nombreuses vibrations émises par mon téléphone. C'est donc une serviette autour du corps et les cheveux trempés que je réponds à l'appel vidéo de Ben.

-Je te dérange ?

-A peine, j'ai dit ça en souriant juste pour le taquiner.

-Quand je t'avais dit que le bleu t'allais bien, je pensais pas à ça...

Il doit parler de mon bleu, violacé, qui a élu domicile sur ma pommette et qui ne semble pas vouloir partir. Ben a toujours trouvé que le bleu était la couleur qui me mettait le plus en valeur, quand on avait 16 il m'avait dit qu'il serait capable de jouer dans un club avec du bleu sur le maillot juste pour être sûr que je sois la plus belle dans les tribunes.

-Dans 10 jours y'a plus rien, dis-je simplement en chassant de mon esprit ces souvenirs.

Je vois ses yeux scruter chaque millimètre de son écran, il sourit de toutes ses dents, ce qui me fait sourire à mon tour.

-Quoi ?

-Tu m'as manquée

-Toi aussi Ben tu m'as manqué.

Je me décale de mon téléphone pour que la caméra ne soit plus braquée sur moi et j'enfile un t-shirt propre ainsi qu'un short. Je réapparaît une minute plus tard, Ben n'a pas bougé. Je commence à mes démêler les cheveux quand je l'interroge à nouveau.

-Pourquoi tu m'appelles ?

-Je sais pas trop enfaîte.

Son aveu me fait sourire de plus belle.

-T'es chez-toi ?

-Ouais. C'est le bordel juge pas !

Je viens seulement de me rendre compte que l'étagère derrière moi est en bordel, un peu comme le reste de mon appart.

-Je m'attendais à mieux venant de la reine des maniaques

Je lève les yeux au ciel à sa remarque. Quand il était à Lille j'avais eu l'occasion de me rendre 2 ou 3 fois dans sa chambre au centre de formation, et disons que j'avais émis plusieurs remarque sur le manque de rangement présent chez Ben. Il avait râlé comme quoi j'étais pire que sa mère, ce qui ne m'avait même pas vexé puisque c'était totalement vrai.

-Tu devais pas dormir chez une pote ?

-Si mais j'avais envie d'être seule un peu.

-Tu veux que je te laisse ?

-Non c'est pas du tout ce que je voulais dire ! Au contraire même.