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LUCA

   Depuis le retour de Nana, tout s'est accéléré. Les préparatifs du mariage prennent une toute autre tournure et le jour J est enfin là. Je n'ai presque pas vu ma fiancée des dix derniers jours passés. Ma grand-mère me l'a totalement kidnappée. Heureusement que j'ai mes méthodes pour la kidnapper à mon tour.

    Actuellement, la future madame Russo tente d'échapper à mes baisers dans son cou, à mes bras adorateurs. Elle glapit, ses rires résonnent comme une douce mélodie à mes oreilles et provoquent le mien. J'essaie de la garder prisonnière dans notre lit mais, visiblement, elle a d'autres préoccupations.

– Tu vas me mettre en retard, se plaint-elle en riant.

– Une seule journée avec toi au lit, c'est trop demander ?

    Elle me tapote affectueusement le torse en s'écartant et je soupire en m'étendant sur le dos. Je jette un coup d'œil au réveil qui affiche une heure bien trop avancée dans la journée.

   De nouveau, un soupir las m'échappe. Sous mes yeux affamés, Ava se rhabille et je ne peux m'empêcher d'afficher un air empli de fierté en voyant la petite bosse arrondie qui se forme. Le tendre sourire qui se dessine sur son visage respire le bonheur, l'épanouissement.

– Tu sais très bien qu'on n'aurait même pas dû dormir ensemble cette nuit, souffle Ava.

– Qu'ils essaient de m'éloigner de toi, grommelé-je. J'ai attendu trop longtemps pour t'avoir pour moi et pour l'éternité.

    S'ajoute à ce magnifique sourire, une émotion palpable dans ses pupilles. Son rictus s'élargit et ses pas la ramènent jusqu'à moi. Elle prend mon visage en coupe.

– Pour l'éternité ? Ça me plaît, répond ma future femme en effleurant mes lèvres des siennes.

– J'espère bien. Comment te sens-tu ?

– Je vais bien Luca, vraiment, je t'assure. Maintenant, il faut que tu me laisses aller me préparer.

    Un lourd soupir, paraissant comme un léger grognement, vrombit de ma cage thoracique et je la laisse m'échapper à contrecœur. Elle claque un dernier baiser sur mes lèvres avant de s'envoler. Quelques minutes plus tard, alors que je reste rêvasser sur notre lit, des bourrins viennent me rejoindre.

– Si le futur mari ne se lève pas, je veux bien prendre sa place, sifflote Sam Russo, mon maudit cousin.

– Tu tiens à ta vie ? demandé-je en haussant les sourcils.

– Un jour sur deux.

    Je pouffe de rire face au sérieux avec lequel Sam répond à ma question. En face de moi, trône la protection qui enveloppe mon smoking et je n'y crois toujours pas. C'est surréaliste pour moi. Un poids, ressemblant étrangement à un pincement, vient s'appuyer sur mon cœur et j'ai l'impression qu'il m'est difficile de respirer convenablement.

– Ça va, mec ? s'enquiert Sam.

– Mmh...Oui.

    Involontairement, ma voix se craquelle, se fragmente et baisse d'un timbre qui trahit mon état interne, émotionnel, ma façade si bien installée depuis tant d'années.

– Tu chiales ?

– Pourquoi je chialerai, cazzo ? claqué-je, indigné.

– Bah... C'est pas interdit.

    De nouveau, un rire, un peu étranglé, m'échappe. Et évidemment, le second bourrin ne fait rien pour améliorer mon sort.

LIÉS PAR LE PASSÉ {Liés : t2}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant