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(TW : violence conjugale, abus conjuguaux mais pas avec le protagoniste masculin)

Si vous êtes victimes ou même témoins de femmes violentées, n'hésitez pas à contacter "Violences Femmes Infos" au 3919 qui est un appel gratuit, que ce soit en métropole ou dans les DOM, disponible 7j/7 et 24h/24.  


AVA

Être furieuse est un euphémisme. Je suis bouillonnante de rage. La nuit que j'ai passée à ruminer a été horrible. Je suis à la limite de mes limites. Il est tôt dans la matinée, et je dois aller entamer mon service à l'hôpital. Mais je n'arrête pas de grommeler dans ma barbe. Quelle stupide idiote j'ai été en pensant débarquer là-bas, lui exiger d'arrêter son manège et me casser comme si j'étais dans un supermarché.

L'horloge fait son bruit habituel et répétitif dans mon petit appartement, mettant mes nerfs encore plus au bord de l'explosion. J'essaie de me calmer mais ma colère est palpable. Je termine de me préparer en coiffant mes cheveux avec de la hargne. Ce mec va avoir ma mort.

Au même moment, mon téléphone bourdonne. Je pratique quelques respirations avant de répondre à mon interlocuteur. Calmement, je pose ma brosse sur ma commode et m'empare de mon téléphone. Je ne prends même pas le temps de voir qui est mon interlocuteur que je décroche pour prendre l'appel. Parce qu'en réalité, je pense savoir qui m'appelle à une heure si matinale...

– Quoi ? craché-je amèrement.

– Oulah, bonjour d'abord, je vais très bien, merci de ta sollicitude, siffle mon frère.

Je lève les yeux au ciel, exaspérée par Alex. Je ne suis pas très charmante ce matin, c'est le cas de le dire. Mais il ne peut guère me reprocher alors que c'est lui qui m'a donné son adresse, ladite adresse que j'ai demandée, mais bon ce n'est qu'un détail.

– Tu es bien rentrée ? Tu as passé une bonne nuit ?

– Si je te réponds, c'est que je suis en vie. Pour l'autre question, est-ce que tu tiens tant que ça à ton meilleur pote ?

– C'est ma source de revenus, pumpkin, pouffe Alex.

– OK, donc il n'est pas si important que ça... soufflé-je, feignant d'être soulagée.

Je peux me plaindre d'être énervée autant que je veux, son rire résonne très profondément en moi et m'allège le poids de cette colère. Je souffle lourdement tandis que mon frère canalise son rire pour me dédier toute son attention.

– Tu viens toujours ce soir à l'appart ? me questionne-t-il un peu plus doucement.

Avec Alex, on a pour point d'honneur de se retrouver chez l'un ou chez l'autre au moins une fois par semaine voire toutes les deux semaines s'il s'avère que nous soyons trop surchargés dans nos emplois du temps. Pendant ce court temps ensemble, on en profite pour prendre une soirée apéro et parfois si je ne travaille pas le lendemain matin, je reste regarder un film ou une série avec lui.

Ce n'est certainement pas ce maudit Luca Russo qui revient comme une petite fleur dix ans plus tard qui va m'empêcher de passer une soirée en compagnie de mon grand frère. Certainement pas.

– Bien sûr que oui, je réponds dans un petit rire las.

– Donc je peux commander nos pizzas habituelles ?

– Oui, Alex.

– OK, génial ! Tu es sûre que ça va aller ? insiste Alex. Tu sais qu'il s'inquiète.

LIÉS PAR LE PASSÉ {Liés : t2}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant