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AVA

    Il y a dix ans, Luca m'a brisé le cœur sans un regard en arrière, sans une once de remords. Et j'ai fait avec. Ça m'a pris du temps mais j'ai vécu avec cette sensation d'être qu'une moitié de soi-même. Puis le décès de ma mère m'a rappelé que cela ne sert à rien d'attendre pour les autres et qu'il faut continuer à regarder devant soi.

    Au début, je me suis demandée si j'avais fait quelque chose pour qu'il me lâche du jour au lendemain et qu'il continue de parler seulement à mon frère. Mais en réalité, j'en suis venue à la conclusion que c'est juste un enfoiré. Puis bien plus tard, j'ai appris qui il est devenu. Un homme influent. Un criminel caché.

    Vaughn et moi quittons le café et il me raccompagne jusqu'à chez moi en toute sécurité. Il m'assure qu'il reste dans les parages encore un bon moment et qu'il m'avertirait quand il devra repartir pour l'Espagne. Avant de refermer ma porte d'entrée, je m'avance vers lui et dépose un petit baiser sur sa joue. Je m'écarte un peu tandis qu'il sort de sa paralysie suite à mon baiser.

– Tu ne tiens donc pas à ma vie, pajarita, pouffe Vaughn.

– Il n'y a personne, fais-je remarquer.

– C'est ce que tu crois. Moi, je crois qu'il a des yeux partout.

– Alors, qu'il regarde !

    Un fin sourire s'élabore sur son visage. Il secoue rapidement la tête avant de quitter mon palier, les mains dans les poches. Je referme la porte et cette fois-ci, je veille à bien la fermer à clé avant de me prendre une engueulade par Noah.

    Un rictus béat trace son chemin sur mes lèvres lorsque j'appuie ma tête contre ma porte d'entrée. Je suis si contente d'avoir revu Vaughn. Mon téléphone vibre dans ma poche et je lis le message que je viens de recevoir de la part de Mia. Elle me conte sa deuxième journée au boulot et s'assure que je vais bien. Je la rassure rapidement, promettant qu'on se voit en fin de semaine comme d'habitude.

    Je m'avance dans mon appartement, je viens m'assurer que Silver a bien encore ses croquettes. Mais je constate rapidement qu'elle cherche à vouloir se promener. Je vais régulièrement la promener dans un parc à proximité ; chez mon père, elle a l'habitude d'être à l'extérieur à surveiller le potager de son grand-père.

    Au passage, je retourne sur mon téléphone, cherchant le contact de mon frère. Je clique dessus et décide de lui envoyer un message pour m'assurer que je ne le dérange pas.

De Ava Peters :
Est-ce que je te dérange ?

    Aussitôt, un appel apparaît sur mon écran et je souris face à tant de spontanéité chez mon grand frère. Que l'on ne soit plus dans la même maison, que l'on ait pris des chemins différents, il est toujours là, présent. Je vais régulièrement manger chez lui ou bien c'est lui qui vient chez moi une fois toutes les deux semaines. On se retrouve également chez papa.

– Non, tu ne me déranges pas, pumpkin (citrouille), répond-t-il lorsque je décroche.

– Comment tu vas ? Ça se passe bien au boulot ? m'enquiers-je.

– Je vais bien et tout roule au bureau. Et toi ?

    Petite précision importante est qu'il n'est pas au courant que j'ai été impliquée dans l'attaque d'un restaurant la veille. Il ferait une attaque. Je prends un certain temps à chercher une réponse, à puiser dans des mots, ce qui le fait tilter immédiatement.

– Ava.

– J'ai besoin de son adresse, dis-je directement.

– Oh... Oh ! Tu veux dire son adresse mail ?

LIÉS PAR LE PASSÉ {Liés : t2}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant