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Noémie

-On trinque ? Me demande Ben une fois le serveur reparti.

-Bien sûr. A quoi ?

-A nos retrouvailles ? Propose Ben

-A nos retrouvailles. Répétais-je un sourire aux lèvres

On fait tinter nous verres ensemble avant que Ben n'attaque un sujet que j'évite au maximum.

-T'en a parlé avec tes potes de ton envie d'arrêter la danse ?

-Pas encore.

-Pourquoi ?

-J'ai peur.

-Je comprends pas.

-Je sais pas Ben mais c'est comme si on était une famille, au fil des ans on recrute d'autres personnes, mais on passe tout notre temps ensemble. On se voit au moins 300 jours pas an. On connaît nos vies presque par cœur. Et là leur dire que je veux arrêter c'est comme si je les trahissaient.

-No' c'est ta santé qui en dépend. Ils vont comprendre. Et puis de toute façon c'est pas comme si t'allais les abandonner.

-Je sais... mais c'est plus facile à dire qu'à faire.

-J'ai jamais dit le contraire.

-Et toi ?

-Quoi moi ? Il semble réellement surpris que la conversation dévie sur lui.

-Tu vas changer de club cet été ?

-C'est parti pour ouais.

-Tu sais où ?

-Y'a plusieurs clubs qui seraient intéressé, en Espagne, en Angleterre et ici aussi.

-Eh bah t'es très demandé.

-Ouais.

-Ça t'emballe pas tant on dirait...

-C'est pas ça, c'est juste que la saison qu'on fait elle est à chier, et que pour beaucoup je vais être pris par un club juste pour mon but à la coupe du monde.

-Et tu leur prouvera qu'ils ont tort.

-Tu parles comme ton père.

-J'ai appris des meilleurs.

On passe le repas comme à notre habitude. On parle de tout et de rien, je suis même surprise qu'on ait encore quelque chose à se dire. Pour le dessert on décide de se partager une part de tiramisu. Quand Ben finit le dernier bout de notre dessert, il décide de poser LA question.

-De quoi t'as peur ?

-Comment ça ?

-T'es sur la réserve depuis que t'es arrivée. C'est quoi le problème ?

Je fuis son regard parce que je suis mal à l'aise. Je lui ai fait ressentir le fait que quelque chose me tracasse. Ben a toujours su quand je doutais et quand quelque chose me tracassait.

-Vient là...

Il a ouvert ses bras et a reculé sa chaise de la table. Je n'hésite pas une seule seconde avant d'aller m'asseoir sur ses cuisses.

-Comment on va faire ? Toi ici, moi à Paris. Et puis si tu pars dans un autre pays ? J'ai Ethan aussi, j'ai le studio... je parle si vite que je ne sais pas si il arrive à capter le moindre de mes mots

Toi, et seulement toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant