LIÉS PAR LE PASSÉ {Liés : t2}

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LUCA

Heureusement qu'il n'y a que Kiara et Massimo pour voir à quel point je suis pieds et poings liés à cette femme. L'organe, mis sous silence pendant tant d'années, s'affole et cahote contre ma cage thoracique. Je ne parviens pas à détourner le regard d'elle. Elle est enfin là. De son plein gré. Furieuse mais ce n'est qu'un détail.

Je n'arrive pas à la quitter du regard et ne serait-ce qu'imaginer qu'elle s'en aille, cela me met en rogne putain. Son visage est si fermé mais bordel, qu'est-ce qu'elle est toujours aussi magnifique. Elle ne montre aucun signe de peur alors que putain, quelqu'un la suit, quelqu'un qui n'est pas mes hommes. Comment ça se fait que mes hommes ne l'ont pas remarqué ?

Puis comme si la Terre entière avait décidé de me foutre bien dans la merde, la porte de mon bureau s'ouvre en grand sur une femme, seulement vêtue de sous-vêtements qui se dandine pour contourner mon bureau. Excédée, Ava lève ses deux mains devant elle et s'en va en secouant la tête. Sur le côté, Massimo assiste à la scène, les sourcils haussés et les bras croisés.

Alors que des mains commencent à se prélasser sur mes épaules, agacé, je les repousse brusquement et me lève aussitôt. Fulminant, je pousse Kiara et cette autre personne que je ne connais ni d'Adam, ni d'Ève, hors de mon bureau. Un court cri enragé s'échappe de ma gorge.

– WoW, commente Massimo.

– Ferme-la, putain.

Je m'apprête à sortir de mon bureau pour aller la rattraper car putain, elle est enfin de retour. En réalité, je comptais revenir, j'attendais juste que les choses se calment mais il se pourrait que ma Ava en ait décidé autrement. Et maintenant qu'elle est de retour, je ne compte plus la lâcher, je ne compte plus partir.

Néanmoins, je suis empêché par Massimo qui s'interpose entre la porte et moi. Il secoue la tête, me dissuadant de partir à sa poursuite. Je le fusille du regard. S'il cherchait à être un obstacle entre ma femme et moi, il faisait une grosse erreur et se trompait lourdement.

– Je ne crois pas que ce soit une bonne idée que tu lui coures après tout de suite, avoue mon cousin.

– Depuis quand es-tu devenu si réfléchi ? Est-ce que tu as au moins entendu un seul mot de ce qu'elle a dit ? Elle est en danger !

– Alors, elle ne l'a pas expressément dit, c'est toi qui en fait une constatation.

– Je lis les rapports sur elle tous les jours et rien ne mentionne qu'elle est suivie, m'agacé-je en cherchant sur mon ordinateur lesdits rapports écrits par mes hommes.

J'ai beau fouiller, lire et relire ces documents pdf, rien ne m'incite à penser qu'elle est suivie et pourtant, sa parole est bien plus importante que n'importe quelle autre parole. Je souffle lourdement, m'impatientant. Mon cousin constate rapidement que je ne suis pas d'humeur à plaisanter et s'avance vers mon bureau, les sourcils froncés.

– Tu veux que je les convoque ? me demande Massimo.

En temps normal, j'aurais accepté, j'aurais même exigé mais les heures défilent sous mon nez et j'ai pas mal de choses qui m'attendent. Je passe une main à mon visage dans un geste las et soupire. Je me lève de mon fauteuil en éteignant mon ordinateur. Massimo suit avec attention mes mouvements.

– Butler est à Chicago, il m'a envoyé un charmant message, il est dans les parages et même si j'aimerais être celui qui peut assurer la sécurité d'Ava, pour aujourd'hui, je vais compter sur son bon sens. Je veux voir les hommes qui surveillent Ava dès demain matin, j'ai une réunion dans une heure.