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Noémie

Ce matin Nathalie a préparé une énorme petit déjeuner, mais quand je dis énorme c'est vraiment énorme. Je pourrais facilement me comparer à Blair Waldorf avec ce repas. Malgré la multitude de choix je prends simplement un fromage blanc avec quelques fruits ansi qu'un café. Aujourd'hui on va chez-moi avec Ben, on s'est mis d'accord hier, comme ça c'était fait et ça ne me bouffe pas le moral toute la semaine.

Je ne suis pas d'humeur bavarde ce matin, j'appréhende énormément mon retour dans ma maison d'enfance, je crois que tout le monde le remarque. Nathalie n'arrête pas de m'envoyer des sourires pour me rassurer et Ben n'a pas lâché ma cuisse de tout le petit déjeuner. Frédéric est allé faire quelques courses mais quand il est revenu il a serré fermement mon épaule comme pour me donner de la force avant de me faire un clin d'œil qui m'a fait sourire. Je suis tellement reconnaissante de les avoir à mes côtés. Je finis rapidement mon repas et je vais prendre un douche. Ben arrive quand je commence à m'habiller. Ses mains entament un massage de mes épaules qui me fait un bien fou, je ne pensais pas être aussi tendue.

-Ça va aller, je te lâche pas, murmure Ben pendant que mes muscles se dénouent sous ses doigts.

Je laisse reposer ma tête sur son épaule avant d'embrasser sa mâchoire.

-Plus vite c'est fait mieux se sera.

-Je m'habille et on part alors, il a dit ça en me lâchant les épaule et en attrapant un t-shirt.

A peine 5 minutes plus tard nous sommes en voiture pour rejoindre la maison de mon enfance. Dans ma main je serres les clefs avec appréhension. Ben se gare sur le trottoir à côté du portail. Il sort de la voiture et m'attend à côté du portillon. Je prends une grande inspiration et je le rejoins. Il abaisse la poignée et nous traversons le jardin à l'avant de la maison pour arriver devant la porte d'entrée.

Avec un peu de mal j'arrive à déverrouiller la porte pour nous faire entrer. Il fait noir à l'intérieur, les volets sont fermés. Ben les ouvre directement pour laisser entrer la lumière mais aussi pour aérer, ça sent légèrement le renfermé malgré le fait que Nathalie vienne régulièrement. D'ailleurs ça se voit qu'elle vient de temps en temps, c'est pas si poussiéreux que ça.

Je m'avance un peu plus pour arriver dans le salon où se trouve Ben. Rien n'a changé. Le canapé est dans le même état avec les mêmes coussins et plaids dessus. La télé est toujours là elle aussi. Les cadres sont positionnés aux même endroits. Seule l'horloge s'est arrêtée peu avant 6h45.

-Je vais ouvrir en haut, tu viens ?

-J'arrive, chuchotais-je sous le coup de l'émotion.

Avant de gravir les escaliers il dépose un baiser sur ma tempe. Je monte à mon tour, et le rejoins dans la chambre qui devait être celle d'Ethan.

-Tu te rends compte qu'il a dormi ici à peine 1 mois...

Il ne répond, de toute façon y'a rien de plus à dire. Je passe mes doigts le long du berceau qui avant d'être celui d'Ethan était le mien ainsi que celui de Salomé. Je me dirige ensuite vers la chambre de Salomé qui est devenue la mienne après l'accident, et ma chambre que j'avais laissé à mes grands-parents avant de rejoindre ma tante à Paris.. Je reste bloquée devant le pas de la porte de la chambre de mes parents. C'est la seule pièce où Ben a laissé les volets fermés.

Après de longues secondes de latence je force mes pieds à avancer. Le peu de lumière m'empêche de voir ce qu'il se trouve exactement dans la pièce, mais je devine sans aucun mal le grand lit qui se trouve au milieu, les placards avec leurs façades en miroir reflétant ma silhouette, mais aussi le fauteuil avec les chemises de mon père posées dessus. J'ouvre la fenêtre et les volets pour que le jour éclaire ces souvenirs douloureux. J'ai passé tant de matinées dans cette pièce à jouer avec mes parents dans leur lit, où à me cacher quand fallait que j'aille à l'école. A chaque fois que je faisais un cauchemar j'avais le droit de dormir dans leur lit avec eux, j'avoue parfois je faisais semblant juste pour être avec mes parents. Je sens mes larmes dévaler mes joues et venir s'écraser lourdement sur le parquet. Sans savoir pourquoi j'enfile une des chemises de mon père par dessus mon débardeur, le tissu est imprégné de son parfum, ce qui fait redoubler la cadence de mes sanglots.

J'entends des pas dans le couloir, puis Ben se poste à mes côtés en passant sa main dans mon dos pour me tirer à lui.

-Je suis là

Je me tourne pour plonger mon visage dans le creux de son cou. Ses bras se referment dans mon dos. J'ai l'impression qu'il aspire une grande partie de ma peine.

-Tu veux qu'on rentre ?

-Je sais pas trop.

-Tu voulais faire quoi à la base ?

-Trier quelques trucs mais je me vois pas le faire sans Salomé et Ethan, imagine je jette ou je donne un truc qu'ils veulent.

- Hé calme toi, t'es pas obligée de trier maintenant, tu pourras le faire un jour où ils viendront avec toi.

-Je penses que c'est ce qu'on va faire.

-Tu sais ce que j'ai vu dans ta chambre ?

-Non quoi ?

-Les maillots que je t'avais passé. Bien pliés dans ton placard.

C'est vrai que les ai laissé ici quand je suis partie plutôt précipitamment à Paris. J'avais pas envie d'avoir face à moi tous les jours, la plus grosse erreur de ma vie et mon plus grand regret.

-Ouais j'avais pas la foi de les amener avec moi.

-Tu veux qu'on rentre ?

-Oui je veux bien.

-Tu veux m'attendre dans la voiture pendant que je ferme ?

-C'est possible ?

-Mais biensur que c'est possible, si je te le propose.

Il m'embrasse avant que je ne me dirige vers la voiture. De là où je suis je le vois refermer chaque volet et chaque fenêtre. Il me rejoint seulement quelques minutes plus tard.

Alors que je pensais qu'il allait nous ramener chez ses parents il m'amène vers une sorte de parc pour qu'on fasse un tour, c'est seulement une heure plus tard qu'on rentre pour manger.

Ses parents ne nous posent aucune question sur notre matinée et je les en remercient. J'ai besoin de penser à autre chose. 

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Après plusieurs jours sans réseaux voici le chapitre 19

Retour de Noémie chez ses parents...
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