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LUCA


   Mes oreilles bourdonnent affreusement tandis que le monde continue de tourner autour de moi, autour de nous. Impuissant, je tiens le corps d'Ava submergé par des spasmes. Ma vision se trouble mais une part de moi réussit à contrebalancer mon état de panique et pousse ma main à fouiller toutes mes poches à la recherche d'un antihistaminique.

    Je ne suis pas dupe, je sais très bien qu'elle fait une crise allergique. Des médecins s'agitent autour de moi, et je ne peux m'empêcher de la serrer fort contre moi lorsque j'insère l'aiguille de l'antihistaminique dans sa peau. Je ferme les paupières en lui chuchotant des mots doux, ne sachant qui j'essaie de rassurer en réalité entre elle ou moi.

– Ça va aller, ça va aller...

    Je sens des mains se poser sur mes épaules pour me reculer et me la prendre. Je me mets aussitôt sur la défensive et je la garde précieusement contre moi. Puis soudainement, un visage familier apparaît dans mon champ de vision. Massimo est accroupi en face de moi, son regard jonglant entre Ava et moi.

– Il faut que tu laisses les médecins s'occuper d'elle, m'informe mon cousin. Sinon, son état va s'empirer.

– Je vais tuer la personne qui lui a foutu cette merde de cacahuète dans sa nourriture, annoncé-je.

– Il plaisante, ne vous en faites pas. Allez, lève-toi, mon grand.

    À contrecœur, je suis éloigné d'elle. Elle est embarquée sur un brancard par une masse de médecins autour d'elle. Cela ne fait que peu pour me rassurer. Seule la main de Massimo posée sur mon épaule m'empêche de les suivre comme un fou qui ne peut vivre sans sa raison.

– Heureusement que tu gardes tout le temps ces seringues antihistaminiques avec elle, souffle Massimo.

– Appelle Alex.

    Je n'en dis pas plus et me dirige d'un pas déterminé, le visage fermé vers la salle du personnel dans laquelle Ava a fini empoisonnée par cette cacahuète que j'aimerais exterminer de cette Terre. Lorsque je pénètre dans la pièce, il n'y a personne.

    Rapidement, j'analyse l'ensemble de la pièce, mes yeux virevoltent de manière fugace chaque recoin de cette putain de pièce avant de tomber sur une caméra de surveillance. Au même moment, mon cousin me rejoint, le téléphone en main.

– Je veux les images de cette caméra, exigé-je.

– J'appelle Sam.

– Appelle Sam ou Mia, je m'en fous complètement, je les veux le plus rapidement possible.

– Tu es sûr que tu ne veux pas t'asseoir, boire un coup ? propose Massimo.

    Je lui jette un regard qui le dissuade de poursuivre sur ses conseils aussi abjectes. Il lève les yeux au ciel et sort de la pièce, de nouveau le téléphone à l'oreille.

    Un vrai secrétaire, ma parole.

    Mes pensées sont auprès d'Ava, je devrais être auprès d'elle, sortir de cette pièce pour aller aux nouvelles. Quelques secondes plus tard, mon téléphone se met à sonner et j'ai juste envie de le balancer loin de moi. En sortant, je décroche à l'être qui est mon meilleur ami.

– Je suis en route, dis-moi que tu as des nouvelles. Il y a bien tout l'hôpital autour d'elle ?

– J'y vais, ils l'ont emmenée mais je ne crois pas qu'ils voudront me dire quoi que ce soit, étant donné que je ne suis pas de sa famille.

LIÉS PAR LE PASSÉ {Liés : t2}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant